Sommaire
Il existe de nombreuses études qui tentent de déterminer l’importance relative des différentes décisions de placement en ce qui concerne les résultats de rendement. Les premiers travaux de recherche sur le sujet remontent à un article publié par Brinson, Hood et Beedower en 1986, il y a près de 40 ans : Determinants of Portfolio Performance. Dans cette analyse fondamentale, les auteurs ont démontré que l’allocation d’actifs à long terme détermine 90 % de la performance d’un portefeuille, ce qui a donné lieu à une hypothèse généralisée et encore largement répandue, selon laquelle les décisions relatives à la répartition d’actifs sont plus importantes que celles portant sur les fonds utilisés pour la mettre en oeuvre.
Au cours des décennies qui ont suivi, cette hypothèse a fait l’objet de bien des discussions parmi les professionnels de l’investissement. Certains l’ont pleinement acceptée, tandis que d’autres l’ont sévèrement critiquée ; les critiques vont de l’argument selon lequel l’analyse originale manque de nuance à l’affirmation qu’elle est tout simplement erronée. Le débat en cours a même incité l’un des auteurs de l’article original à participer à la discussion plusieurs décennies plus tard, en déclarant : « Nous n’aurions jamais imaginé qu’un article de six pages serait au coeur d’un débat qui dure depuis plus de 20 ans ».1
Il ne fait aucun doute que le sujet, même s’il génère une controverse, revêt une importance fondamentale pour les investisseurs institutionnels. Parallèlement, la complexité et la variété des décisions de placement auxquelles sont confrontées les institutions ont considérablement augmenté depuis qu’une grande partie de la recherche originale a été menée. Compte tenu de ces deux considérations, le présent article vise à rafraîchir la perspective sur l’étude en question. Après avoir examiné les principaux points et conclusions formulées à ce sujet au fil des décennies, notre conclusion est que le principal point de désaccord réside dans la façon dont les décisions liées à l’allocation de l’actif sont isolées et mesurées de manière relative. Parmi les nombreuses propositions sur la façon d’établir une base appropriée, nous soutenons qu’un élément crucial a été négligé : le caractère unique inhérent à la situation particulière de chaque investisseur institutionnel. Afin de revoir la question d’origine, nous avons mis au point un cadre introduisant un portefeuille de référence qui peut servir de point de départ personnalisé pour mesurer et orienter les décisions de répartition d’actifs. Dans le cadre proposé, nous utilisons des données historiques sur les indices standards et les rendements de gestionnaires de fonds pour représenter un large éventail de titres à revenu fixe, d’actions et de placements alternatifs pour un investisseur contemporain, puis nous testons différents cas axés sur les objectifs et comparons nos résultats aux résultats trouvés précédemment.
Notre principale conclusion est que l’impact relatif d’un type de décision sur les résultats de risque-rendement peut varier considérablement en fonction des facteurs suivants :
Les objectifs de rendement de l’investisseur et/ou sa tolérance au risque
L’étendue de l’ensemble des opportunités dans les catégories d’actifs choisies
Le potentiel d’alpha et l’erreur de calquage qui lui est associée de la gestion active (variables selon la catégorie d’actif)
Par conséquent, malgré les nombreux efforts passés et notre tentative plus récente de déterminer de façon concluante quelle décision de placement est la plus importante, à savoir la répartition d’actifs ou la mise en oeuvre des fonds, nous constatons qu’il n’existe aucun résultat universel sur lequel on puisse se fier. Nous sommes donc d’avis que les investisseurs institutionnels devraient accorder un poids égal aux deux lors de la prise de décision de placement a priori, ême si l’une finira par avoir plus de poids que l’autre dans les résultats a posteriori.
Pour en savoir plus sur nos conclusions, consultez l’article complet ici.