This month's webcast unpacks how recent U.S. tariffs are reshaping trade, and influencing long-term trends in geopolitics, demographics and technology — revealing both risks and opportunities for globally minded investors.
Key takeaways:
Tariffs' bite is softer than feared, but key sectors like steel, aluminum, and autos remain vulnerable.
Global trade is shifting, with new supply chain alignments and changing alliances.
Long-term trends matter — demographics, technology, and geopolitics will drive market direction for decades.
Opportunities still exist in innovation-led sectors, despite slower growth and inflationary pressures.
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Bonjour et bienvenue à notre dernière webdiffusion économique mensuelle pour le mois d'août 2025. Je m'appelle Eric Lascelles. Je suis économiste en chef chez RBC Gestion mondiale d’actifs et je suis très heureux de partager avec vous nos dernières réflexions économiques. Le titre vous donne une idée de la direction que nous allons prendre. Ainsi donc, davantage de droits de douane.
Depuis le 1er août, nous avons vu l'instauration de droits de douane sur le cuivre de même que d'autres hausses, notamment au Canada. Les dommages commencent à se faire sentir dans certaines données économiques.
Tout cela est bien réel. En effet, le titre reflète peut-être le thème dominant. Je dois toutefois reconnaître que les dommages économiques ont été un peu moins importants que ce que l'on craignait initialement. En effet, certains des droits de douane entrés en vigueur le 1er août ont été un peu moins élevés que prévu. Ce n'est pas la seule façon de voir les choses.
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Toutefois, cela reste au centre de l'attention. Très bien. Faisons comme d'habitude.
Bilan. Nous allons commencer par un bilan. Nous commencerons par les points positifs, les bonnes nouvelles. En fait, je peux développer un peu ce que je viens de dire, à savoir que les dommages économiques causés par les droits de douane que nous constatons jusqu'à présent — et j'insiste sur le terme « jusqu'à présent » — bien que réels, sont moins importants que prévu, ou du moins se manifestent avec un certain décalage. Au départ, les modèles et les prévisions laissaient penser, en particulier pour les États-Unis, que les dommages économiques allaient être considérables lors des derniers mois.
Nous commençons tout juste à en avoir un aperçu, ce dont je parlerai plus tard. Je peux dire qu'il existe d'autres forces, d'autres facteurs favorables et défavorables qui méritent d'être pris en considération et qui ne sont pas liés aux droits de douane.
Mentionnons également que les États-Unis viennent d'adopter des réductions d'impôts importantes, notamment des mesures qui encouragent les dépenses d'investissement, ce qui, selon nous, pourrait être déterminant.
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Il y a une impulsion budgétaire positive, ce qui signifie que le gouvernement américain dépense plus d'argent qu'il n'en perçoit. Cette impulsion augmente et il en résulte un vent favorable pour l'économie. Nous pensons que cela sera probablement plus important en 2026 et ne représentera qu'une aide mineure en 2025.
Nous continuons de penser que les aspects négatifs des droits de douane, à savoir le ralentissement économique, l'emportent largement sur les avantages liés aux réductions d'impôts et à l'impulsion budgétaire. Cependant, il faut noter que cela réduit légèrement l'ampleur des dommages associés à la situation économique globale.
Concernant les craintes de récession — bien que celles-ci soient toujours réelles et que nous ne puissions les exclure totalement — nous continuons de penser qu'une récession devrait être évitée aux États-Unis et dans la plupart des pays. Nous ne pensons pas que le coup porté par les droits de douane soit d'une telle ampleur.
Je dirais également que le Canada a subi des dommages réels. J'y reviendrai un peu plus tard. Mais en réalité, les dommages économiques subis récemment par le Canada ont été un peu moins importants que prévu et un débat assez intéressant a eu lieu à ce sujet.
Nous avons constaté des dommages étonnamment importants au printemps au Canada, en particulier avant que tous les droits de douane ne soient effectivement mis en place.
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Le débat a toujours porté sur le fait que les droits de douane qui ont été imposés ne sont en réalité pas aussi graves qu'on le craignait initialement, comme je l'expliquerai un peu plus tard, et sur la question de savoir si l'économie canadienne pourrait connaître un rebond plus tard. Je ne suis pas sûr que ce soit ce que nous observons.
Les derniers chiffres de l'emploi, au moment où j'enregistre cette émission, le 6 août — d'autres chiffres sont attendus dans deux jours et ils pourraient contredire les précédents — mais ceux que nous avons vus, du moins, étaient un peu meilleurs. Et nous avons vu d’autres indicateurs, comme les ventes au détail, se maintenir un peu mieux.
Nous continuons donc à prévoir un ralentissement de l'économie canadienne, mais la situation semble s'être légèrement améliorée au cours du dernier mois.
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Du côté négatif, de nouveaux droits de douane sont entrés en vigueur le 1er août. Des droits de douane sur le cuivre ont été imposés à l'échelle mondiale. Plusieurs lettres à propos des droits de douane ont été envoyées aux pays qui n'ont pas conclu d'accord, dont le Canada.
Plusieurs pays ont conclu des accords tarifaires, notamment l'Union européenne, le Japon, la Corée du Sud et quelques autres. Ils continuent de subir des droits de douane plus élevés, mais l'augmentation n'est pas aussi importante qu'elle aurait pu l'être. Mais le fait est que les droits de douane ont augmenté, et je vous donnerai les chiffres précis dans un instant.
Nous constatons un certain ralentissement économique. Nous nous y attendions depuis un certain temps. Nous le constatons. Nous pensons qu'il se poursuivra, sans pour autant entraîner une stagnation totale de la croissance américaine, mais en la ralentissant considérablement au cours du second semestre de cette année.
En ce qui concerne l'inflation, nous commençons également à observer les effets attendus.
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Les données de juin montrent un léger pic des prix. Nous pensons que les données de juillet, août et septembre pourraient être similaires et révéler certains des aspects les moins agréables des droits de douane.
Du côté intéressant — et il s’agit de la liste la plus longue, ce qui est assez inhabituel — parlons de quelques autres éléments.
L'un d'eux concerne toujours les droits de douane. La répartition du fardeau des droits de douane devient plus visible. Qui sont ceux qui souffrent ? Qui sont ceux qui parviennent à échapper aux effets négatifs des droits de douane ? J'y reviendrai un peu plus tard. En bref, nous commençons à voir les effets se faire sentir chez les consommateurs américains.
Nous commençons à le voir chez les producteurs étrangers, moins chez les entreprises américaines, même si c'est également le cas dans une moindre mesure. Une pression est exercée sur la Fed pour qu'elle baisse ses taux, et cette pression est peut-être double.
D'une part, les chiffres économiques récents sont moins bons, mais d'autre part, des pressions politiques s'exercent, dont je parlerai plus tard et que j'essaierai de vous expliquer.
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Des inquiétudes quant à la qualité des données économiques américaines sont soulevées. Certaines sont de nature politique, en particulier les derniers chiffres de l'emploi aux États-Unis. Voilà une partie du problème. Mais cela s'explique aussi par le fait que le Bureau of Labor Statistics manque de ressources et ne peut embaucher en raison d'un gel des recrutements.
Il se trouve dans l'incapacité de fournir des données économiques de la qualité habituelle. Cela suscite des inquiétudes. Nous ne pensons pas que ces données soient pour autant sans valeur. Nous pensons avoir une bonne idée de la situation. Mais je dirais que nous nous appuyons peut-être plus que d'habitude sur des indicateurs alternatifs, simplement pour compléter notre évaluation de la situation.
Nous pensons que l'exceptionnalisme économique américain continue de s'estomper. Cela fait simplement référence au fait que l'économie américaine a été de loin la plus performante et la plus dynamique pendant une longue période, en particulier au cours des dernières années. Mais nous pensons qu'elle est en train de perdre certains de ces avantages. Et bien sûr, le poids budgétaire s'alourdit.
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Le reste du monde ne fait plus autant confiance aux États-Unis qu'auparavant. Certaines décisions politiques ne sont pas les meilleures et plusieurs événements suggèrent que l'économie américaine pourrait perdre de son caractère exceptionnel à l'avenir. Cependant, comme je vais vous en parler un peu plus tard, il y a encore des avancées technologiques très intéressantes dans ce pays. Il ne faut donc pas complètement écarter les États-Unis.
Et puis, il y a les sphères d'influence, qui font partie intégrante du thème de la réorganisation de l'ordre mondial et de l'ascension de la Chine, entre autres. Nous avons mené des travaux très intéressants sur les pays qui devraient naturellement s'aligner sur la Chine plutôt que sur les États-Unis.
Lesquels vont demeurer neutre ? Lesquels auront une décision difficile à prendre ? Le monde est en train de se fracturer dans une certaine mesure et une telle analyse devient d’autant plus pertinente.
Certains accords commerciaux avec les États-Unis exigent même de pays qu’ils n’incluent pas la Chine dans les chaînes d'approvisionnement pour des secteurs particuliers. Nous en parlerons également un peu.
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Très bien. Voilà notre plan pour la suite. Allons-y donc, comme d'habitude.
Le taux tarifaire effectif des États-Unis passe à 17,1 % au début août. Commençons par plus de détails sur les droits de douane, tant que le sujet est encore d'actualité. Voici la trajectoire des droits de douane américains sur l'année 2025. La tendance à la hausse est le thème principal. En avril, les droits de douane ont atteint des niveaux très élevés, puis ont été rapidement réduits.
Nous avons constaté une légère remontée au cours des derniers mois. Puis, ces derniers jours, la hausse s'est accentuée et s'est amplifiée, bien sûr, avec l'entrée en vigueur de nombreux droits de douane le 1er août, ou du moins leur officialisation, certains devant entrer en vigueur le 7 août, si je ne m’abuse.
Nous avons donc constaté une légère hausse. Je voudrais faire quelques commentaires à ce sujet. Le nouveau taux moyen des droits de douane américains est de 17,1 %. Il était auparavant de 14,3 %, soit une augmentation d'environ trois points de pourcentage. Cette hausse s'explique par l'application de droits de douane sur le cuivre, de droits de douane réciproques et de droits de douane en cas d'absence d'accord. Je reviendrai sur certains de ces détails plus tard.
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Cela reste globalement conforme à nos prévisions. Nous avons beaucoup parlé d'une augmentation de 15 % des droits de douane américains. Si les droits de douane ont débuté à un taux de 2 %, cela représente environ 17 %. Nous sommes donc dans les limites de nos prévisions. La situation est peut-être un peu plus tendue que nous ne l'aurions pensé.
Mais bien sûr, ce n'est pas encore définitif et il reste une marge de négociation. Je vous présenterai quelques scénarios dans un instant. Mais voilà où nous en sommes en ce moment. Parlons d'un niveau intermédiaire entre les menaces de droits de douane de 50 % et la possibilité d'une absence totale de droits.
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Cela dit, il s'agit de droits de douane assez élevés par rapport aux normes historiques. Nous n'avons pas vu de tels chiffres depuis plusieurs décennies, ou en fait depuis la première moitié du XXe siècle. Il y a donc des dommages réels.
Je ne reviendrai pas sur les bases dans cette présentation, mais pour rappel, mentionnons que les droits de douane ont un effet stagflationniste. Ils ont tendance à nuire à la croissance économique. Ils ont tendance à alimenter l'inflation. Personne n’apprécie ces deux choses.
Une part disproportionnée des dommages revient au pays qui impose les droits de douane. L'économie américaine risque donc d'être plus touchée que la plupart des autres. Mais d'autres pays subissent également des préjudices réels.
Si ces pays sont particulièrement orientés vers le commerce et ont une économie beaucoup plus petite — c’est le cas du Canada — ils peuvent en effet subir des dommages très réels.
C’est une partie de l'histoire. Passons maintenant à ce tableau tarifaire assez complexe.
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Les plus récents accords et développements en matière de droits de douane. Il s'agit en fait d'un tableau des événements récents. On peut classer les pays en trois groupes.
En haut, les pays avec lesquels des accords ont été conclus. À l'exception du Royaume-Uni, ils ont été conclus au cours du dernier mois environ. L'Union européenne, le Japon et la Corée du Sud ont tous atteint des taux tarifaires moyens de 15 %.
Il y a beaucoup de détails concernant les engagements d'achat de produits américains, les exceptions, etc., mais l'essentiel est que ces pays ont convenu d'un tarif moyen de 15 %.
Le Royaume-Uni avait précédemment négocié un accord à 10 %, qui, vous vous en souvenez peut-être, ne nous semblait pas très avantageux à l'époque, mais qui semble plutôt intéressant au regard des accords conclus par la suite par d'autres pays. Bien sûr, le Royaume-Uni n'enregistre même pas d'excédent commercial avec les États-Unis. On peut donc considérer qu'il a été le moins touché parmi les pays ayant négocié des accords.
Vous pouvez voir les pays émergents qui ont conclu des accords, notamment ceux d'Asie, et qui affichent d'importants excédents commerciaux, comme le Vietnam et la Thaïlande. Ces taux sont de l'ordre de 20 %. Des taux plus élevés, donc, pour les pays émergents.
Voilà pour les pays qui ont conclu des accords. Ils sont plutôt satisfaits. Sans cela, ces pays auraient dû payer des droits de douane de 20, 25, voire 30 % supplémentaires. Mais au final, il convient de reconnaître que ces pays, qui payaient pratiquement tous des droits de douane de 10 % avant la crise, ont vu leurs droits de douane augmenter, mais pas autant qu'ils auraient pu le faire.
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Parlons des pays qui ont des délais variés. Le Mexique et la Chine sont de ceux-là. Pour la Chine, nous verrons bien. L'impression est qu'elle devrait obtenir un délai supplémentaire de 90 jours. La chose n’est pas faite, compte tenu de la date limite du 12 août. Néanmoins, l'idée est que la Chine aura l'automne pour négocier.
Le Mexique a réussi à obtenir un report de trois mois, soit jusqu'en novembre. Il continuera à payer un taux beaucoup plus bas jusqu'à cette date.
Ensuite, il y a les pays sans accord. Ce sont les pays qui ont été frappés de plein fouet par la lettre ou la menace tarifaire.
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Le Canada paie désormais un taux de 35 %. Taïwan est à 20 % et l'Inde à 25 %. Et la liste est longue. Ce ne sont là que les pays dont les importations vers les États-Unis représentent plus de 1 %. Il y en a d'autres qui ont conclu un accord avec les États-Unis, mais ils sont en dessous de ce seuil. Nous ne les avons pas inclus ici.
Il y a deux choses à dire. Les pays qui n'ont pas conclu d'accord vont souffrir davantage que ceux qui en ont conclu un, à quelques nuances près. Taïwan, par exemple, avec un taux de 20 %, se retrouve dans la même situation que certains pays qui ont conclu un accord.
Tout ceux-là ne sont pas plus mal, mais certainement pas mieux pour autant.
Rappelons qu’en théorie, tous les pays auraient pu voir leurs droits de douane augmenter de beaucoup le 1er août. En réalité, les dommages s'avèrent plus limités. Comme vous pouvez le voir ici, 65,4 % des partenaires commerciaux des États-Unis ont soit conclu un accord — ce qui signifie qu'ils ont limité l'augmentation des droits de douane — soit obtenu un report — ce qui signifie qu'ils ont repoussé l’augmentation jusqu'à une date ultérieure.
La plupart ne connaissent donc pas de hausse importante. On peut sans doute ajouter le Canada à cette liste. Le cas est un peu particulier. Le Canada est bien sûr soumis au taux de 35 %, qui est bien réel. Mais il faut savoir, et cela vaut également pour le Mexique, que ce taux de 35 % et le taux précédent de 25 %, en vigueur depuis mars ou avril, ne s'appliquent qu'aux produits non conformes à l'ACEUM, c'est-à-dire uniquement aux produits qui ne transitent pas par la frontière dans le cadre de l'accord de libre-échange existant.
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Dans l’état actuel des choses, 90 % des exportations canadiennes vers les États-Unis sont couvertes par l’ACEUM. Seule une très petite fraction est soumise à des droits de douane de 35 %, soit environ 5 % des exportations canadiennes vers les États-Unis.
Environ 5 % supplémentaires sont soumis à des taux de 25 à 50 % : l'aluminium, l'acier, le cuivre ou les automobiles. La situation reste donc difficile pour le Canada, mais environ 90 % des exportations ne sont toujours pas soumises à des droits de douane. Si l'on tient compte de cela, on peut en fait dire que seulement 22 % environ des importations américaines sont touchées par les menaces de la Journée de la libération 2.0.
Donc, encore une fois, les droits de douane sont plus élevés, mais peut-être pas autant qu'on le craignait à un moment donné. Et puis, je veux vous montrer ceci.
Les pays les plus exposés économiquement aux droits de douane actuels. Encore plus de chiffres, juste pour vous confondre encore un peu. Dans un certain sens, cela correspond au tableau précédent, mais avec un angle légèrement différent. Il s'agit d'une tentative d'évaluation des pays les plus vulnérables ou qui souffriront le plus.
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Il s'agit de multiplier les taux de droits de douane effectifs — ceux qui ont les droits de douane les plus élevés sont les plus touchés — par la part du PIB de chaque pays qui dépend de la demande américaine. Ainsi, les pays qui ont des droits de douane élevés et qui dépendent fortement de la demande américaine sont bien sûr les plus touchés.
Le Vietnam arrive en tête de liste, même avec un taux de 19 %. Ses échanges commerciaux sont si importants qu'il sera très durement touché.
Si vous regardez bien, vous remarquerez que la colonne la plus à droite ne correspond pas exactement aux chiffres du tableau précédent. Le tableau précédent indiquait simplement le taux général pour le produit moyen. Dans ce cas, le Vietnam affiche un taux de 20 %.
Cependant, lorsque vous ajoutez les différents droits de douane sectoriels, les diverses exemptions, etc., vous obtenez un chiffre légèrement différent. Ce chiffre est plus élevé.
Cette différence est peut-être encore plus intéressante si l'on examine d'autres pays. Si l'on reprend l'exemple du Canada, ce pays applique un tarif moyen de 6,5 %. Cela permet de comprendre pourquoi certains produits sont taxés à 35 %, d'autres à 50 % et quelques-uns à 25 %. Mais beaucoup de produits ne sont pas taxés du tout.
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Quelle est la moyenne pour tous les produits ? Elle est de 6,5 %. Rien pour réconforter les entreprises qui doivent payer des droits de douane de 50 % sur leurs produits. Ce n'est donc pas l'expérience réelle de tout le monde, mais cela nous donne une idée de l'impact économique cumulé.
Et donc, 6,5 % est un chiffre assez faible, une charge assez légère par rapport à la plupart des pays figurant sur cette liste. Le Canada entretient bien sûr d'importantes relations commerciales, mais l'impact économique est finalement peut-être plus modéré que ce que l'on pourrait penser. En fait, le Canada n'occupe plus que la cinquième place de cette liste, que nous continuons à réviser.
Le Vietnam est donc de loin le pays le plus touché, suivi du Mexique, même si ce dernier évite également de nombreux droits de douane grâce à ses produits conformes à l'ACEUM. Viennent ensuite plusieurs pays d'Asie du Sud-Est qui entretiennent également des relations commerciales importantes avec les États-Unis et qui sont touchés par des droits de douane importants. Voilà où nous en sommes en ce moment.
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Soulignons le fait que si le Canada n'est pas aussi durement touché que certains pays, il demeure très exposé, en particulier aux droits de douane sectoriels.
Le Canada est le plus grand exportateur d'acier, d'aluminium et de cuivre vers les États-Unis. Nous connaissions déjà deux de ces données, mais nous connaissons désormais la troisième. Le Canada est le plus grand exportateur d'acier vers les États-Unis.
Je dis cela parce qu'il y a bien sûr des droits de douane élevés sur l'acier. Le Canada est le plus grand exportateur d'aluminium vers les États-Unis, avec une marge très importante. Et puis il y a la question du cuivre. Lorsque nous avons commencé à nous pencher sur le cuivre, la réponse provisoire était que le Chili était le plus exposé, suivi du Canada, loin derrière, et un écart important avec les autres pays, y compris la Chine.
Mais en réalité, les États-Unis ont précisé quels articles en cuivre étaient soumis à ces droits de douane et lesquels ne l'étaient pas. Il s'avère que ce que l'on pourrait qualifier de cuivre brut, moins transformé, est exempté. Comme s’ils reconnaissaient qu'ils ne peuvent pas créer de nouvelles mines en six mois, que cela prendrait dix ans pour y parvenir.
Ils veulent donc probablement continuer à importer le minerai brut, mais ils souhaitent le transformer eux-mêmes. Et quand on regarde qui exporte du cuivre transformé vers les États-Unis, malheureusement, le Canada arrive là aussi en tête de liste, et de très loin. Nous exportons plus du double de tous les autres pays vers les États-Unis.
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Si vous regardez les données ici, vous constaterez que l'aluminium est le métal le plus important pour le Canada. Viennent ensuite l'acier et le cuivre, dont les exportations sont nettement moins importantes, seulement 2,3 milliards de dollars américains d'exportations du Canada vers les États-Unis. Mais bien sûr, cela reste douloureux et représente toujours un droit de douane très réel sur un secteur important de l'économie.
Très bien. Continuons. Je vous présente quelques scénarios. Nous allons d'abord examiner le scénario de base, puis un scénario optimiste et enfin un scénario pessimiste. Il s'agit d'un portrait en mouvement.
Scénarios tarifaires à moyen terme. Voici notre meilleure estimation à l'heure actuelle, mais elle évoluera en fonction des développements. Nous dirions que le scénario le plus probable, avec une probabilité d'environ 60 %, notre scénario de base, est que le taux tarifaire américain sur le monde se situera en moyenne entre 15 et 20 %.
Je le répète, nous sommes en ce moment à 17 % selon le graphique précédent. C'est là où nous en sommes, et notre prévision est conforme à cette idée. Dans ce contexte, on peut supposer que les taux de droits de douane de base seront de 15 % pour de nombreux pays, comme nous le constatons actuellement.
C'est le cas pour l'Europe, le Japon, la Corée du Sud et quelques autres, auxquels s'ajoutent des droits de douane sectoriels, ce qui augmente quelque peu le chiffre. Nous avons vu des droits de douane de l'ordre de 20 % pour les pays excédentaires comme la Chine, le Vietnam et quelques autres. La Chine semble suivre une tendance légèrement supérieure à 20 %.
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Des droits de douane supplémentaires sur certains secteurs sont à venir. Il semble toujours que la foresterie, les produits pharmaceutiques et les puces informatiques soient concernés, mais il existe également une marge de manœuvre pour conclure certains accords. Si l'on additionne tout cela, on arrive probablement à plus de 20 %, mais il existe une marge de manœuvre pour que certains pays concluent des accords, notamment des accords dans lesquels ils prennent des engagements militaires supplémentaires.
Certains droits de douane pourraient alors baisser légèrement. C'est ce que nous pensons le plus probable et nos prévisions se basent sur cela. Et nous pensons, encore une fois, que la récession peut être évitée. Mais cela restera tout de même quelque peu douloureux.
Le scénario positif. Scénario dans lequel les risques liés aux droits de douane seraient moins importants et dommageables que prévu. Ils s'élèveraient en moyenne à 5 à 10 %.
Nous estimons cette probabilité à environ 25 %. C'est donc une possibilité très réelle, mais certainement moins probable que le scénario de base. Comment cela pourrait-il se produire ? Eh bien, l'appétit des États-Unis pour les droits de douane pourrait diminuer à mesure que les dommages économiques s'accumulent dans les prochains mois. L'appétit du public diminuera alors et les États-Unis concluront rapidement des accords et les droits de douane seront réduits.
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C'est tout à fait possible. Peut-être que les États-Unis réduiront leurs droits de douane en échange d'engagements militaires, ou en matière d'approvisionnement, d'engagements fiscaux à l'étranger, etc. Peut-être que cela aboutira à la conclusion de nombreux accords commerciaux. Peut-être que les accords antérieurs seront réexaminés de manière favorable. Peut-être que la Chine réduira ses droits de douane d'environ 40 % à environ 20 %.
Peut-être que certains des droits de douane menaçants qui sont en suspens ne seront pas appliqués. Peut-être que les États-Unis mettront en place des exemptions multiples. Des exemptions ont été accordées pour les téléphones portables, car personne ne voulait payer 2 000 à 3 000 dollars. Il pourrait donc y avoir d'autres points sensibles pour lesquels les États-Unis créeront des exemptions. Techniquement, les droits de douane vont toujours exister, mais ils seront truffés de trous, comme un fromage suisse, si vous me suivez.
Nous pensons donc que c'est possible, mais pas très probable.
Enfin, le scénario négatif. Nous pensons qu'il est le moins probable, avec 15 % de chances d'une nouvelle augmentation significative des droits de douane. Cela me semble peu probable, car cela occasionnerait des difficultés économiques.
L'appétit pour davantage de droits de douane n'est sans doute pas très élevé. Les droits de douane existants sont probablement suffisants pour générer les recettes dont la Maison Blanche a besoin pour financer ses priorités. Mais puisque nous ne pouvons exclure cette possibilité, parlons de 25 % de droits de douane. Comment pourrions-nous en arriver là ?
Eh bien, peut-être que la Maison Blanche continuera simplement à marteler son programme tarifaire jusqu'à ce que le déficit commercial ait considérablement diminué et que la production industrielle ait repris.
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Ce sont des choses qui évoluent très lentement. Et cela dépend en partie de la décision des Américains. S’ils ne veulent pas économiser, ils n’ont pas droit à un excédent courant. Cela va de soi. Il pourrait donc être difficile de réduire ce déficit.
Il pourrait y avoir des droits de douane supplémentaires destinés à forcer ce résultat. Les accords tarifaires supplémentaires pourraient être moins favorables que ceux conclus avant le mois d'août. Le prix de vente ne serait tout simplement plus aussi avantageux. Il se peut qu'il n'y ait pas de négociations ultérieures pour les pays qui ont conclu un accord. Peut-être davantage de droits de douane sur la Chine. On a vu quelques menaces en ce sens.
Nous pourrions voir des droits de douane sectoriels de 50 % plutôt que des droits de 25 % et 50 %. Il pourrait y avoir des droits supplémentaires au niveau des produits et donc des droits plus granulaires. Pour le Canada et le Mexique, nous aimons penser que l’ACEUM restera en vigueur au-delà de sa date de renégociation, fixée au 1er juillet 2026.
Mais il n'est pas impossible qu'il soit annulé. Tout d’un coup, les droits de douane effectifs sur le Canada et le Mexique monteraient en flèche. Soudainement, des taux de 25 % et 35 % s'appliqueraient à une grande partie des produits vendus aux États-Unis, et non plus à une petite partie. Nous ne nous attendons pas à cela. Nous pensons que c'est le scénario le moins probable. Mais nous ne pouvons pas l'exclure complètement.
Il convient de reconnaître qu'il existe un risque à la hausse et un risque à la baisse. Nous sommes assez confiants quant à nos prévisions de base pour le moment.
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Les marges des entreprises nationales ne subissent que de légères répercussions des droits de douane, mais elles commencent à se faire sentir. Voyons maintenant qui est réellement touché par ces droits de douane. À strictement parler, ce sont les importateurs qui paient les droits de douane. Bien sûr, ils font tout leur possible pour répercuter ce coût en amont et en aval de la chaîne d'approvisionnement et éviter de le payer eux-mêmes. Alors, qui paie réellement ?
Il est encore trop tôt pour le dire, mais nous devons reconnaître qu'avec le temps, une part croissante est généralement répercutée sur le consommateur. Nous continuons donc à prévoir une part assez importante à la charge du consommateur sous la forme d'une hausse des prix. C'est en fin de compte ce à quoi nous nous attendons. Mais nous pouvons déjà formuler quelques commentaires sur les effets intermédiaires ou initiaux.
Trois points à surveiller. Le premier concerne les marges bénéficiaires des détaillants et des grossistes américains et la question de savoir s'ils absorbent une grande part du coût. C'est le graphique en haut à gauche. Nous avons constaté une légère baisse des marges. Mais je dirais que, dans l'ensemble, ces marges se sont maintenues, à quelques exceptions près.
Il semble que les constructeurs automobiles absorbent les pertes et soient contraints de réduire leurs objectifs de bénéfices. Une part est donc répercutée sur les entreprises américaines, mais elle est assez faible pour l'instant et assez spécifique au secteur automobile. En fait, cela pourrait changer avec le temps. Nous verrons bien.
Dans le coin supérieur droit, on trouve les prix à l'importation.
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Les barres dorées pointant vers la gauche représentent les prix à l'importation qui sont en baisse. Cela peut prêter à confusion, car on pourrait penser qu'avec les droits de douane, les prix à l'importation augmenteraient et que tout deviendrait plus cher. Mais ces prix à l'importation sont enregistrés juste avant l'application des droits de douane. Ainsi, si le producteur étranger est contraint d'absorber une partie du coût effectif des droits de douane afin de réduire ses prix pour que ses produits restent abordables pour les consommateurs américains, les prix à l'importation baissent.
La baisse des prix à l'importation signifie donc qu'une partie du préjudice est supportée par le producteur étranger. Que constatons-nous ? D'après ces barres dorées pointant vers la gauche, nous observons que dans les secteurs les plus fortement taxés, les revenus des producteurs étrangers ont effectivement diminué.
On peut voir les jouets, les jeux, les équipements sportifs, l'aluminium, comme vous l'aurez deviné, ainsi que d'autres produits un peu plus bas dans la liste. Nous pensons que les producteurs étrangers en supportent également une partie. Il faut en prendre note. Cela pourrait diminuer dans une certaine mesure avec le temps, mais pour l'instant, c'est le cas.
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Passons maintenant au graphique du bas. C’est ici que l’on consacre le plus de temps. Il s'agit simplement des prix à la consommation, qui concernent certains domaines du panier de consommation, à savoir les biens commercialisés, et plus spécifiquement avec la Chine, car c'est là que les droits de douane sont les plus élevés. Depuis un mois ou deux, nous commençons à observer des effets assez clairs à cet égard.
Prenons l'exemple des appareils électroménagers, qui sont très souvent importés. Environ la moitié de la consommation l’est. Nous avons constaté des hausses annualisées importantes des prix des appareils électroménagers. L'ameublement est un autre exemple. Les articles de sport en sont un autre. Nous commençons à voir cela. Curieusement, ce n'est pas le cas des véhicules neufs, contrairement à ce qui a été dit précédemment. En fait, les producteurs nationaux semblent absorber une partie de cette hausse, mais nous constatons néanmoins les effets.
Cela commence à se manifester et devrait avoir des répercussions économiques tant sur l'économie étrangère que nationale. Avec le temps, on peut s'attendre à ce que cela se répercute davantage sur les consommateurs, tout comme les entreprises ont la possibilité de se positionner et de revoir leurs prix. On entend un nombre notable de détaillants américains dire qu'ils seront contraints d'augmenter leurs prix, en juillet, août ou septembre.
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Très bien. Poursuivons. Éloignons-nous un instant des droits de douane et réfléchissons de manière plus générale à la politique publique américaine. Cette webdiffusion est très axée sur les États-Unis, mais il est vrai que la politique et cet ensemble de mesures s'avèrent tout à fait pertinents. Alors, à quoi d'autre devons-nous réfléchir lorsque nous essayons de prévoir l'évolution de l'économie du point de vue politique ?
Revisiter les hypothèses macroéconomiques pour la présidence Trump. On parle de droits de douane, mais il faut aussi parler d'immigration. Il faut parler de réglementations et des impôts, de la relance budgétaire et même de l'esprit animal. Les marchés sont-ils enthousiastes et optimistes de manière à aider l'économie ? En fait, lorsque nous parlons de l'économie, nous devons faire la distinction entre 2025 et 2026.
Voici une nouvelle donnée à laquelle nous nous attardons. Pour 2025, nous prévoyons un effet négatif net sur l'économie. Cette affirmation relève directement des droits de douane. Tous ces signes négatifs s'ajoutent à leur impact. Mais n'oublions pas l'immigration. Les États-Unis ont durci leurs règles en matière d'immigration et nous n'observons plus la même croissance démographique qu'auparavant. Or, rappelons-le, la croissance économique est avant tout le résultat d'une augmentation de la productivité et du nombre de travailleurs.
Sans davantage de travailleurs, vous freinez considérablement la croissance. Je pense que cet aspect est sous-estimé. En revanche, du côté des facteurs favorables, nous observons une déréglementation, des réductions d'impôts et une impulsion budgétaire positive. Ce sera encore plus vrai l'année prochaine, mais c'est déjà le cas cette année.
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Du côté des esprits animaux, bien que le marché boursier semble se porter plutôt bien à nouveau, nous pensons que l'effet global est négatif. Nos prévisions de croissance pour le second semestre sont assez modestes, en particulier pour les États-Unis.
Voilà pour 2025, mais il y a aussi des points positifs. Pour 2026, nous prévoyons globalement un résultat net positif.
Les droits de douane continueraient de peser sur l'économie, mais le pire de leur impact sur la croissance serait passé. L'économie restera plus faible qu'elle n'aurait pu l'être, mais elle renouera avec une croissance plus normale. La question de l’immigration demeure un frein persistant important. La déréglementation peut toutefois aider.
Nous pensons que les réductions d'impôts et les mesures de relance budgétaire seront plus efficaces l'année prochaine que cette année. L'optimisme ambiant pourrait aider un peu. Tout cela devrait se traduire par une légère croissance supplémentaire. Ainsi, en particulier pour les deuxième, troisième et quatrième trimestres de l'année prochaine, nous prévoyons une croissance économique un peu plus rapide plutôt qu'un ralentissement.
Et cela nous amène à l'inflation. Sur le front de l'inflation, les signes s'inversent. Les « plus » sont en fait des points négatifs.
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Nous prévoyons toujours une inflation supplémentaire, et cela n'a pas changé. En effet, les droits de douane sont inflationnistes, tout comme les réductions d'impôts et les mesures de relance budgétaire. Et même le simple fait que les gens soient enthousiastes quant à l'avenir les rend peut-être plus disposés à tolérer des prix plus élevés.
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Il existe toujours une impulsion inflationniste, mais dans quelle mesure ?
Les données économiques américaines se sont affaiblies. Voici un indicateur, un indice de variation des données établi par Citibank. Il montre que les données économiques américaines semblent effectivement ralentir dans une certaine mesure.
Il y a eu quelques chiffres bizarres qui ont fait baisser l'indice pendant un moment, avant qu'il ne remonte il y a quelques mois. Mais dans l'ensemble, nous observons une tendance à la baisse. L'économie ne se contracte pas, mais elle semble plus faible qu'à la fin de 2024.
L'exemple le plus frappant est peut-être le rapport sur l'emploi aux États-Unis, qui vient d'être publié. Il était assez modéré en soi, mais il comportait également des révisions à la baisse assez importantes pour les mois précédents, ce qui nous a obligés à réexaminer le marché du travail et à conclure qu'il montre des signes de faiblesse. L'économie américaine ralentit. Mais, encore une fois, nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'une récession.
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Les signes de répercussion des droits de douane apparaissent dans les prix à la consommation. Nous pouvons également observer les premiers effets des droits de douane dans les données sur l'inflation. La ligne bleue ici correspond aux biens de base, hors produits de transport. C'est une façon détournée de dire qu'il y a beaucoup de biens importés, du moins dans le panier de consommation. Nous pouvons donc dire que nous assistons à une véritable accélération.
Ces prix commencent à augmenter. Ce n'est pas encore très visible pour l'Américain moyen à ce stade, car tout le reste évolue un peu moins rapidement, ce qui tempère cette hausse. Mais nous constatons que les prix commencent à augmenter.
L'inflation en temps réel a commencé à s'accélérer pour les biens touchés par les droits de douane. Nous examinons certains des indicateurs d'inflation en temps réel. Il s'agit de données statistiques sur les prix, et là encore, nous nous concentrons sur les secteurs où l'on pourrait penser que les effets seront plus importants, souvent des biens importés.
Ainsi, les vêtements, l'ameublement et l'équipement ménager, les loisirs et l'électronique affichent des fluctuations très importantes. On peut interpréter ces données comme on le souhaite, selon la ligne que l’on regarde — il ne faut pas se concentrer exclusivement sur la ligne bleu foncé, les deux autres sont également importantes — mais je dirais que, d'une manière générale, sur la base de la tendance observée ces derniers mois, ces lignes sont plus élevées que ce à quoi nous sommes habitués.
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Regardez où se trouvaient ces lignes en 2024, puis regardez ce qui se passe en 2025. Elles sont nettement plus élevées, si l'on fait abstraction des fluctuations. Cela pourrait donc indiquer une inflation supplémentaire à venir, qui n'est pas encore prise en compte dans les données officielles de l'IPC.
Très bien. Passons rapidement à autre chose.
Hausse de la prime de terme aux États-Unis. Il s'agit de la prime de terme sur le marché obligataire américain, qui suggère que vous êtes mieux rémunéré si vous détenez des obligations à plus longue échéance.
C'est une bonne chose si vous possédez des obligations à long terme. Il convient de se demander pourquoi cela se produit. Pourquoi les rendements des obligations à plus long terme se maintiennent-ils, alors même que les banques centrales et la Fed ont procédé à des baisses de taux à court terme ? Cela s'explique en partie par les distorsions qui ont existé dans les années 2010 et qui ont maintenu la prime de terme à un niveau très bas, voire négatif, ce qui n'était pas normal.
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Il s'agit donc en partie d'un retour à la normale. Mais nous pensons qu'il y a plus que cela. La situation budgétaire des États-Unis suscite des inquiétudes. D'autres fronts sont également préoccupants, notamment les décisions politiques et le caractère parfois erratique de ces prises de décisions. L'indépendance de la Banque centrale américaine suscite tout autant d'inquiétudes.
Nous avons vu la Maison Blanche critiquer vivement la Réserve fédérale et demander des baisses de taux de 200 ou 300 points de base, ce qui serait considérable. Plusieurs économistes nommés par Trump siègent déjà au comité de décision de la Fed et quelques autres vont les rejoindre. Le président est en mesure de nommer un nouveau président de la Fed à partir de mai 2026, voire plus tôt si des manœuvres juridiques devaient avoir lieu, mais probablement en mai 2026.
Il y a donc certaines inquiétudes quant au fait que la politique monétaire cesse d'être aussi optimale et devienne un peu trop stimulante, au point de surchauffer l'économie à terme. Nous verrons bien. Nous sommes un peu sceptiques quant à l'idée que la politique monétaire déraille ou s'écarte tout à fait de ce que dicteraient les conditions économiques.
Et il est très important de comprendre que la Fed compte douze membres votants. Le président de la Fed ne dispose que d'une seule voix sur les douze. Ce sont eux qui définissent les programmes de recherche, qui président les réunions. Je suis sûr que des tentatives de persuasion existent, mais il serait surprenant que la politique monétaire prenne une direction complètement différente de celle qu'exige l'économie.
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Je pense toutefois qu'il est juste de dire que, compte tenu du léger ralentissement de l'économie américaine, certaines voix s'élèvent en faveur d'une baisse des taux, ce qui n'est pas déraisonnable. En outre, cette baisse pourrait être un peu plus importante que ce que la plupart des modèles suggèrent normalement, simplement parce que la Fed pourrait elle aussi être légèrement politisée. C'est donc une première réflexion sur les perspectives de baisse des taux pour l'année prochaine.
Lorsque cela se produit, on observe généralement une prime de risque plus importante, une courbe des taux plus accentuée et une prime de terme plus élevée. Cela pourrait également contribuer à cette augmentation de la prime de terme, ce qui rendrait plus coûteux le service de la dette à long terme pour les États-Unis, et plus coûteux pour les Américains d'emprunter ou d'acheter une maison.
Bon, changeons complètement de sujet. Parlons maintenant de thèmes à très long terme. Je vais en aborder quelques-uns ici.
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Tableau de bord de la sphère d'influence. Le premier thème est la sphère d'influence. Comme je l'ai mentionné précédemment, cela est étroitement lié à l'évolution de l'ordre mondial et à l'idée que les États-Unis sont peut-être en train de prendre un peu de recul sur la scène internationale, tandis que la Chine est en pleine ascension. À tout le moins, le monde n'est plus hégémonique.
Nous vivons dans un monde multipolaire. Il existe deux superpuissances. Nous devons déterminer qui s'aligne avec qui, principalement sur le plan économique. C'est ce que nous avons fait en élaborant ce tableau de bord des sphères d'influence. Nous avons examiné un nombre impressionnant de facteurs, tels que l'affinité culturelle et, bien sûr, le volume des échanges commerciaux entre les pays avec la Chine et avec les États-Unis.
Ce sont les deux sphères d'influence prises en compte ici. Qui vote avec qui aux Nations Unies ? Je dois dire que c'est une évaluation assez sophistiquée, réalisée par Josh Nye, notre nouvel économiste senior. Les pays de la colonne de gauche sont plus proches des États-Unis, tandis que ceux de la colonne de droite sont davantage liés à la Chine. Les pays du milieu n'ont pas d'alignement évident. Ils sont assez équitablement connectés aux deux.
Je peux faire quelques remarques à ce sujet. En ce qui concerne les pays liés aux États-Unis, il y a peu de surprise. Le premier est bien sûr le Canada, très proche géographiquement et avec de nombreuses relations commerciales et des liens culturels historiques. Israël est également très proche. Le Mexique, le Royaume-Uni, de nombreux pays européens et un certain nombre de pays d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale.
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Ce n'est pas vraiment surprenant. À l'inverse, l'équipe Chine comprend principalement des pays asiatiques. Pas exclusivement, mais principalement. Il est intéressant de noter que le Pakistan arrive en tête, ce qui n'était pas mon premier choix, mais des liens étroits existent bel et bien avec ce pays.
Et puis, il y a une liste plus courte. On pourrait donc dire que la Chine a moins d'alliés naturels si l'on considère les liens économiques et d'autres facteurs.
Et puis, au milieu, les pays divisés, avec l'Australie, bien sûr, qui est peut-être plus proche des États-Unis sur le plan culturel, mais très liée à la Chine sur le plan économique. La Corée du Sud entretient des relations très étroites avec les deux pays, tout comme un certain nombre d'autres pays dans cette situation.
Une autre réflexion ici est que vous voyez des pays qui sont vraiment liés aux deux. Cela a été classé en fonction de ceux qui sont plus liés à l'un ou à l'autre, mais pas en fonction de la relation absolue. Si vous regardez la relation absolue, là encore, la Corée du Sud et le Japon se situent dans cette catégorie intermédiaire. Ils sont vraiment liés aux deux.
L'enjeu est de taille pour eux. Bien sûr, tous les pays souhaitent continuer à interagir avec les États-Unis et la Chine, et feront tout leur possible pour y parvenir. Mais cela devient un peu moins viable, ou du moins un peu plus difficile, avec le temps.
C'est un défi particulier pour la Corée du Sud et le Japon. On peut également citer Singapour, Hong Kong, la Suisse et les Pays-Bas, qui sont des pays très étroitement liés aux deux, même s'ils ont une préférence et sont plus proches de l'un ou l'autre.
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Nous verrons comment cela évoluera. Pour l'instant, je pense que cela va devenir de plus en plus pertinent et que ce sera un sujet dont nous parlerons encore dans dix ans.
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Ralentissement démographique à long terme, inférieur aux prévisions. Selon les prévisions de l'ONU, la population mondiale devrait atteindre son pic en 2084, avec 10,3 milliards d'individus. Nos prévisions tablent sur un pic plus précoce, en 2066, et nettement inférieur, avec environ 9,6 milliards d'individus, soit 700 millions d'individus en moins.
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C'est important. N'oubliez pas que la croissance démographique influe sur la croissance économique. Elle influe sur le coût des demandes budgétaires. Elle influe indirectement sur le niveau des taux d'intérêt. Si la croissance démographique est plus faible, vous pouvez penser que les taux d'intérêt seront un peu plus bas. Vous pouvez penser que les exigences budgétaires seront peut-être un peu plus coûteuses, car il y a plus de personnes âgées et moins de jeunes qui naissent. Vous pouvez penser que la croissance économique sera un peu plus modérée que dans le cas contraire.
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Vous pourriez penser que l'inflation est également un peu plus modérée. Tout cela est donc important. Mais il s’agit d’un coût marginal qui ne s'accumule qu'avec le temps. Quoiqu’il en soit, c'est un élément important de notre travail et je tenais à vous en faire part. Nous sommes désormais en mesure d’étudier cette question de manière plus sophistiquée.
Très bien. Et puis la technologie sera ma dernière grande réflexion pour aujourd’hui.
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Tableau de bord des technologies clés. Lorsque nous parlons de croissance économique, nous évoquons généralement la démographie. Nous mentionnons également la croissance de la productivité comme autre facteur important.
La croissance de la productivité dépend de nombreux facteurs. Mais elle provient en partie des nouvelles technologies. En fait, l'université Harvard a récemment mené une étude pour identifier les technologies essentielles, puis déterminer quels pays sont les mieux placés et les plus avancés dans ces domaines.
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De façon indirecte, nous observons les pays selon qu’ils sont bien placés pour les décennies à venir en termes de promotion de leur propre innovation et de leur productivité. On a identifié l'intelligence artificielle, les puces informatiques, la biotechnologie, les technologies spatiales et quantiques comme étant les cinq grandes technologies susceptibles d'être les principaux moteurs de l'innovation à l'avenir. On a ensuite tenté d'évaluer la position de chaque pays en termes de technologies actuelles, de ressources consacrées à ces technologies, de qualité de la main-d'œuvre, etc.
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La principale conclusion est que les États-Unis arrivent en tête dans les cinq domaines. J'ai évoqué plus tôt le fait que les États-Unis perdaient leur exceptionnalisme économique. Je pense que c'est vrai à bien des égards, mais ils demeurent exceptionnels dans au moins un domaine, à savoir leur avance technologique. Je pense donc que nous devons continuer à tabler sur une croissance plus rapide de l'économie américaine que celle de l'Europe, du Japon et des autres grands marchés, car ils disposent de cet avantage.
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Cette avance est peut-être moins importante que par le passé, notamment en raison de l'émergence de certaines politiques publiques qui ne sont pas idéales. Mais je continuerais à dire qu'ils peuvent probablement dépasser les autres. Ils possèdent des entreprises exceptionnelles qui font des choses incroyables dans ces domaines.
La Chine arrive en deuxième position. Cette ère multipolaire semble donc bien réelle.
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Dans certains domaines, la Chine talonne les États-Unis. Dans d'autres, elle accuse un retard plus important, notamment dans le domaine de l'IA, ce qui est intéressant. Nous avons tous suivi la rivalité entre DeepSeek et ChatGPT, mais il semble que la Chine soit un peu plus en retard que certains pourraient le penser.
L'Europe est à nouveau nettement à la traîne. Quand on parle de renaissance européenne, il y a certes une part de vérité.
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Mais nous ne l'avons pas encore constaté dans le domaine de l'innovation ou de la productivité. Et nous en avons besoin pour vraiment embrasser pleinement cette idée. Il en va de même pour le Japon et certains autres pays.
Les États-Unis restent donc exceptionnels à cet égard. Et je dois dire que d'un point de vue mondial, nous pensons que des technologies prometteuses sont en train d'apparaître. Elles pourraient constituer un moteur de productivité mondial dont tout le monde pourrait bénéficier dans une certaine mesure.
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Bon, je vais m'arrêter là. J'espère que vous avez trouvé quelque chose d'intéressant dans cet exposé. Je vous remercie beaucoup pour votre temps. Si vous avez trouvé cela intéressant, n'hésitez pas à nous suivre en ligne sur X ou LinkedIn, ou mieux encore, sur notre site web. Et bien sûr, si vous scannez ce code QR, vous serez redirigé vers notre site.
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Encore une fois, merci beaucoup pour votre temps. Je vous souhaite bonne chance dans vos investissements et vous donne rendez-vous le mois prochain.