Quelles sont les perspectives pour les actions mondiales à la fin de la période des résultats du premier trimestre ?
À la lumière des événements du dernier mois, Jeremy Richardson analyse les éléments suivants :
Les données satisfaisantes sur les bénéfices sont attribuables aux marges plutôt qu’aux ventes
Les investisseurs se tournent vers les énoncés prospectifs pour des conseils
Les titres technologiques, en particulier ceux liés à l’IA, ont mené les rendements sectoriels
Durée : 4 minutes, 41 secondes
Transcription
Bonjour, je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui de nouvelles actualités. C’est la fin de la période de déclaration des résultats du T1. Les résultats ont été plutôt bons par rapport aux attentes. Mais si l’on examine l’origine de ces résultats, il semble qu’ils soient davantage liés aux marges qu’aux ventes. Et je pense que cela est dû en grande partie à la prudence qui régnait sur les marchés à la fin de l’année dernière.
Si l’on se réfère au mois d’octobre 2023, l’impact des taux d’intérêt élevés sur l’économie mondiale, et en particulier sur l’économie américaine, a suscité beaucoup d’inquiétude. La crainte d’un atterrissage brutal, d’une récession, était grande. Et si ce scénario s’était produit, il n’aurait pas été particulièrement favorable à la rentabilité des entreprises. Mais je suis heureux de dire qu’il semble que la récession ait été évitée et que nous n’avons pas ce grand ralentissement.
Et pourtant, les équipes de direction de cette période ont réduit les coûts et se sont généralement serré la ceinture en s’attendant à ce que cela se produise. Nous nous trouvons donc aujourd’hui dans une situation où la récession a été évitée et où les coûts sont encore très bien maîtrisés, ce qui a créé les conditions nécessaires à l’augmentation des marges. C’est d’ailleurs, je pense, ce qui explique en grande partie les bénéfices satisfaisants qui ont été annoncés pendant le trimestre.
Mais si l’on considère la façon dont le marché a réagi à cette nouvelle, on constate en fait une différence de performance assez importante. Ce n’est pas tant que les investisseurs aient apprécié les marges et les bénéfices réalisés. C’est comme si les investisseurs avaient été plus attentifs à toute déclaration ou indication prospective potentielle des dirigeants d’entreprise à propos du reste de l’année 2024. Cela révèle qu’il existe toujours un certain niveau d’inquiétude quant au fonctionnement de la macroéconomie et, en particulier, ce que je voudrais souligner ici, quant à la santé du consommateur américain.
Certains signes indiquent que les conditions sont un peu plus difficiles pour le consommateur américain, en particulier pour ceux qui se situent au bas de l’échelle des revenus. Et cela transparaît dans les résultats que nous observons chez certains détaillants. Pour l’instant, mais de manière générale, je pense que le marché se comporte de manière assez favorable et positive.
Je pense au vieil adage « Vendre en mai et s’en aller », mais ça aurait été une erreur. En 2024, lorsque l’on examine les performances sectorielles, on constate que le ton est plus confiant et que le tout se reflète à nos yeux sous forme de bons ou de mauvais résultats. Et ce qui arrive en tête de liste, sans surprise, ce sont les secteurs des marchés qui concernent les investissements importants dans l’intelligence artificielle et la technologie nécessaire pour la soutenir.
Donc, les semi-conducteurs, les actions de la technologie de l’information et, curieusement, les entreprises de services publics. Qui aurait cru que les entreprises de services publics auraient pu développer des capacités d’intelligence artificielle ? Mais je suppose que si vous attendez suffisamment longtemps, quelque chose finira par se produire. Et beaucoup d’investisseurs ont compris que si l’on a besoin de beaucoup d’énergie pour exécuter ces requêtes d’intelligence artificielle, alors certaines des compagnies d’électricité, en particulier celles des États-Unis, sont bien placées pour le faire.
Et cela pourrait créer des possibilités de profit pour elles. Mais il n’y a pas que les États-Unis. Je pense que l’une des autres choses que nous avons constatées récemment, c’est qu’après une longue période de domination du marché américain, nous commençons au moins à voir d’autres zones géographiques rattraper leur retard et faire légèrement mieux que les États-Unis depuis environ un mois.
Certaines régions d’Europe font donc meilleure figure. L’Allemagne offre en effet de meilleurs rendements en dollars sur le marché américain lui-même depuis le début du mois de mai. La Chine est également en train de se redresser, aidée par des mesures de relance économique et par le sentiment croissant que le gouvernement chinois travaille activement en coulisses pour éviter tout ralentissement dans ce pays.
En tant qu’investisseur, je pense que l’une des choses qui nous rassurent le plus, c’est la façon dont toutes ces conversations s’imbriquent les unes dans les autres. Ce dont je n’ai pas eu à discuter au cours de cette conférence téléphonique, ce sont les attentes en matière de taux d’intérêt ou la politique de la Fed, et c’est un changement tellement rafraîchissant de constater qu’en fait, le sujet porte sur les entreprises.
Il s’agit d’industries, de ce que les résultats des entreprises entraînent réellement et de la manière dont ils sont perçus, de ce que les entreprises ont à dire et qui fait évoluer les prix des actions. Je pense qu’il s’agit là d’un changement dynamique très positif qui se poursuit depuis le début de l’année 2024. La saison des résultats du premier trimestre a renforcé cette tendance. Et pour les investisseurs qui, comme nous, sélectionnent les titres selon une approche ascendante, c’est une chose que nous apprécions beaucoup.
J’espère que vous avez aimé ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.