La hausse des taux d’intérêt commence-t-elle à avoir une incidence sur l’élan économique aux États-Unis ? L’accumulation des stocks et la faiblesse de l’indice PMI donnent à penser que oui. Voilà de quoi faire réfléchir les investisseurs en actions à l’aube de la période des bénéfices du deuxième trimestre, durant laquelle une attention particulière sera accordée aux rapports des sociétés et aux perspectives pour le reste de l’année (en anglais seulement).
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Transcription
Bonjour ! Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je suis avec vous aujourd’hui pour une nouvelle mise à jour mensuelle. Juin a été un mois fort intéressant. Je pense que c’est durant ce mois que le marché a réellement changé d’orientation. Le début du mois a été marqué par les préoccupations à propos de l’inflation et des taux d’intérêt, tout particulièrement aux États-Unis, et la fin du mois, par les craintes d’une récession. Deux ou trois données intéressantes ont déclenché ce mouvement au milieu du mois. La première a été une alerte sur résultats émise par le grand détaillant américain Target, qui a indiqué l’accumulation de stocks excédentaires et la difficulté à les écouler. Voilà peut-être une indication de la vigueur de la demande de biens de consommation aux États-Unis. La deuxième a été la faiblesse de l’indice PMI, qui donne l’heure juste sur la vigueur de la demande de produits industriels aux États-Unis.
Selon moi, ces deux données montrent que la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis commence probablement à se faire sentir et à freiner l’élan économique. Naturellement, le marché a cessé de s’inquiéter au sujet de l’inflation et se préoccupe maintenant de l’ampleur d’une éventuelle récession, en particulier aux États-Unis.
Pour les investisseurs en actions, il s’agit d’une situation très intéressante et délicate qui survient à l’aube de la période des bénéfices du deuxième trimestre. Je pense qu’ils porteront une attention particulière aux déclarations que feront les sociétés pour avoir une idée de ce que pourraient être les bénéfices à la fin de l’année civile.
Les investisseurs se concentrent principalement sur deux éléments. Le premier est l’incidence possible de l’appréciation du dollar américain sur les bénéfices. En raison des craintes de récession actuelles, naturellement, le degré d’incertitude sur le marché croît et, dans une certaine mesure, les investisseurs privilégient le dollar américain, qui est perçu comme une valeur refuge. Ils sont attirés par les taux d’intérêt aux États-Unis, qui sont plus élevés que ceux des autres marchés internationaux. C’est très bien si vous détenez des dollars américains, mais la valeur des bénéfices réalisés à l’étranger par des sociétés américaines est proportionnellement moindre après conversion en dollars américains. Il s’agit d’un désavantage pour elles.
Le deuxième élément auquel les investisseurs prêtent attention est évidemment l’incidence potentielle des prévisions de bénéfices des sociétés pour le deuxième semestre de l’année civile, vu les craintes de récession. Comme je l’ai mentionné précédemment, pour le moment, nous ne connaissons pas la gravité et la durée d’une éventuelle récession, et quelles seront les prévisions de bénéfices des sociétés. Cela dit, il est bon de savoir que le marché a déjà pris en compte une grande partie de ces craintes. Je tiens à souligner que, lorsque Target a émis une alerte sur résultats, ses actions n’ont chuté que de 2 % au cours de la journée, ce qui prouve qu’une partie de cette révision à la baisse se reflétait déjà sur le cours des actions.
La suite des événements semble quelque peu incertaine pour les investisseurs en actions. J’aimerais vous faire part de deux éléments qui donnent possiblement un indice de la position actuelle du marché. Le premier est le caractère défensif qu’adoptent bon nombre d’investisseurs. En ce qui a trait au rendement relatif de multiples secteurs défensifs, les secteurs moins sensibles à l’économie et les sociétés moins sensibles au marché font meilleure figure présentement.
Passons au deuxième élément. Vous vous souvenez sans doute du débat qui faisait rage sur les styles de placement, particulièrement au début de l’année civile, entre la croissance et la valeur, quoiqu’il existe différents styles de placement axés sur la valeur. Nous avons récemment constaté que la valeur est devenue plus étroitement associée aux secteurs de l’énergie et de la santé, évidemment en raison de la hausse du prix du pétrole.
Aujourd’hui, le prix du pétrole semble avoir diminué, notamment à cause des prévisions d’une baisse de la demande découlant des craintes de récession. Il est intéressant de noter que le secteur de l’énergie a en fait tiré de l’arrière en juin, ce qui a permis d’équilibrer davantage les styles de placement au sein du marché. Je pense que beaucoup d’investisseurs en actions sont surpris par cette donnée, car elle contraste avec le débat qui a eu lieu au début de l’année sur les styles de placement.
Pour nous, qui gérons des portefeuilles d’actions mondiales, nous voulons que les sociétés soient les héros des portefeuilles. Nous essayons de supprimer et de gérer ce genre d’intrants extérieurs en matière de géopolitique, de style de placement, etc. Je crois que l’importance relative de cet aspect n’a jamais été aussi manifeste que durant la période actuelle de volatilité.
Nous devons accorder une attention particulière à ce qui se dit au sujet de la période des bénéfices, mais pour le moment, les portefeuilles semblent en bonne position en ce qui a trait aux risques auxquels ils sont confrontés. Nous sommes en quelque sorte rassurés par le rendement relatif à court terme en cette période actuelle de volatilité. J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.