Dans cette vidéo, Eric Lascelles, économiste en chef, RBC Gestion mondiale d’actifs Inc. présente ses prévisions économiques pour 2025. Il explique en détail les répercussions potentielles de divers facteurs économiques, notamment les tarifs douaniers mondiaux, la politique des banques centrales et l’immigration. Il aborde le ralentissement de la croissance en Chine et les préoccupations générales liées à la dette publique élevée et aux déficits dans plusieurs pays, ce qui laisse entrevoir un paysage économique complexe caractérisé à la fois par des risques et par un potentiel de croissance modérée.
Durée : 13 minutes, 47 secondes
Transcription
Comment les perspectives d’inflation évoluent-elles ?
Ce qu’il faut savoir au sujet de l’inflation est qu’il s’agissait d’un énorme problème il y a quelques années, notamment en 2022, alors que furent observés des taux d’augmentation annuels approchant les deux chiffres. Depuis lors, ce phénomène s’est considérablement atténué. S’il n’a pas vraiment disparu, car nous n’avons pas encore retrouvé un état normal, nous nous retrouvons plutôt dans une conjoncture où l’inflation varie de 2 % à 3 % plutôt que de situer dans les 8 %, 9 % ou 10 %, cependant que certains pays, dont le Canada, ont largement retrouvé leur cible.
Voilà donc un changement qui aura recueilli la faveur de tous. En effet, à travers la planète, un problème important a été réglé. Et il s’agit là de l’une des principales raisons pour lesquelles les banques centrales ont été en mesure de réduire leurs taux. Tout cela est parfaitement bienvenu. La situation s’est avérée un peu plus délicate aux États-Unis et ce, pour diverses raisons. L’une d’entre elles tient au fait que l’inflation n’a pas baissé autant aux États-Unis que partout ailleurs.
En effet, le taux d’inflation s’y situe à environ 3 % plutôt que de s’être fermement rétabli dans les 2 %. Et pointent à l’horizon certaines craintes. L’une d’entre elles tient au fait que l’imposition de tarifs douaniers devrait à tout le moins aggraver un peu l’inflation et freiner éventuellement le potentiel de croissance du pays. Et en disant cela, nous tenons compte de l’effet combiné des politiques, des réductions d’impôt, de la réglementation et de mesures de ce genre, qui pourraient éventuellement stimuler la croissance plus qu’elle pourrait être freinée du fait des répercussions liées à l’imposition de ces tarifs douaniers.
Cet effet combiné, cette croissance plus rapide contribue également quelque peu à l’inflation. Nous avons dû revoir à la hausse nos prévisions en matière d’inflation aux États-Unis. Nous sommes toujours d’avis qu’elle pourrait se situer au même niveau que cette année, voire être un peu plus basse, mais nous ne pourrons vraisemblablement pas observer les progrès que nous aurions pu espérer. Je suppose qu’en prenant acte de la situation qui prévaut aux États-Unis, en tenant compte de quelques facteurs de nature temporaire, nous sommes d’avis que la situation sur le plan de l’inflation pourrait s’améliorer encore quelque peu au cours de la prochaine année.
Au cours des prochaines années, nous anticipons des économies qui se retrouveront un peu moins en situation de surchauffe, voire que n’y prévaudra pas un tel climat de surchauffe par rapport à la situation qui prévalait il y a quelques années. De la même façon, nous constatons que les intentions des entreprises en matière de fixation des prix sont un peu plus prudentes, et nous observons que la croissance des salaires s’est quelque peu stabilisée. Nous considérons comme raisonnablement acquis que le taux d’inflation continuera à baisser.
Aux États-Unis, il faudra que soient prises d’autres mesures. Cela signifie que, de manière générale, les banques centrales peuvent continuer à réduire leurs taux. S’il est tout à fait probable qu’elles aient achevé la phase la plus agressive de cette politique, elles peuvent tout de même réduire encore leurs taux. Peut-être la Réserve fédérale américaine dispose-t-elle d’une marge de manœuvre un peu moindre au vu de cette trajectoire légèrement différente.
Quelles sont les répercussions probables des politiques tarifaires annoncées par le président élu Trump ?
La démondialisation est un thème et une tendance mondiale depuis quelques années déjà. Nous avons vu les relations entre les pays se détériorer et, dans certains cas, les échanges commerciaux être mis à mal. Si la proposition du président élu Trump d’imposer davantage de tarifs douaniers n’est pas une idée totalement inédite, sont avancés certains chiffres non négligeables.
En principe, si le monde entier devait être frappé par des tarifs de 10 %, si la Chine devait se voir imposer des tarifs de 60 % alors que, même dans certains cas, nous avons entendu évoquer des chiffres encore plus élevés, comme dans le cas de l’application de tarifs de 25 % au Mexique et au Canada, cela poserait problème. De sorte que, si devaient être appliqués de tels tarifs, cela sera problématique. Cela porterait en effet un rude coup à la croissance économique au cours des prochaines années.
Une telle mesure pourrait même avoir un effet contribuant à la récession pour des pays comme le Canada et le Mexique, qui sont étroitement liés aux États-Unis. Je dirais que, pour le moment, nous ne prenons pas encore l’application de tels tarifs douaniers pleinement en considération. Nous considérons plutôt qu’ils relèvent d’une position de négociation. Le président élu Trump a très clairement lié, à titre d’exemple, ces menaces d’application de tarifs douaniers à l’endroit du Canada et du Mexique aux contrôles frontaliers.
Nous sommes d’avis que ces pays se retrouvent dans une situation qui leur permet raisonnablement d’appliquer des contrôles supplémentaires à la frontière. Il y a fort à parier que l’ensemble des tarifs douaniers ne sera pas appliqué. Et il est possible de formuler des commentaires du même ordre en ce qui concerne d’autres pays et d’autres sujets. Cependant, nous tenons compte dans nos prévisions de certains tarifs supplémentaires. Nous prévoyons donc une certaine détérioration de la croissance ou une certaine perte de croissance par rapport à la tendance générale, de l’ordre d’environ un quart de point de pourcentage, voire d’un demi-point de pourcentage, pour bon nombre de pays touchés, Dans le cas des États-Unis, au vu du caractère inflationniste des tarifs douaniers, cela devrait ajouter un tiers de point de pourcentage au taux d’inflation.
Nous sommes d’avis qu’il s’agit là du scénario le plus probable. L’effet sur l’inflation aurait été plus marqué, mais il semblerait que la Réserve fédérale ne se retrouvera peut-être pas dans une situation qui lui permettrait de réduire les taux autant qu’avant. Mais, en définitive, prévaut énormément d’incertitude autour de cette question. De sorte que nous nous retrouvons contraints, dans une large mesure, d’attendre pour nous faire une idée des tarifs douaniers qui seront véritablement mis en place, sachant pertinemment qu’il se pourrait que certains d’entre eux ne le soient que sur une base temporaire.
Il s’agit là d’un thème qui fut récurrent entre 2017 et 2019 et nous nous retrouvons dans une situation qui nous permettrait de limiter quelque peu les dégâts, de ce fait.
Quelles sont les perspectives de croissance économique pour 2025 ?
La crainte d’une récession a vraiment dominé la réflexion économique au cours des dernières années. Si nous nous sommes attendus, de manière générale, à une croissance, nous nous inquiétions beaucoup du fait que ce potentiel de croissance ne puisse se concrétiser. Et ce débat se poursuit toujours aujourd’hui. Mais il me semble qu’il s’est considérablement calmé. En effet, le risque de récession est sensiblement plus faible qu’il ne l’était auparavant. Ce qui signifie que nous nous attendons à une croissance économique à l’horizon 2025.
Nous nous attendons à une telle croissance économique avec un peu plus de conviction que ce fut le cas au cours des dernières années. Il n’est pas ici question dans nos prévisions d’une croissance particulièrement vive. En fait, nous nous attendons à une croissance relativement médiocre, peut-être même un peu plus lente au cours du premier semestre, puis légèrement plus rapide au cours du second. Mais, en fin de compte, il y aura croissance économique. Quant aux raisons pour lesquelles cette croissance ne sera pas particulièrement rapide, il convient de garder à l’esprit que les taux d’intérêt demeurent relativement élevés.
Vous savez, il faut reconnaître que certaines régions du monde et, en fait, de grandes régions du monde connaissent encore une croissance relativement modeste. Les États-Unis constituent une exception digne de mention. La Chine demeure elle aussi confrontée à certaines difficultés. Nous ne connaissons pas actuellement une période de croissance rapide. Mais nous caressons l’espoir, non seulement d’une croissance, mais d’une certaine reprise, peut-être au cours du second semestre de l’année prochaine.
Et cela témoigne du fait que la baisse des taux d’intérêt élevés, malgré un certain recul, devrait commencer à avoir un effet bénéfique. En Chine, nous nous attendons à ce que des mesures de relance supplémentaires soient mises en place au cours de la nouvelle année, ce qui devrait vraisemblablement également permettre de soutenir la croissance chinoise. Et, de manière plus générale, en ce qu’il s’agit de certains des signaux de récession que nous suivons depuis un certain temps déjà, il est utile de noter que plusieurs d’entre eux sont passés, comment dirais-je, du feu clignotant rouge au feu clignotant vert.
Voilà qui nous donne un peu plus confiance à l’égard d’une croissance future.
En quoi le ralentissement économique chinois aura-t-il une incidence sur la croissance mondiale ?
Je pense que la première chose qu’il importe de comprendre en ce qui concerne la Chine tient au fait que son économie s’est affaiblie, alors qu’elle ne connaît plus désormais une croissance annuelle dans les 6 %, 8 % ou 10 %, ce qui constituait encore la norme il n’y a pas si longtemps. Et le pays est confronté à un certain nombre de défis bien tangibles. On pourrait avancer qu’après avoir connu une période de surchauffe, le marché immobilier a traversé une période de récession, et que ce qui relevait d’une situation de bulle spéculative ne l’est plus désormais.
Si l’on examine la situation démographique en Chine, nous observons que la population diminue, comme c’est le cas de la population en âge de travailler. En soi, cela réduit intrinsèquement la demande et la croissance économique. En ce qui concerne le secteur privé, les dernières années ont été marquées par une préférence politique relativement clairement établie au profit du secteur public, le secteur privé cédant le pas à l’État.
La Chine constitue aujourd’hui un endroit où il est moins facile pour les entrepreneurs d’exercer leurs activités. De plus, bien évidemment, il faut tenir compte de la question des relations avec l’Occident et, surtout, avec les États-Unis, et donc de la perspective de l’imposition de tarifs douaniers. Tout cela n’est pas simple et a ralenti la croissance chinoise, en plus de créer un certain pessimisme.
Je dirais que, lorsque je m’attarde d’un peu plus près à la situation de la Chine, je pense que prévaut peut-être un sentiment trop pessimiste. À l’évidence, la Chine devrait connaître une croissance dans les 4 % au cours des deux prochaines années, alors que ce taux de croissance se chiffrait jadis dans les 6 %, 8 % et 10 %. Nous sommes donc d’avis que la croissance devrait se tasser pour retrouver un taux de croissance dans les 3 % à 4 % au cours des prochaines années.
Et il se pourrait fort bien qu’un tel profil constitue la nouvelle norme. Cependant, dans l’absolu, il ne s’agit pas là d’un taux de croissance lent. Il faut savoir que, même si l’application de tarifs douaniers américains sur la Chine ne serait pas particulièrement bien accueillie, seulement 2,5 % de la production chinoise est vendue aux États-Unis. En effet, la Chine a beaucoup d’autres clients internationaux. Sans compter qu’elle jouit bien évidemment d’une énorme base de clients sur le plan national.
Lorsque nous observons la trajectoire chinoise, nous pensons toujours qu’il est plausible que ce pays puisse suivre à peu près l’expérience de la Corée du Sud et du Japon, ce qui signifie qu’il atteigne éventuellement le statut de pays riche, peut-être, cependant, pas aussi rapidement qu’auparavant. Mais nous sommes toujours d’avis qu’un tel scénario est plausible au vu des grandes lignes qui caractérisent la Chine. Du reste, à court terme, nous croyons que le pays annoncera d’autres mesures de relance.
Nous estimons qu’il est vraisemblable que la Chine attende, les bras croisés, avant de cerner un peu mieux les mesures prévues par les États-Unis sous le président élu Trump. Le pays réagira ensuite d’une manière quelconque et mettra de l’avant des mesures de relance qui soutiendront l’économie et qui, peut-être, stimuleront la consommation. De sorte, encore une fois, que si le message à retenir n’en est pas un d’optimisme exceptionnel en ce qui concerne la Chine, nous croyons qu’elle est toujours en mesure de générer une croissance convenable, peut-être même meilleure que celle de nombreux pays développés.
Il se pourrait fort bien que prévale actuellement un sentiment par trop pessimiste en ce qui concerne le pays.
Y a-t-il lieu de s’inquiéter du niveau élevé de la dette publique ?
Il semble qu’il y ait toujours une forme quelconque de problème à court terme qui perturbe les marchés. Mais je dirais que, fondamentalement, l’une des plus grandes questions qui se posent pour les années à venir sur le plan économique consiste à déterminer comment les pays parviendront à se sortir de ce dilemme, qui tient au fait qu’ils ont accumulé une dette publique très importante. Plusieurs de ces pays accusent aujourd’hui des déficits assez importants, ce qui signifie que les niveaux d’endettement progressent rapidement au moment même où nous nous parlons.
Et il y a lieu de reconnaître qu’une telle situation n’est pas sans être assortie d’un certain coût par les temps qui courent puisque, bien évidemment, les taux d’intérêt ne sont pas aussi bas qu’ils l’étaient jadis. Et même s’ils commencent à baisser, il est peu probable qu’ils retrouvent leur niveau d’antan. Mais, encore une fois, telle n’est pas la préoccupation dominante des marchés à l’heure actuelle. Et je n’irais même pas jusqu’à dire qu’il s’agit de la considération dominante en ce qui concerne l’économie.
Cependant, il s’agit là d’un aspect auquel il me semble que le marché obligataire devra prêter davantage d’attention. Nous tenons donc pour acquis que les primes de risque et les primes de terme seront légèrement plus élevées dans certains marchés, témoignant du fait que nous sommes en vérité parvenus à nous doter d’un indice de santé budgétaire qui tente d’évaluer quels pays se retrouvent peut-être dans une situation plus périlleuse et quels pays se retrouvent dans une situation plus enviable.
En tête de liste figurent des pays comme l’Italie, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Brésil et le Japon, lesquels sont suivis d’une multitude d’autres pays européens comme la Belgique et la France. Nombreux sont donc les pays qui doivent engager des efforts. Et lorsque j’emploie le terme « effort », j’entends par là une mesure quelconque d’austérité budgétaire au cours de la deuxième moitié de cette décennie.
Et, de manière générale, toute austérité agit un peu comme un frein sur la croissance. Il s’agit donc de pays qui se retrouvent dans une situation un peu moins enviable sur le plan de la croissance. Et il me semble que le principal point d’interrogation concerne les États-Unis, l’un des pays qui se retrouvent dans une situation particulièrement délicate sur ce plan, bien que cela ne semble pas représenter actuellement une priorité sur le plan politique. Et comme il se trouve que la monnaie américaine est la monnaie de réserve mondiale, les États-Unis étant du reste le marché le plus important, ce pays est en mesure de se permettre beaucoup plus de choses que ne peuvent pas se permettre d’autres pays et d’autres gouvernements.
Se pose donc un risque que les États-Unis ne fassent rien, ce qui, me semble-t-il, pourrait être bon pour l’économie au cours de la deuxième moitié des années 2020, mais qui soulève néanmoins certaines questions encore plus importantes qui se poseront plus tard. Mais je suppose que le point principal est que l’une des raisons tient au fait que les courbes de rendement seront vraisemblablement positives. L’une des raisons qui expliquent que les taux d’intérêt ne peuvent probablement pas revenir à leur niveau d’avant la pandémie est qu’il convient de faire face à certains excès budgétaires.
Quelles sont nos perspectives pour l’économie canadienne ?
L’économie canadienne ne s’est pas particulièrement bien distinguée récemment. Nous avons connu une certaine croissance économique, mais faible. La productivité accuse un recul. Et, en vérité, cette situation a été masquée du fait de l’immigration et d’une croissance rapide de la population. En fait, le taux de chômage est supérieur de quelques points de pourcentage à ce qu’il était il y a deux ans. De telle sorte que cette période n’a pas été particulièrement réjouissante, bien qu’elle ait été marquée par de la croissance et non par un déclin.
Il nous apparaît que l’avenir s’annonce mouvementé du fait de la présence d’un certain nombre de forces contradictoires. Et, à terme, ces forces contradictoires doivent être examinées d’un peu plus près. Il me semble, en tout premier lieu, que tous reconnaissent que l’immigration a été remarquablement forte au Canada au cours de ces dernières années, en raison des changements de politique gouvernementale qui devraient prendre fin relativement brusquement.
De telle sorte que le vent favorable que représentait cette croissance démographique devrait en grande partie s’estomper au cours des prochaines années. Cela signifie donc que la croissance sera moindre et non plus élevée. Cela étant dit, il faut tenir compte d’autres facteurs compensatoires. L’un d’entre eux, à notre avis, serait le fait que l’accroissement de la productivité pourrait reprendre et peut-être augmenter du fait, en partie, de la disparition des distorsions liée au phénomène de l’immigration.
Cela s’explique en partie du fait que nous pensons que la hausse de productivité s’est avérée trop faible pour être durable, et qu’il n’y a aucune raison pour qu’elle ne puisse pas augmenter, ne serait-ce que légèrement. Cela devrait nous être utile dans une certaine mesure. Il me semble que le principal coup de pouce tiendra probablement aux taux d’intérêt. Il s’agit là d’un calcul un peu délicat. Manifestement, la Banque du Canada a entrepris de réduire ses taux plus que toute autre banque centrale du monde développé.
Voilà qui est donc utile, et ce, notamment dans le cas d’une économie très sensible aux taux d’intérêt, comme c’est le cas du Canada. Voilà donc ce qui constituera probablement le principal facteur favorable pour l’année à venir. Il me semble cependant que la complication tiendra au fait que les personnes dont les prêts hypothécaires devront être renouvelés en 2025 et 2026 seront toujours susceptibles d’être confrontées à des taux plus élevés, alors qu’il est peu probable que l’on puisse retrouver les taux hypothécaires qui prévalaient en 2020 et 2021.
En fin de compte, nous pensons toujours que des taux plus bas constituent un facteur favorable et non défavorable. Mais il se trouve que certains ménages seront tout de même confrontés à un facteur défavorable, ce qui ne sera pas sans poser de difficultés. Je suppose que, pour ajouter à la complexité de la situation, il convient de faire mention du point d’interrogation qui concerne les tarifs douaniers. Nous avons donc entrepris de prévoir l’imposition de tarifs supplémentaires visant le Canada, non sous forme de tarifs généraux de 25 %, mais nous pensons néanmoins que cette mesure aura un certain effet dissuasif.
Nous pensons par ailleurs que, du point de vue politique, alors que des élections fédérales sont prévues au Canada en 2025, il y a de fortes chances que des politiques plus favorables à la croissance émergent de cette conjoncture et qu’elles puissent éventuellement contribuer à faire avancer l’économie. Comme je l’ai déjà dit, au tout début, plusieurs de ces paramètres différents présentent un caractère potentiellement relativement instable mais, si l’on tient compte de tout cela, nous estimons que la croissance sera plutôt lente au cours du premier semestre.
Nous sommes d’avis que ces taux plus bas commenceront peut-être à se faire davantage ressentir, auront un effet bénéfique et pourront peut-être même contribuer à relever un peu le marché immobilier à partir du deuxième semestre. Cela étant dit, nous devrions à tout le moins vivre une année intéressante pour le Canada.
Marquée, je le reconnais, par un peu plus d’incertitude que d’habitude.