Contexte démographique
Le sondage montre un large éventail
Plus de 800 participants du monde entier, dont les États-Unis, le Canada, l’Europe et l’Asie, ont répondu au Sondage sur l’investissement responsable RBC Gestion mondiale d’actifs 2021. Les répondants sont issus de tous les secteurs liés aux activités d’investissement.
Près de 45 % des répondants représentent des organisations détenant des actifs variant d’au moins 1 milliard de dollars, et une majorité d’entre eux (20 %) est constituée d’organisations ayant des actifs de 1 à 10 milliards de dollars. Près d’un cinquième (17 %) des répondants travaille pour des organisations comptant au moins 10 000 employés, tandis qu’un quart, soit 24 %, travaillent pour de petites entreprises de moins de 50 employés.
Investissement responsable :
Terme générique désignant le large éventail de méthodes qui peuvent être utilisées pour intégrer délibérément les critères environnement, société et gouvernance (ESG) dans le processus de placement
Intégration des critères ESG :
Intégration systématique de critères ESG importants dans les processus de placement
Investissement socialement responsable (ISR) :
Présélection positive ou négative à l’aide de filtres afin d’inclure ou d’exclure des placements potentiels en fonction d’un ensemble déterminé de valeurs
Investissement d’impact :
Placement effectué en vue d’avoir une incidence bénéfique mesurable sur le plan social ou environnemental
Investissement thématique :
Placement effectué en visant de vastes thèmes macroéconomiques relatifs à l’ESG
Dialogue :
Tentative d’influer sur les pratiques des entreprises par voie de communication directe, de propositions d’actionnaires et de votes par procuration
Quelle est la structure principale de l’entreprise de votre employeur ?
Promoteur de régimes de retraite | 14,4 % |
---|---|
Organisme gouvernemental | 12,4 % |
Fondation, OSBL, organisme de bienfaisance | 10,2 % |
Société non financière | 9,6 % |
Cabinet d’experts-conseils | 8,7 % |
Gestionnaire de placements | 8,7 % |
Établissement d’enseignement/Fonds de dotation | 7,0 % |
Autre | 5,0 % |
Gestionnaire de patrimoine/Plateforme de gestion de patrimoine | 4,5 % |
Autre expert-conseil, conseiller, fournisseur de services professionnels à un propriétaire d’actifs | 4,3 % |
Syndicat | 3,7 % |
Services de courtage/négociation | 2,7 % |
Conseiller en placements inscrit | 2,6 % |
Compagnie d’assurance | 2,5 % |
Entreprise familiale | 2,0 % |
Autre propriétaire d’actifs | 0,9 % |
Organisme international/FMI/Banque mondiale/Banque de développement | 0,5 % |
Société de planification financière | 0,4 % |
Parmi les choix suivants, lequel représente le mieux les actifs de retraite totaux de votre organisation ?
Veuillez évaluer le nombre d’employés que comporte votre organisation, soit le total de l’ensemble des usines, divisions, succursales, filiales – nationales et internationales.
Points saillants
L’adoption des principes ESG reste à un niveau record : 72 % des investisseurs mondiaux les intègrent à leur démarche et à leur prise de décision en matière de placement.
L’Europe continue de devancer le reste du monde en matière d’adoption des critères ESG : 96 % des répondants en Europe disent les utiliser dans leur prise de décision ; le Canada montre un ralentissement avec 81 %, soit une baisse de huit points par rapport à l’année dernière ; aux États-Unis, le niveau des répondants qui disent utiliser les critères ESG dans leur prise de décision est resté dans la fourchette de 64 % à 66 % pendant trois années consécutives, ce qui pourrait correspondre à un plateau.
Un groupe restreint de répondants (29 %) qui ont accordé plus d’importance aux critères ESG en raison de la COVID-19 fait preuve de la plus grande conviction sur les principes ESG. Ils sont beaucoup plus nombreux que la normale à soutenir que les critères ESG contribuent à améliorer les rendements et à réduire le risque et que les portefeuilles qui les intègrent donnent de meilleurs résultats que ceux qui ne les prennent pas en compte.
Cette année, 83 % des investisseurs mondiaux ont déclaré que les portefeuilles intégrant les critères ESG dégageront des rendements égaux ou supérieurs à ceux des portefeuilles pour lesquels ces critères ne sont pas pris en compte, soit une proportion similaire à celle de l’année dernière Presque tous les investisseurs européens (97 %) estiment que les portefeuilles intégrant les critères ESG ont des résultats supérieurs ou égaux à ceux des portefeuilles qui ignorent les critères ESG. Les trois quarts des investisseurs américains sont du même avis et, parmi le quart restant, la plupart pensent que les portefeuilles qui tiennent compte des critères ESG feront moins bien que les portefeuilles qui n’en tiennent pas compte.
Il se peut que les effets de la pandémie en tant que question d’investissement responsable s’estompent légèrement, car un peu plus d’un quart des investisseurs ont déclaré que la pandémie les a incités à se concentrer davantage sur certains critères ESG spécifiques, contre 36 % l’année dernière. Les trois principaux critères ESG sur lesquels les répondants se sont le plus concentrés sont le risque climatique, la cybersécurité et la confidentialité des données, et le risque lié à la chaîne d’approvisionnement.
En ce qui concerne les préoccupations relatives aux critères ESG dans l’ensemble, les trois principaux problèmes sélectionnés par les investisseurs mondiaux sont, dans cet ordre, la lutte contre la corruption, la cybersécurité et le changement climatique. Parmi les autres domaines d’intérêt, citons les droits ou votes des actionnaires et l’eau.
Les questions et les mesures relatives à la diversité ont suscité des réactions nuancées, avec un affaiblissement de la conviction quant à la valeur des objectifs de diversité des minorités et des genres dans les conseils d’administration des entreprises par les personnes interrogées aux États-Unis et au Canada, tandis qu’en Europe et en Asie, on a continué à soutenir fortement ces objectifs ainsi qu’une plus grande divulgation sur la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), et les critères ESG en général.
Alors que le monde se remet inégalement des répercussions de la pandémie de COVID-19, l’adoption des principes ESG par les investisseurs institutionnels mondiaux cette année est restée proche de son niveau record de l’année dernière, selon le Sondage sur l’investissement responsable RBC Gestion mondiale d’actifs 2021.
La progression de l’adoption des principes ESG s’est stabilisée et, cette année, 72 % des répondants mondiaux disent les utiliser dans leur démarche et leur prise de décision en matière de placement, contre 75 % en 2020 et 70 % en 2019.
L’Europe est le chef de file incontesté de l’adoption des critères ESG, puisque 96 % des répondants les utilisent dans leur démarche en matière de placement, contre 94 % en 2020. En revanche, les États-Unis restent à la traîne : 64 % des répondants utilisant les critères ESG, ce qui est comparable aux taux de 65 % et 66 % des deux années précédentes.
Investisseurs institutionnels utilisant les critères ESG
Les répondants se servent beaucoup ou quelque peu des critères ESG dans le cadre de leur approche de placement et de leur prise de décisions.
Une forte majorité de Canadiens adoptent les principes ESG ; toutefois, on a constaté un léger revirement cette année, puisque 81 % des répondants ont déclaré les utiliser, ce qui signale une baisse par rapport aux 89 % de l’an dernier. Ce possible tassement au Canada est également confirmé cette année par une moindre conviction dans la capacité des principes ESG à atténuer le risque (80 % des répondants contre 87 % l’an dernier) et à dégager de l’alpha (63 % des répondants contre 70 % l’an dernier).
L’Asie a montré un niveau relativement stable dans l’adoption des principes ESG, puisque 76 % des répondants les utilisent en 2021, contre 72 % l’année dernière.
Les investisseurs américains sont à la traîne de leurs pairs mondiaux en matière d’adoption des critères ESG
Différence entre le pourcentage d’investisseurs qui se servent beaucoup ou quelque peu des critères ESG dans le cadre de leur approche de placement et de leur prise de décisions.
Un groupe restreint avec une plus grande conviction
Un groupe important d’investisseurs mondiaux (29 %) ayant participé au sondage a déclaré avoir donné plus de place aux critères ESG à la suite de la pandémie de COVID-191. Au niveau régional, ce groupe était plus important en Asie et moins important aux États-Unis.
Ce groupe appartient à des entreprises qui gèrent des portefeuilles de retraite nettement plus importants : une moyenne de plus de 18 milliards de dollars, par rapport à la moyenne de 14 milliards de dollars pour l’ensemble du groupe de répondants.
Les investisseurs institutionnels ayant mis l’accent sur les critères ESG en raison de la pandémie
Investisseurs mondiaux qui ont mis davantage l’accent sur les critères ESG en raison de la pandémie
Ce groupe compte les plus ardents défenseurs des principes ESG. L’adoption des principes ESG y est nettement plus élevée (89 %) que dans l’ensemble du groupe de répondants (72 %). Il a également fait preuve d’une plus grande conviction quant aux mérites des placements tenant compte des critères ESG : 80 % croient que leur intégration contribue à dégager un alpha durable à long terme (contre 51 % pour l’ensemble du groupe), et 88 % estiment qu’elle aide à atténuer le risque (61 % dans l’ensemble du groupe).
Ce groupe s’est également montré plus convaincu de la diversité des conseils d’administration des entreprises : 56 % de ses membres ont déclaré que les conseils d’administration devraient adopter des objectifs pour les minorités, soit une augmentation de 15 points de pourcentage par rapport aux 41 % du groupe au total. En outre, 39 % de ce groupe ont choisi les propositions d’actionnaires comme moyen de parvenir à la diversité des conseils d’administration, contre 30 % du groupe au total.
La conviction du bien-fondé des placements axés sur les critères ESG reste élevée, mais vacille.
Cette année, 83 % des investisseurs mondiaux ont déclaré que les portefeuilles intégrant les critères ESG dégageront des rendements égaux ou supérieurs à ceux des portefeuilles pour lesquels ces critères ne sont pas pris en compte, soit une proportion similaire à celle de l’année dernière. Ce taux s’élevait à 97 % pour le groupe restreint d’investisseurs qui ont déclaré avoir renforcé l’importance des critères ESG à la suite de la pandémie.
Les portefeuilles ESG se comportent aussi bien ou mieux que les portefeuilles non ESG.
Investisseurs mondiaux qui déclarent que les portefeuilles ESG se comportent aussi bien ou mieux que les portefeuilles non ESG.
Les portefeuilles ESG produiront un rendement inférieur à celui des portefeuilles non ESG.
Investisseurs mondiaux qui ont mis davantage l’accent sur les critères ESG en raison de la pandémie
L’Europe a largement dépassé le reste du monde à cet égard. En Europe, 97 % des répondants ont déclaré que les portefeuilles intégrant les critères ESG sont susceptibles d’obtenir des résultats aussi bons ou meilleurs, soit un taux similaire à celui de l’année dernière. Cette position est soutenue par 92 % des répondants au Canada, 91 % en Asie et 77 % aux États-Unis.
La croyance générale selon laquelle les portefeuilles intégrant les critères ESG feront mieux que les portefeuilles non ESG a reculé par rapport aux sommets atteints : 35 % des investisseurs mondiaux ont ce sentiment cette année, contre 43 % l’année dernière. Au Canada, cette opinion recule par rapport à l’année dernière, mais, à 41 %, elle reste supérieure à la moyenne mondiale.
On ne manque pas non plus de remarquer que près d’un quart (23 %) des investisseurs américains pense que les portefeuilles intégrant les critères ESG feront moins bien que les portefeuilles non ESG, alors qu’on observe des pourcentages à un chiffre pour cette question dans les autres régions.
Au service des objectifs de risque et de rendement
En ce qui concerne l’incidence des critères ESG sur les résultats, le sentiment général était similaire à celui de l’année dernière. Une légère majorité, 51 % de tous les répondants, a déclaré que les critères ESG pouvaient aider à créer de l’alpha durable à long terme, contre 55 % de tous les répondants en 2020. Ces deux résultats dépassent de loin les 36 % de répondants du même avis en 2019.
Les portefeuilles intégrant les critères ESG peuvent-ils contribuer à créer de l’alpha durable à long terme ?
C’est en Europe que l’on trouve le plus grand nombre de partisans de l’incidence des critères ESG sur les résultats : ils y sont 73 % à penser que les portefeuilles ESG génèrent de l’alpha à long terme. Au Canada, 63 % des répondants sont du même avis. L’Asie et les États-Unis s’inscrivent en retrait à cet égard (43 % et 41 % des répondants).
Dans l’ensemble, les investisseurs institutionnels dans le camp des indécis sont à peu près les mêmes : 30 % des répondants cette année ne sont pas sûrs que les critères ESG puissent aider à créer de l’alpha à long terme, contre 28 % l’année dernière.
L’intégration des critères ESG peut aider à atténuer le risque du portefeuille, selon 61 % de tous les répondants, contre 67 % l’année dernière et 58 % en 2019. Pour la troisième année consécutive, les investisseurs américains (50 %) sont nettement dépassés par leurs homologues européens (85 %) et canadiens (80 %) à cet égard, ce qui est plutôt comparable aux pourcentages de l’année dernière. Les répondants asiatiques ayant déclaré que les critères ESG peuvent aider à atténuer le risque du portefeuille ont fortement chuté de 14 points, à 51 % cette année, par rapport à l’année dernière.
Les portefeuilles ESG peuvent contribuer à atténuer le risque.
Les portefeuilles ESG ne peuvent pas contribuer à atténuer le risque.
Pourquoi adopter les critères ESG ?
Depuis 2018, les investisseurs institutionnels ont cité deux facteurs principaux, l’obligation fiduciaire et la conviction que l’intégration des critères ESG contribue à réduire les risques et à augmenter les rendements, pour justifier cette intégration dans leur approche de placement. Globalement, 57 % des investisseurs mondiaux ont choisi le devoir fiduciaire (contre 58 % en 2020) et 52 % ont choisi un risque plus faible ou des rendements plus élevés (contre 56 % en 2020).
L’Europe et le Canada devancent les États-Unis et l’Asie sur ces deux critères. L’obligation fiduciaire a été choisie par 77 % des répondants en Europe et par 73 % au Canada, contre 48 % aux États-Unis et 41 % en Asie. De même, le rapport risque/ rendement a été choisi par 63 % des répondants en Europe et 62 % au Canada, contre 46 % aux États-Unis et 55 % en Asie.
Il est intéressant de noter que 45 % des investisseurs en Europe ont choisi les réglementations gouvernementales comme raison d’intégrer les critères ESG. C’est la première fois que cette question a été posée dans l’enquête. Dans l’ensemble, 13 % des répondants mondiaux ont choisi cette raison ; 19 % l’ont choisie en Asie, 6 % au Canada et un peu moins de 6 % aux États-Unis.
des investisseurs européens ont déclaré que les réglementations gouvernementales sont une raison de poids pour intégrer les critères ESG dans les portefeuilles de placement.
Dans le groupe plus restreint des répondants qui ont déclaré ne pas suivre les principes ESG dans leur approche de placement, la réponse la plus fréquente (39 %) est que cela n’était pas compatible avec l’obligation fiduciaire de maximiser les rendements. Cette raison persiste par rapport aux années précédentes en tant que première raison de ne pas utiliser les critères ESG et davantage de répondants ont cité cette raison cette année (33 % en 2020 et en 2019). Comme lors des années précédentes, les États-Unis sont en tête (44 %) pour ce critère, suivis par le Canada (29 %) et l’Asie (14 %).
Parmi les autres raisons de ne pas intégrer les critères ESG, 36 % des répondants en Asie ont déclaré ne pas croire qu’ils ont une incidence importante sur les rendements des placements, contre environ un quart des répondants aux États-Unis et au Canada. L’Europe n’a pas eu de détracteurs de l’utilisation des critères ESG dans l’approche de placement.
Principales préoccupations liées aux critères ESG
Les trois principales préoccupations ESG citées par les répondants en 2021 sont, dans cet ordre, la lutte contre la corruption, la cybersécurité et le changement climatique2.
La lutte contre la corruption, en tant que question de gouvernance incontournable, reste la principale priorité, choisie par 58 % des répondants.
Avec en toile de fond les récents gros titres sur les incidents de piratage de données et les attaques de rançongiciel dans le monde, la cybersécurité est la deuxième priorité (choisie par 56 % des répondants). Elle s’était classée quatrième l’année dernière, avec 50 % des répondants.
Le changement climatique est la troisième priorité, choisie par 55 % des répondants, soit un niveau similaire à celui de l’année dernière, lorsqu’il était alors la deuxième priorité.
Les aspects les plus déterminants sur la liste des 18 préoccupations ESG sont :
Les points qui suscitent un intérêt accru cette année :
- Risque lié à la chaîne d’approvisionnement (46 % cette année contre 40 % l’année dernière)
- Cybersécurité (56 % cette année contre 50 % l’année dernière
Les points qui suscitent moins d’intérêt cette année :
- Santé et sécurité (43 % cette année contre 49 % l’année dernière)
- Diversité sur le lieu de travail (33 % cette année contre 39 % l’année dernière)
Il est intéressant de constater que, dans le groupe restreint de répondants qui ont accordé une plus grande importance aux critères ESG en raison de la pandémie, les principales préoccupations ESG étaient le changement climatique (79 %), la lutte contre la corruption (68 %) et les énergies renouvelables (64 %). Ce groupe a également montré un plus grand intérêt (+10 % par rapport au grand groupe) pour d’autres questions environnementales (eau et utilisation des terres).
En outre, un nombre plus élevé de membres du groupe restreint qui accorde une plus grande importance à l’ESG en raison de la pandémie se sent concerné par les questions sociales. Par exemple, 49 % ont choisi l’inégalité des revenus (contre 33 % du grand groupe), 50 % ont choisi la diversité sur le lieu de travail (contre 33 %), 55 % ont choisi la santé et la sécurité (contre 43 %) et 50 % ont choisi l’incidence sur la collectivité (contre 35 %), faisant apparaître globalement un engagement plus marqué pour les questions de justice environnementale et sociale.
En ce qui concerne les principales préoccupations ESG pour l’ensemble de l’échantillon d’investisseurs mondiaux sur un plan régional, l’Europe continue de placer le changement climatique en premier, puisque 85 % des répondants y affirment qu’il s’agit d’une préoccupation majeure ; ce chiffre descend à 68 % au Canada, 52 % en Asie et 44 % aux États- Unis. Parmi les autres préoccupations environnementales, l’énergie renouvelable est importante pour 46 % des répondants, soit le même niveau qu’en 2020. Cette année, les énergies renouvelables ont constitué une préoccupation nettement plus importante en Europe (67 %) et au Canada (52 %). Dans l’ensemble, pour les investisseurs canadiens, les préoccupations environnementales étaient plus importantes que les préoccupations sociales et de gouvernance. Du côté des préoccupations sociales, la cybersécurité est une plus grande préoccupation au Canada (62 %) et en Europe (63 %) que dans le reste du monde.
Parmi les questions de gouvernance, l’Europe est en tête avec 76 % des répondants choisissant la lutte contre la corruption comme préoccupation, contre 68 % au Canada, 52 % aux États-Unis et 51 % en Asie. Une autre préoccupation cruciale en matière de gouvernance exprimée par 50 % des répondants mondiaux est celle des droits des actionnaires ou de vote ; ce chiffre est également le plus élevé en Europe (63 %).
Les priorités ESG sont distinctes des préoccupations liées à la pandémie.
Les investisseurs institutionnels n’accordent toujours pas plus d’importance aux considérations ESG en raison de la pandémie de COVID-19. Un peu moins des deux tiers (62 %) ont déclaré que la pandémie n’a eu aucune incidence sur l’importance qu’ils accordent aux critères ESG, contre 59 % l’année dernière. Les États-Unis affichent le pourcentage le plus élevé, soit 69 %, contre 59 % en Europe, 57 % au Canada et 39 % en Asie.
De même, 63 % des investisseurs mondiaux ont déclaré que la pandémie ne les a pas incités à prêter davantage attention à des critères ESG en particulier, ce qui représente une augmentation de sept points de pourcentage par rapport à 2020. Près des trois quarts des investisseurs américains (72 %) sont dans ce cas, contre 58 % en Europe, 54 % au Canada et 37 % en Asie.
Depuis le début de la pandémie, les investisseurs mondiaux sont moins nombreux cette année à considérer la divulgation par les entreprises d’une série de critères sociaux comme importante. Seulement 46 % des personnes interrogées ont déclaré que la pandémie les avait amenés à penser que les entreprises devaient divulguer davantage de détails sur la sécurité des travailleurs, les prestations de santé des employés, la culture du lieu de travail et d’autres facteurs sociaux, et qu’elles devaient continuer à publier toujours plus d’informations sur ces aspects. Cela représente une baisse de sept points de pourcentage par rapport aux 53 % de l’année dernière. On constate également des écarts non négligeables entre les régions, puisque l’Asie (69 %) et le Canada (61 %) étant favorables à de telles divulgations, alors que les personnes interrogées en Europe (46 %) et aux États- Unis (36 %) sont moins nombreuses à l’être.
Un sous-ensemble de critères ESG
Un peu plus d’un quart des investisseurs mondiaux (27 %) ont déclaré que la pandémie les avait incités à examiner de plus près les critères ESG, contre 36 % l’année dernière, ce qui pourrait indiquer une diminution des répercussions de la pandémie sur les placements. On note que 35 % des répondants canadiens ont déclaré qu’ils accordaient une plus grande attention à certains critères ESG en raison de la pandémie, contre 27 % en Europe et 21 % aux États-Unis.
des investisseurs mondiaux ont déclaré que la COVID-19 les avait incités à examiner les critères ESG de plus près.
Pour eux, les trois principaux critères étaient le risque climatique (52 %), la cybersécurité et la confidentialité des données (42 %) et le risque lié à la chaîne d’approvisionnement (36 %). De fait, les deux premiers facteurs reflètent les principales préoccupations ESG de tous les investisseurs mondiaux (voir section ci-dessous).
Le risque climatique a gagné 15 points de pourcentage pour ce groupe par rapport à l’année dernière. Le Canada est en tête sur cette question, puisque 70 % des personnes ont déclaré prêter une plus grande attention au risque climatique en raison de la pandémie, soit beaucoup plus qu’aux États-Unis (49 %) et en Europe (40 %). Près de la moitié des répondants américains de ce groupe ont choisi le risque climatique et la cybersécurité comme principaux critères, tandis qu’un tiers a choisi les risques de la chaîne d’approvisionnement et le développement du capital humain.
Le climat, une question parmi d’autres
Malgré la place prépondérante des risques climatiques parmi les gros titres liés à l’ESG, 60 % des investisseurs mondiaux ont déclaré qu’ils n’abordent pas le risque climatique dans leur politique de placement (un résultat similaire à celui de l’année dernière). On constate que 80 % des investisseurs européens abordent le risque climatique dans leur politique de placement, soit un bond de 15 points de pourcentage par rapport à l’année dernière. Ils sont 32 % en Asie, 31 % au Canada et 20 % aux États-Unis à le faire cette année.
Les produits de placement liés au changement climatique ne sont pas suffisamment disponibles, selon 44 % des investisseurs mondiaux ; 22 % seulement déclarent qu’il y en a suffisamment, tandis que 34 % n’étaient pas sûrs. Une majorité d’investisseurs en Europe (56 %) et en Asie (53 %) pensent qu’il n’y a pas assez de produits liés au changement climatique disponibles, contre 48 % en Europe et 50 % en Asie l’année dernière.
Tendances de la gestion de portefeuille
Pour la troisième année consécutive, près des deux tiers des investisseurs institutionnels mondiaux ont recours à la gestion active dans les portefeuilles liés à l’ESG ; ils sont 63 %, cette année, à avoir déclaré qu’au moins la moitié de leur portefeuille est gérée activement (contre 66 % en 2020) et 29 % à affirmer que l’ensemble de leur portefeuille est géré activement (un résultat comparable à celui de 2020).
Le Canada est en tête pour ce qui est des portefeuilles liés aux facteurs ESG à gestion entièrement active, puisque 51 % des répondants ont déclaré appartenir à cette catégorie, contre 41 % en Europe, 24 % aux États-Unis et 14 % en Asie. Le Canada a devancé ses homologues mondiaux en matière de gestion active à 100 % des portefeuilles ESG au cours de deux des trois dernières années.
Investisseurs institutionnels avec un portefeuille de placement responsable à gestion entièrement active
Les États-Unis comptent le plus grand nombre de répondants (13 %) dont le portefeuille de placement responsable est géré de façon passive à 100 %, contre 10 % au niveau mondial.
Préférence pour le dialogue avec les entreprises
À quatre contre un, les investisseurs mondiaux ont déclaré que le dialogue (45 %) est plus efficace que le dessaisissement (10 %) lorsqu’il s’agit du défi climatique posé par les combustibles fossiles. Cela représente une légère hausse par rapport aux 43 % de 2020 et aux 39 % de 2019.
Un peu moins de 16 % des personnes interrogées ont déclaré que les deux approches sont tout aussi efficaces. Le groupe le plus important ayant déclaré qu’aucune des deux approches n’était efficace se trouve aux États-Unis (16 %), contre 11 % pour l’ensemble des investisseurs.
L’Europe et le Canada restent en tête du dialogue comme outil efficace avec respectivement 50 % et 53 %. Ils sont suivis par les États-Unis (42 %) et l’Asie (40 %).
En outre, parmi les investisseurs qui ont déclaré accorder plus d’importance aux critères ESG en raison de la COVID-19, un peu plus de la moitié (54 %) estiment que le dialogue est plus efficace, 21 % que le dialogue et le dessaisissement sont tout aussi efficaces, et seulement 3 % qu’aucune de ces approches ne donne de résultat.
L’investissement d’impact perd de son attrait.
des investisseurs institutionnels pour l’investissement d’impact a commencé à faiblir dans toutes les régions. Cette année, 33 % des investisseurs ont déclaré qu’ils prévoyaient d’allouer des fonds à l’investissement d’impact plutôt qu’à l’ESG ou à l’ISR au cours des cinq prochaines années (ils étaient 40 % en 2020). Les personnes qui hésitent ou qui ne sont pas sûres d’allouer des fonds à l’investissement d’impact ont atteint 41 % cette année, contre 31 % en 2020.
On note que l’Europe est restée en tête pour ce qui est de l’investissement d’impact, puisque 59 % des investisseurs sont intéressés, soit une légère baisse par rapport aux 63 % de l’année dernière.
Une fois de plus, le groupe d’investisseurs qui accordent plus d’importance aux critères ESG a fait preuve d’un engagement global plus fort grâce à la COVID-19 : 57 % ont déclaré qu’ils alloueraient des fonds à l’investissement d’impact plutôt qu’à l’ESG ou à l’ISR dans les cinq prochaines années.
La diversité des conseils d’administration peine à s’imposer.
Quelque 41 % des investisseurs mondiaux ont déclaré que les conseils d’administration devraient adopter des objectifs de diversité, contre 44 % l’année dernière. À l’inverse, le nombre d’investisseurs ayant déclaré qu’il ne fallait pas les adopter a bondi à 35 % cette année, comparativement à 28 % l’an dernier. Les indécis sur cette question sont passés de 28 % l’année dernière à 24 %.
Il est à noter qu’aux États-Unis, près de 40 % des répondants ont déclaré qu’aucun objectif de présence des minorités dans les conseils d’administration ne devrait être pris en compte, contre 31 % l’année dernière.
La tendance est similaire concernant la présence des femmes dans les conseils d’administration, puisque 48 % des personnes interrogées dans le monde entier ont déclaré que les conseils d’administration devraient adopter des objectifs de diversité des genres, un niveau pratiquement inchangé par rapport à l’année dernière. Ceux qui s’y opposent sont passés à 33 % de l’ensemble des investisseurs cette année, contre 26 % l’année dernière.
L’Europe et le Canada ont affiché les meilleurs résultats dans ce domaine, soit 57 % et 54 %, respectivement. L’Europe a progressé par rapport aux 48 % de l’année dernière. En revanche, au Canada, les avis favorables ont diminué par rapport aux 60 % de l’année dernière. La diversité des genres est défendue par 41 % des répondants aux États-Unis et 49 % en Asie.
Quelle importance accordez-vous à la divulgation des politiques de diversité et d’inclusion lorsque vous envisagez d’investir dans une société ?
Importance de la divulgation en matière de diversité et d’inclusion
Au total, ce sont 37 % des investisseurs mondiaux qui préfèrent la diversité dans les conseils d’administration des entreprises aux forces du marché. Viennent ensuite les propositions d’actionnaires (30 % des répondants) et les réglementations gouvernementales (12 % des répondants). Toutefois, l’Europe et l’Asie font figure d’exceptions, puisque 30 % des personnes interrogées dans chacune de ces régions ont déclaré que les réglementations gouvernementales constituaient l’approche à privilégier pour accroître la diversité dans les conseils d’administration.
Les Européens étaient également beaucoup plus susceptibles (49 %) de déclarer que les autorités devraient chercher à influencer les entreprises afin qu’elles fournissent de meilleurs renseignements sur les critères ESG. Ce chiffre est nettement supérieur aux 28 % d’investisseurs mondiaux qui souhaitent que les régulateurs prennent l’initiative à cet égard. Dans l’ensemble, 43 % des investisseurs mondiaux (47 % aux États- Unis) ont déclaré que les actionnaires devraient prendre l’initiative de fournir de meilleurs renseignements sur les critères ESG, comme l’année dernière (46 %).
En ce qui concerne la divulgation d’informations sur la diversité par les entreprises, les investisseurs américains ont continué à se montrer moins favorables que le reste du monde. Au moins un quart (plus de 25 %) des répondants américains a déclaré qu’il n’était pas important que les entreprises divulguent leurs politiques de diversité, équité et inclusion, leurs chiffres de diversité, leurs rapports sur les écarts de rémunération entre les genres et les groupes ethniques, ou leurs objectifs de diversité. Dans toutes les autres régions (Europe, Canada et Asie), tous ces types d’informations sur la diversité ont été jugés importants (définis comme assez importants, importants et très importants) par au moins 80 % des investisseurs, et près de 90 % pour la majorité des informations.
Pleins feux sur les actions
Pour la troisième année consécutive, la grande majorité (82 %) des répondants mondiaux qui appliquent les principes ESG les utilise pour les actions, plus que pour toute autre classe d’actifs. Plus de la moitié (60 %) a intégré les principes ESG dans les placements obligataires, et moins de la moitié (41 %) l’a fait dans l’immobilier.
Au niveau régional, l’utilisation des principes ESG pour les placements en actions était la plus élevée au Canada (89 %), suivi de l’Asie (86 %), de l’Europe (85 %) et des États-Unis (79 %). C’est d’ailleurs au Canada que l’on trouve le plus de répondants qui intègrent l’ESG dans toutes les catégories d’actifs, à l’exception de la catégorie « autres placements alternatifs », où l’Europe compte 44 % de répondants.
À quelles catégories d’actif appliquez-vous les critères ESG dans le cadre de votre processus de gestion de portefeuille ?
En outre, 41 % des investisseurs estiment qu’il n’y a pas assez de produits à revenu fixe qui intègrent les facteurs ESG, et 45 % se disent « incertains », soit des niveaux similaires à ceux de l’année dernière. Un tiers des investisseurs (33 %) a déclaré que les principes ESG sont aussi importants pour les obligations souveraines que pour les obligations d’entreprise, tandis que moins d’un tiers (28 %) a déclaré qu’ils sont plus importants pour les obligations d’entreprise ; il s’agit de niveaux similaires à ceux des années précédentes.
Les consultants soutiennent l’intégration des critères ESG
Une majorité de consultants continue de faire appel à des gestionnaires d’actifs externes qui intègrent les principes ESG dans la gestion des placements, soit 79 % cette année, ce qui est comparable aux résultats de l’année dernière. Parmi ceux qui ont répondu, 62 % utilisent ce critère pour certains mandats (contre 65 % l’année dernière) et il y a eu une légère augmentation des consultants qui utilisent ce critère pour tous les mandats (17 % contre 14 % l’année dernière).
Parmi les consultants qui utilisent des gestionnaires externes intégrant les critères ESG pour tous les mandats ou certains d’entre eux, 79 % ont exigé des rapports réguliers sur les pratiques et l’intégration ESG (68 %), le vote par procuration (57 %) et la diversité et l’inclusion (43 %). Un plus grand nombre de consultants, dans toutes les régions, ont exigé un rapport sur ces domaines, hormis dans un cas : le dialogue, qui figurait en tête des priorités des consultants l’année dernière, a chuté de 20 points de pourcentage pour atteindre 30 % cette année. Cela peut être dû à l’absence de déplacements et au passage à des interactions plus virtuelles l’année dernière, pendant la pandémie.
Conclusion
Le Sondage sur l’investissement responsable 2021 a révélé un groupe d’investisseurs institutionnels qui accordent une attention accrue à la prise en compte des critères ESG en raison de la pandémie de COVID-19 en cours, et qui oeuvrent le plus à l’adoption de ces critères au niveau mondial.
La pandémie se poursuit et personne ne sait quand elle prendra fin. Ses répercussions sur les gouvernements, les entreprises et les particuliers sont immenses et durent depuis longtemps déjà. Parmi les investisseurs de tous types, la compréhension de l’ESG et la mobilisation sur ces critères semblent avoir progressé à différents points de vue.
Au cours des cinq dernières années, les résultats du Sondage sur l’investissement responsable 2021 de RBC GAM ont montré qu’une forte majorité d’investisseurs institutionnels à travers le monde étaient convaincus des mérites de l’adoption de l’ESG et s’engagent à l’intégrer dans leur approche de placement. Toutefois, cette tendance générale comporte de nombreuses nuances et sous-thèmes qui continuent d’évoluer et qui méritent une analyse continue dans les années à venir.

Pour en savoir plus sur la démarche de RBC GMA en matière d’investissement responsable, rendez-vous à institutional.rbcgam.com/fr/ca/responsible-investment/our-approach
En savoir plus notre Sondage sur l'investissement responsable 2021
Profil des répondants
Le Sondage sur l’investissement responsable RBC Gestion mondiale d’actifs 2021, mené du 11 mai 2021 au 9 juillet 2021, met en lumière les opinions d’investisseurs institutionnels et d’experts-conseils du monde entier. Les États-Unis représentent plus de la moitié (61 %) des réponses au sondage, suivis du Canada (16 %), de l’Europe (10 %) et de l’Asie (7 %).
Au total, le sondage rend compte des réponses de 805 participants. Les conclusions de ce sondage peuvent être acceptées et considérées comme sûres à 95 %, la tolérance d’échantillonnage étant de +/-3,5 %.