Dan Mitchell, premier gestionnaire de portefeuille, explique les trois raisons de la récente dépréciation du dollar américain et examine la probabilité d’un rebond.
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Transcription
Le dollar américain a-t-il atteint un sommet ?
Le dollar américain domine les principales devises depuis le début de l’année 2022, mais il a reculé de près de 8 % par rapport à ses sommets en septembre. Cette baisse est assez rapide. Elle s’est produite principalement en novembre, et son ampleur a été considérable. En effet, non seulement une ou deux monnaies en ont profité, mais la grande majorité de celles des pays du G10, et des monnaies des marchés émergents se sont redressées à mesure que le dollar américain baissait.
C’est important, car ce revirement pourrait marquer un sommet à long terme du dollar américain. Nous avons traversé une période de 12 ans de hausse du dollar et, s’il a vraiment plafonné, les marchés des changes connaîtront alors une situation totalement différente, et ce plafonnement est aussi lourd de conséquences pour d’autres catégories d’actifs, comme les actions et les marchandises.
Les investisseurs commencent donc réellement à accepter l’idée que le pic du dollar américain est peut-être déjà passé. Et trois faits ont contribué à ce changement d’attitude. Le premier concerne les évènements en Europe, où un fort pessimisme régnait auparavant sur le marché. Toutefois, les investisseurs ont commencé à réduire leurs positions vendeur en réaction à l’amélioration des données économiques et à la reconstitution des stocks de gaz naturel, ce qui laisse penser que l’Europe pourrait se porter relativement bien tout au long de l’hiver.
Deuxièmement, la Chine a annoncé que les restrictions liées à la COVID-19 pourraient être assouplies. Les marchés mondiaux pourraient ainsi espérer que la croissance de l’économie ne sera pas aussi mauvaise qu’on le craignait, et le dollar américain s’en trouvera affaibli simplement parce que les investisseurs se détourneront des États-Unis. Et le troisième fait, selon moi, est la constatation que la Fed approche de la fin de son cycle de relèvement de taux.
Le billet vert a bénéficié des conditions favorables créées par ce relèvement au cours de l’année écoulée et la perte de ces conditions constitue un inconvénient marginal. Ces tournants du dollar américain ont tendance à survenir une fois par décennie. Et compte tenu des répercussions très importantes sur les marchés des changes et sur les économies mondiales, il vaut vraiment la peine de surveiller les marchés des changes.
Nous pensons que, à court terme, les taux de change pourraient fluctuer au moment où le dollar américain atteint son sommet, et que, à plus long terme, le dollar s’affaiblira considérablement dans les deux prochaines années. C’est une excellente nouvelle pour le dollar canadien. Il en va de même pour les autres devises des marchés émergents et des marchés développés.