Les récents événements en Ukraine et le contexte géopolitique ont causé une énorme incertitude parmi les investisseurs et dans le monde en général. À la suite des remous des derniers mois, la situation macroéconomique a pris le devant de la scène et l’indice de volatilité VIX a atteint son plus haut niveau depuis plus d’un an.
Les investisseurs peuvent facilement se laisser distraire lorsque les questions macroéconomiques deviennent prédominantes, au risque d’oublier l’importance des modèles d’affaires. En période de turbulences, l’incertitude augmente, mais le changement crée aussi des occasions intéressantes pour les entreprises bien gérées. En définitive, selon nous, les notions fondamentales qui en découlent sont le principal facteur de rendement des cours boursiers à long terme.
L’invasion russe de l’Ukraine a immédiatement changé le paysage des placements. De nouvelles alliances sont nouées à des fins de défense collective, les institutions évoluent et les sanctions sont devenues des instruments de coercition économique.
Le changement est un processus permanent, mais il a l’avantage de créer des occasions intéressantes pour les investisseurs qui sélectionnent les titres de façon active. Les sociétés évoluent constamment, aussi bien dans leurs activités qu’en matière de gestion. Les secteurs évoluent également, mais beaucoup plus lentement que les sociétés. En revanche, les systèmes, qu’ils soient économiques, juridiques ou sociaux, changent rarement. Ils peuvent pourtant avoir une influence considérable, car leurs effets se répercutent sur les secteurs d’activité et en fin de compte sur la dynamique concurrentielle des sociétés.
Le secteur de l’énergie en est un bon exemple. L’invasion russe et l’insécurité entourant l’approvisionnement ont contribué à faire monter les prix de l’énergie, à un moment où la dépendance aux combustibles fossiles est encore très forte. Toutefois, nous croyons que des occasions de placement apparaîtront du côté des sources d’énergie nationales et des énergies renouvelables, car les investisseurs recherchent des sources d’énergie moins chères et plus sûres.
Des effets secondaires se font aussi sentir, avec notamment des perturbations de chaîne logistique qui ont entraîné une pénurie de semi-conducteurs et d’autres composants. Certains fabricants d’automobiles ont dû fermer leurs sites de production pendant plusieurs jours de suite, ce qui fait ressortir l’attrait des sociétés dotées de chaînes logistiques courtes et résilientes, reposant sur un approvisionnement national. Ces sociétés bénéficient d’un avantage concurrentiel par rapport à leurs pairs d’une structure plus complexe.
Dans le cadre de son processus de placement, l’équipe Actions mondiales RBC évalue la dynamique concurrentielle des sociétés. Pour notre part, en tant que gestionnaires actifs, notre devoir est d’ajuster nos portefeuilles en fonction de cette dynamique. Comme l’a dit un jour Vladimir Lénine, « Il y a des décennies où rien ne se passe, et il y a des semaines où des décennies se produisent ». Cette citation a pris tout son sens au premier trimestre de cette année.
Bien que nous soyons conscients du coût humain lié à cette tragédie, notre rôle d’investisseurs nous impose de regarder vers l’avenir. Nous pensons que les sociétés de qualité élevée, qui bénéficient d’une forte dynamique concurrentielle, tireront parti des occasions offertes par le changement malgré le contexte de marché. Ces sociétés devraient continuer de créer de la valeur pour leurs actionnaires et pour nos clients.