Dans sa webémission d’octobre, notre économiste en chef commence par présenter une grande nouvelle économique : la première baisse des taux de la Réserve fédérale. Malgré quelques incertitudes, la plupart des tendances sont positives, notamment les suivantes :
Ralentissement de l’inflation
Accroissement de la probabilité d’un atterrissage en douceur
Début de stabilisation du nombre de surprises économiques
Il aborde également les récentes évolutions de l’économie mondiale, les élections à venir aux États-Unis, la dynamique des marchés émergents et bien d’autres sujets encore.
Durée : 35 minutes, 42 secondes
Transcription
Bonjour et bienvenue. Je m'appelle Eric Lascelles. Je suis l'économiste en chef de RBC Gestion mondiale d'actifs. Je suis très heureux de partager avec vous notre nouvelle webdifusion économique mensuelle intitulée : les baisses de taux soutiennent l'atterrissage en douceur. Nous constatons que les banques centrales réduisent leurs taux d'intérêt avec un certain enthousiasme, en particulier en Amérique du Nord. Et ces baisses de taux ont pour effet d’éliminer un vent contraire à la croissance.
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De plus, elles augmentent les chances que l'économie parvienne à l'atterrissage en douceur tant souhaité. Essentiellement, l'économie peut continuer à croître au cours de l'année à venir, au lieu de sombrer dans la récession. Il y a donc des bonnes et des mauvaises nouvelles. Commençons par notre bilan, comme nous le faisons toujours.
Le bilan. Pourquoi ne pas commencer par les aspects positifs ?
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J'ai déjà parlé des principaux éléments, mais je vais les passer en revue et ajouter quelques détails connexes. Tout d'abord, la Réserve fédérale américaine s'est jointe au mouvement de réduction des taux. Un certain nombre de banques centrales, dont la Banque du Canada, réduisent leurs taux depuis plusieurs mois, mais les États-Unis n'avaient pas encore rejoint le mouvement.
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Tout a changé le 18 septembre avec une baisse de taux. Et il ne s'agissait pas d'une simple baisse de 25 points de base, mais bien de 50 points de base, ce qui est considérable. C'est certainement la partie la plus élevée des attentes qui avaient été exprimées. Cela suggère que la Fed (la Réserve fédérale américaine) s’est montrée prête à agir rapidement.
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Cela est perçu de manière très positive, car cela élimine à nouveau ce vent contraire économique et suggère que nous pouvons aspirer à des conditions plus normales — non seulement en matière d'inflation, mais aussi de taux d'intérêt — avant trop longtemps. C'est une bonne chose.
Les chances d'un atterrissage en douceur, comme je l'ai mentionné il y a un instant, augmentent. Pour les douze prochains mois, l'économie américaine est certes notre référence, mais la situation s'applique aussi à d'autres pays du monde.
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Nous pensons que les chances de connaître un atterrissage en douceur et d'éviter une récession sont passées à 70%. Nous avions suggéré le chiffre de 60%; il est maintenant de 70%. À l'inverse, le risque de récession se retrouve donc à 30%, et nous pensons qu'une telle récession serait courte et modérée. Nous nous sentons plutôt à l’aise avec cette projection.
Si nous nous sentons à l’aise, c'est en partie parce que les taux baissent, ce qui est très utile.
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Mais aussi parce que les données économiques récentes sont demeurées bonnes. Les données américaines se sont bien maintenues, à quelques exceptions près. D'autres pays se sont également bien comportés. Quand on mesure les surprises économiques, à savoir si les données dépassent ou sont inférieures aux attentes, il y avait eu une longue tendance à la déception.
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Et ce que l’on peut dire pour l'instant, c'est que les données sont moins décevantes. Nous constatons une hausse de la courbe. Nous n'en sommes pas encore au point où chaque donnée économique impressionne, mais nous n'avons plus les déceptions en série que nous avions auparavant.
En ce qui concerne les autres bonnes nouvelles, l'une concerne la Chine. Je place peut-être la charrue avant les bœufs, parce que je vais devoir reconnaître une certaine faiblesse de l'économie chinoise un peu plus tard dans la section négative également, ce qui est peut-être le point le plus important.
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Mais en réponse à cette faiblesse économique, la Chine vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de relance économique. Au moment où je prononce ces mots, à la toute fin du mois de septembre, ce qui commence à se mettre en forme ressemble à une réduction des taux et un assouplissement des normes de prêt.
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On parle d'argent investi dans l'achat d'actions sur le marché boursier. Et il pourrait y en avoir encore plus à venir, peut-être 2 trillions de renminbi. C'est donc très utile. Cela contribuera sans doute à stabiliser l'économie chinoise, qui a été une source d'inquiétude.
En ce qui concerne l'inflation, le fait que l'on n’en parle pas avant le dernier point est révélateur.
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Elle n’est plus le problème majeur qu’elle a été. De manière générale, la pression inflationniste continue de s'atténuer. Elle est toujours un peu plus faible. Je vais vous montrer quelques graphiques spécifiques à ce sujet dans un instant. Dans l'ensemble, il y a donc un bon nombre de points positifs. Je pense que les points positifs l'emportent sur les points négatifs.
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Toutefois, nous devons reconnaître les aspects négatifs et certains risques qui subsistent. Bien sûr, même si les taux ont été réduits, ils restent relativement élevés. Il y a donc encore un certain degré de douleur associé à cela. Le marché du travail américain — de même qu’un certain nombre d’autres — sont en train de s'affaiblir et les taux de chômage augmentent dans diverses juridictions en ce moment.
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Mais les États-Unis font l'objet d'une attention particulière, d’abord parce qu'ils sont si grands, mais aussi parce que le taux de chômage a récemment franchi le seuil particulier qui, historiquement, a signalé un risque élevé de récession. Nous suivons cela de près. Les choses ne vont pas très bien, mais peut-être pas aussi mal que certains le pensent.
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Nous constatons que les courbes de rendement inversées sont à l'ordre du jour depuis quelques années, selon certaines mesures, ou en tout cas depuis plus d'un an. Historiquement, c'est un indicateur de récession. Récemment, l'une des courbes de rendement que nous suivons s'est ré-inversée. On peut alors se demander si le signal de récession a disparu ou si nous entrons dans une nouvelle phase.
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J'y reviendrai dans un instant. Bon, j’ai peut-être déjà vendu la mèche en suggérant une possible récession et c'est pourquoi cela figure dans la colonne des thèmes négatifs. Mais d'autres signaux vont dans d'autres directions en termes de risques de récession. Il ne faut se fier pas uniquement à ceux-là.
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Nous constatons que l'économie canadienne est confrontée à certains défis. Cette période-ci est encore assez faible pour l'économie canadienne, ce dont nous parlerons un peu plus tard. J'ai déjà mentionné que l'économie chinoise avait été décevante, d'où les mesures de relance que j'ai déjà évoquées. Enfin, sur le plan géopolitique, j'ai copié et collé cette diapositive directement de notre épisode précédent, et malheureusement, elle est toujours d'actualité.
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Non seulement les risques géopolitiques sont élevés, ce qui est vrai depuis un certain temps, mais ils se sont encore accrus. Nous assistons à une recrudescence des conflits et des risques au Moyen-Orient, mais aussi en Ukraine. Cela a donc une incidence sur les prix du pétrole, l'inflation et d'autres éléments.
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Puis, concernant la courte liste des aspects simplement dignes de mentions, l'élection américaine. Au moment où j'enregistre ceci, nous sommes à moins de six semaines de l'élection. Nous ferons le point sur les probabilités de victoire et sur les implications économiques des deux candidats.
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Je parlerai également de la question un peu mystérieuse des salaires au Canada. J'exagère peut-être, mais la croissance des salaires a été étrangement rapide au Canada, et nous avions toujours du mal à la comprendre. Nous l’avons peut-être comprise cette fois-ci, et j'en parlerai donc.
Voilà notre plan. Alors, lançons-nous. Et nous allons commencer par les banques centrales qui nous permettent d'être plus optimistes au sujet de l'économie.
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Les banques centrales du monde entier réduisent leurs taux. Cette diapositive vous donne une idée de ce que font les banques centrales dans le monde. La fraction des banques centrales mondiales qui réduisent leurs taux, à l'extrême droite, dans la zone ombrée en bleu clair, est en augmentation. De plus en plus de banques centrales réduisent leurs taux. C'est bien sûr une bonne chose dans la mesure où les taux étaient si élevés et représentaient un tel défi pour l'activité économique.
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Comme je l'ai dit, la Réserve fédérale américaine vient de se joindre à la fête, en réduisant ses taux de 50 points de base. Cela n'a pas été un choc total, mais le débat portait entre 25 et 50. Je dois admettre que nous pensions que 25 était plus probable. Clairement, nous n'avons pas toujours raison.
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Alors, ils ont été avec 50. Notre inquiétude, partagée par plusieurs, était que s'ils y allaient d’une réduction de 50 points de base, cela trahirait une panique, l’impression qu’à leurs yeux, l'économie est en train de s’effondrer. Mais ils ont fait un bon travail de communication de ce côté. Ils ont plutôt décrit cette démarche comme un début, sans tenir pour acquis qu’ils poursuivraient à ce rythme.
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Ils ont également parlé d’une sorte de célébration de la baisse de l'inflation, au lieu de se concentrer sur le ralentissement de l'économie. Ils ont donc présenté la situation sous un jour positif. Et c’est ce que le marché a fait également.
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La première baisse de taux est donc effective. Il semble que d'autres baisses de taux soient à venir.
La Fed a réduit ses taux de 50 points de base, et les marchés prévoient encore davantage. Laissez-moi vous expliquer ce que vous voyez ici. La ligne bleue représente les prévisions des marchés obligataires quant à l'évolution future du taux des fonds fédéraux. La majeure partie de cette ligne est donc tournée vers l'avenir, et non vers le passé, comme c'est le cas dans la plupart des graphiques.
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La différence entre la ligne dorée et la ligne bleue montre à quel point les attentes ont fluctué. Si l'on remonte au printemps — c'est la ligne dorée — les marchés s'attendaient à ce que les taux baissent légèrement, puis à ce qu’ils se stabilisent.
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Le niveau demeurait élevé. On prévoyait 4,5 % ou 4,25 %, mais on ne s'attendait pas à ce qu'ils aillent beaucoup plus bas. Et franchement, cela nous semblait bien conservateur. Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une situation où le marché estime qu'il y aura beaucoup de baisses de taux, qu'il y aura une autre baisse de 50 points de base lors des prochaines réunions, et que chaque décision va donner lieu à une baisse de taux.
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Je ne suis pas complètement en désaccord. Je pense que la Réserve fédérale peut agir rapidement et qu'elle peut faire beaucoup de progrès au cours des six prochains mois et de l'année prochaine. Mais s'il y a un risque à ce point de vue, c'est que le marché se soit attendu à trop plutôt qu'à trop peu.
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Je ne suis pas totalement convaincu par une nouvelle réduction de 50 points de base. Mais je me trompe peut-être encore. Nous venons d'avoir une réduction que je n'ai pas vu venir. Néanmoins, je m’attends à un peu moins. Dans des circonstances normales, je serais d’accord pour dire que le taux des fonds fédéraux peut descendre jusqu'à 3 % et que le marché s’attend à encore moins.
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Cela ne prend pas grande imagination, si l'économie américaine se détend un peu — ce qui semble être le cas en ce moment — pour penser qu’il faut des taux plus stimulants, de l’ordre de 3 % ou moins. Et donc, il s’agit d’un scénario tout à fait viable.
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Mais il y a aussi une chance que les choses évoluent plus lentement. Et cela reflète en partie notre point de vue sur le marché obligataire, à savoir qu'il est logique que les rendements obligataires aient beaucoup baissé, en particulier les rendements obligataires à plus long terme. Mais ils n'ont peut-être pas suffisamment baissé. Et nous ne sommes pas sûrs que les marchés seront en mesure de fixer des prix encore plus bas qu'aujourd'hui, dans trois ou six mois.
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Le risque est que les rendements obligataires soient un peu plus élevés à l'avenir, ou simplement pas plus bas, les marchés étant tournés vers l'avenir. Ils anticipent déjà une forte réduction des taux d'intérêt. Je le répète, la raison pour laquelle nous nous inquiétons à ce point d’une récession est que les taux d'intérêt élevés sont douloureux.
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Même si les taux baissent, il y a quelques décalages, et on ne peut que se sentir mieux à cette idée.
Les dangers de l'inflation s'estompent ; les plans de fixation des prix s'étiolent. Attardons-nous un instant sur l'inflation. L'approche habituelle consisterait à évoquer l’IPC d’un pays (l’indice des prix à la consommation). Cette fois, nous regardons quelques facteurs sous-jacents et leur évolution.
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D'une manière générale, ce fut une évolution constructive.
Voici les entreprises américaines qui prévoient d'augmenter leurs prix. Ce qu'il faut retenir, c'est que la tendance récente a été un peu plus à la baisse qu'à la hausse. Vous voyez la flèche vers le bas à l'extrême droite. Ainsi, le pouvoir de fixation des prix ou les plans de fixation des prix des entreprises sont peut-être encore un peu plus élevés que ce qui était la norme avant la pandémie.
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Mais ils sont en grande partie revenus à des niveaux normaux. Ils ne ressemblent en rien à ceux de 2021 ou 2022. Nous pensons même que la tendance est à l’amélioration. Les entreprises n'ont pas l'intention d'imposer de fortes hausses de prix. Cela devrait permettre de maîtriser l'inflation. La croissance des salaires hors Canada — dont je parlerai dans un instant — n'apparaît pas ici, mais elle s'est également ralentie.
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La menace d'inflation s'éloigne donc un peu du côté des salaires ou des travailleurs.
Les risques d'inflation s'estompent ; les anticipations d'inflation diminuent. Il s'agit d'anticipations d'inflation basées sur le marché. Pendant longtemps, elles ont évolué en dents de scie, mais je peux dire qu'elles ont récemment connu une belle baisse.
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Pour ce qui est des perspectives à cinq ans et des perspectives de cinq ans et plus — c’est-à-dire les perspectives de la sixième à la dixième année — cela peut paraître loin, mais une fois que nous avons éliminé toutes les distorsions, les questions et craintes à court terme concernant la géopolitique, le pétrole et autres facteurs, et à quoi l'inflation pourrait-elle ressembler, une fois les chocs passés ?
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La réponse est que les gens se sentent mieux par rapport aux perspectives d'inflation et que celle-ci semble de plus en plus normale. Les craintes de voir l'inflation bloquée à un niveau élevé se sont donc estompées, et à juste titre.
Les frais de transport maritime baissent à nouveau. Les frais de transport ne sont pas un facteur central d'inflation. Nous l'avons appris lors de la crise de la chaîne d'approvisionnement d'il y a quelques années, le coût réel de l'expédition tend à être assez faible pour la plupart des produits. Il n’est pourtant pas anodin et peut être révélateur de problèmes plus graves de la chaîne d'approvisionnement.
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Nous n’avons pas beaucoup apprécié cette flèche à la hausse. Les coûts d'expédition ont augmenté de manière significative. Sans revenir aux années 2020, 2021 ou 2022, cette hausse importante est reliée aux rebelles Houthi dans la mer Rouge et à l'accès au canal de Suez, ainsi qu'aux niveaux d'eau très bas qui limitent le canal de Panama, en plus de quelques autres facteurs déterminants.
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Cette augmentation nous a fait craindre pour l'inflation. Mais depuis lors, nous voyons un renversement de tendance plutôt agréable, même s'il est timide. Nous constatons maintenant que certains de ces frais d'expédition commencent à diminuer à mesure que les conditions se normalisent. C'est donc très utile.
À l'heure où je vous parle, il existe un risque, voire une probabilité de grève dans un certain nombre de ports de la côte Est des États-Unis. Mais je sais de source sûre qu'il y a de bonnes chances que cela soit résolu assez rapidement sur la base de marges de profit assez intéressantes pour les acteurs concernés. Il pourrait s’agir d’un problème de courte durée.
La faiblesse des prix du pétrole est-elle exagérée ? J'ajoute le prix du pétrole dans le contexte de l'inflation. Le prix du pétrole est en fait assez bas, par rapport aux normes de l'année dernière et celles des années précédentes.
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Il s’agit bien sûr d’une bonne chose du point de vue de l'inflation. Mais deux ou trois choses me font penser que le prix du pétrole est déjà assez bas. Quand on pense à un prix normal du pétrole, on pense au baril de West Texas entre 70 et 90 dollars. À l'heure actuelle, il se situe à l'extrémité inférieure de cette fourchette.
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Je pense donc qu'il existe un certain risque de hausse, en particulier si les économies commencent à se redresser, vers le second semestre de cette année et l'année prochaine, et que les risques géopolitiques demeurent élevés. En d'autres termes, la menace d'une nouvelle intensification du conflit au Moyen-Orient ou entre l'Ukraine et la Russie.
Et puis, il y a aussi des facteurs structurels. Si l’on s’imagine dans dix ans, on penserait que les prix du pétrole seraient plus élevés que plus bas, principalement sur la base que la demande pourrait atteindre son maximum et baisser, et que l'offre pourrait atteindre le sien mais baisser un peu plus vite.
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On se retrouverait avec des prix plus élevés, et non plus bas, si cela se produisait. Je m'avance un peu. L'essentiel pour l'instant n'est pas de faire des suppositions sur l'avenir, mais de rappeler que la baisse du prix du pétrole pour l'instant est très utile pour l'inflation.
Cela nous amène à l'économie.
Les chances d'un atterrissage en douceur sont bonnes et en augmentation, sans être garanties. J'ai déjà présenté des variantes de cette diapositive, et je me contenterai d'en partager la dernière version avec les chiffres les plus récents.
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Encore une fois, nous pensons qu'un atterrissage en douceur est probable à 70 %. Il s’agit de dix points de pourcentage de plus qu'avant. Je ne reviendrai pas sur tous les arguments à l'appui de ce chiffre. Le plus important est que les baisses de taux se produisent et que nous continuons à observer une croissance économique soutenue en dépit de certaines difficultés. Certains signaux de récession qui disaient «oui» disent maintenant «non», notamment la reprise du commerce mondial et l'assouplissement des normes de prêt, entre autres.
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Nous sommes plutôt satisfaits de l’idée d’un atterrissage en douceur. Il existe toujours un risque de récession. Il n’y a toujours pas de certitude. Vous savez, le risque de récession au cours d'une année moyenne est de 10 ou 15 %. Le chiffre de 3 0% est donc plus élevé que la normale. Et cela reflète le fait que les taux sont encore élevés et que la croissance économique ralentit.
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Nous constatons des signes de surendettement et certains signaux de récession sont encore positifs. Mais dans l'ensemble, nous sommes plutôt satisfaits des perspectives et moins préoccupés par le risque de récession. Si elle devait survenir, comme on l’a déjà dit, elle serait plutôt courte et superficielle. À titre d’investisseurs, de façon opportuniste, nous la verrions sans doute comme une occasion d'acheter des actions ou du crédit en solde.
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Le signal de récession associé à la courbe de rendement se complique. Le signal de récession continue de se déclencher, mais les choses ne sont plus aussi claires, comme l'indique le titre du graphique. Il s'agit des trois mesures différentes de la courbe de rendement américaine que nous suivons. Historiquement, l'inversion de la courbe des rendements est un signal de récession. Vous pouvez voir que ces trois lignes sont en dessous de zéro ces derniers temps.
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Voilà l'inversion dont nous parlons. L'une des trois, celle qui nous surveillons en priorité, l'écart 2 ans/10 ans, la ligne bleu foncé, s'est récemment redressée. Elle est maintenant légèrement supérieure à zéro. Elle s’est donc ré-inversée. La question est de savoir ce que cela change à l'histoire.
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La réponse courte est en fait : pas tant que ça. Car si celle-ci s’est ré-inversée, les deux autres ne l’ont toujours pas fait. Deux des trois courbes sont toujours inversées et indiquent toujours une récession. Cela dit, il est bon de dire qu'une courbe de rendement inversée est un prédicteur de récession à une distance d'un an ou deux.
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Il ne s’agit pas d’un signal qui annonce une récession pour demain mais bien, de manière assez fiable, dans un an ou deux. Vous pouvez le constater en comparant avec les récessions précédentes, qui sont les autres zones grisées. De manière assez fiable, la courbe de rendement devrait se ré-inverser juste avant la récession. Le fait que nous ayons ré-inversé la courbe n'invalide pas le signal de récession.
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Dans un sens, on pourrait dire que cela signifie que le risque de récession s'est un peu rapproché. Je ne dirais donc pas qu'il est invalidé. Historiquement, lorsque la courbe de rendement se ré-inverse avant une récession, il s'agit d'une pente ascendante. Cela signifie que les rendements baissent. Mais ce sont les rendements à court terme qui baissent encore plus que les rendements à long terme. C'est ce qui se passe cette fois-ci.
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Je ne peux donc pas réfuter cela, mais je dirai simplement que nous suivons de nombreux autres signaux de récession. Et un grand nombre d'entre eux expriment un niveau de calme plus élevé. Ce n'est donc qu'un signal parmi d'autres. Ce n'est pas la seule chose dont nous devrions nous préoccuper, mais cela fait certainement partie des 30 % de risques de récession que je viens de mentionner.
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Élément plus important, lorsque les courbes de rendement s'inversent, normalement cela fonctionne de la manière suivante : les rendements sont à un niveau normal, le marché a vent de problèmes économiques et achète des obligations à long terme pour se protéger. Les rendements à long terme chutent et la courbe s'inverse. Le marché s'inquiète, achète des obligations, les rendements s'inversent. La banque centrale en a vent un peu plus tard, agit un peu plus tard et commence à réduire les taux à court terme.
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Cela fait baisser les rendements, fait baisser les taux courts et annule, en quelque sorte, l'inversion de la courbe. Il s’agit là du mécanisme habituel. Les similitudes existent, les banques centrales réduisent les taux, mais la différence cette fois-ci est que nous partons d'un niveau nettement restrictif.
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Les rendements sont anormalement élevés. La courbe des rendements est donc inversée parce que le marché a parié que les rendements reviendraient un jour à un niveau plus normal. Le long terme refléterait donc mieux cet état de fait. Ce n'est pas tant qu’on anticipe le pire. Aujourd'hui, les banques centrales tiennent leurs promesses. Elles ramènent les taux à un niveau plus normal.
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Elles ne paniquent pas, d’autant que nous n’avons toujours pas de récession. La courbe des rendements est donc en train de s'accentuer. Le parcours vers un atterrissage en douceur peut ressembler au parcours initial d'un atterrissage brutal quand on s’attarde à la courbe des taux. Ce que nous voyons en ce moment ne semble pas en effet pencher d’un côté ou de l’autre.
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Ce qui est différent c’est que nous partons d'un point de départ plus élevé. Nous normalisons vers le bas au lieu de passer de niveaux normaux à des niveaux très stimulants pour contrer un problème.
J'espère que c'était clair.
La règle de Sahm (qui rend mieux compte de la dynamique de l'embauche) n'a pas émis de signal de récession. Un autre signal de récession que nous suivons et qui s'est déclenché récemment, le fait que le taux de chômage américain ait augmenté d'un demi-point de pourcentage.
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La ligne bleu foncé est en hausse. C'est le déclenchement de la règle. J'ai bien peur que toutes les fois où cela s'est produit, nous avons connu une récession. Comment pourrais-je m’y opposer ?
Encore une fois, l'une des raisons pour lesquelles nous pensons que le risque de récession est élevé, la chose qui me rend le plus nerveux, c'est le marché de l'emploi et le risque que cette pente glissante se poursuive. Voilà pour le fond de l’histoire.
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Mais ce qui est inusité cette fois-ci c’est que la hausse du taux de chômage ne se produit pas pour les mêmes raisons. La plupart du temps, le taux de chômage augmente en raison de licenciements et de pertes d'emploi massifs. Et ce n’est pas le cas cette fois-ci. Le chômage a augmenté, en grande partie, parce que davantage de personnes affluent sur le marché du travail à la recherche d'un emploi.
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Nous pensons que cela est dû en partie à l'augmentation de l'immigration, en particulier de l'immigration sans papiers aux États-Unis. La ligne dorée est le taux d'emploi. Elle est inversée pour fin de comparaison, mais l’important c'est qu’elle est légèrement en hausse. Et si l'on tente d’appliquer une règle de récession à cette courbe, le seuil de déclenchement d’une récession n’est pas atteint.
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L'essentiel est que nous n'avons pas assisté à une forte baisse de l'emploi, celle que l'on observe normalement en période de récession. Il y a simplement plus de personnes à la recherche d'un emploi. C'est une raison plus bénigne. Lorsque l'on prend du recul et que l'on examine à nouveau le marché du travail américain, il est indéniable que le taux de chômage est en hausse.
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Et il est indéniable que le taux d'embauche a ralenti. Il reste positif, je le souligne. Mais ces mesures à haute fréquence peuvent être très utiles et je n’y vois pas de détresse.
Les demandes d'allocations chômage indiquent que le marché du travail américain n'est pas trop en difficulté. Il s'agit des demandes hebdomadaires d'allocations chômage. Elles avaient augmenté au printemps et à l'été, au point de nous rendre un peu nerveux, mais elles demeurent basses.
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En fait, depuis plus de six semaines, les demandes d'allocations chômage ont tendance à baisser. Non seulement elles s'améliorent, mais elles sont très basses. Il est difficile d'imaginer que quelque chose de trop sinistre se produise actuellement sur le marché du travail américain si les gens ne perdent pas leur emploi de manière significative. En fin de compte, nous sommes satisfaits des perspectives économiques tout en reconnaissant qu'il y a un peu de risque, sous la surface.
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Les surprises économiques se sont améliorées. J'ai mentionné les surprises économiques au début ; je vous les montre maintenant. Il s'agit de la ligne bleu foncé, qui représente les États-Unis. Elle a connu la plus grande variation, mais il est indéniable qu'à l'échelle mondiale et pour les États-Unis, les surprises économiques ont été négatives pendant la majeure partie de l'année 2024.
00:20:36:26 - 00:20:52:13
Les données économiques publiées ont été un peu décevantes. Et bien sûr, des données décevantes peuvent peser sur les marchés et indiquent un certain risque pour l'économie. Nous ne sommes pas encore revenus à des chiffres positifs de manière fiable. Mais vous pouvez voir comment la ligne bleue remonte. Au moins, elle se rapproche des surprises neutres.
00:20:52:13 - 00:21:08:28
Cela ne veut pas dire que cela se poursuive nécessairement, mais la tendance est là. Je dirais qu'au minimum, nous ne recevons plus autant de données économiques décevantes. C'est en partie la raison pour laquelle nous pensons que le risque de récession diminue. Les données se stabilisent en quelque sorte à un niveau raisonnable.
00:21:09:00 - 00:21:28:07
Cela nous amène à la course électorale que je vous ai promis d’aborder. Tout d’abord, les probabilités. Le portrait peut changer quelques fois au cours des six semaines restantes avant l'élection. La course a été exceptionnellement fluctuante au cours des derniers mois. Les Démocrates ont changé de candidate, ce qui est pratiquement sans précédent à une date aussi proche de l'élection.
00:21:28:07 - 00:21:50:09
Donald Trump a fait l'objet de deux tentatives d'assassinat, et la première, en particulier, a semblé susciter un sentiment de sympathie et de soutien à son égard, ce qui a renforcé sa popularité. Il s'agit ici, disons-le, de marchés de paris. Qui, selon le marché, sera le vainqueur probable ? Il ne s’agit donc pas spécifiquement ce que disent les sondages. À son plus populaire, Trump avait entre deux et trois chances de gagner, en juillet.
00:21:50:09 - 00:22:07:04
À un moment donné, il semblait très probable qu'il gagne. Mais Biden s'est retiré de la course et Kamala Harris, la vice-présidente, a pris la relève. Elle a bénéficié d'une lune de miel qui a perduré. Elle a obtenu d'excellents résultats lors du dernier débat. Vous voyez où nous en sommes aujourd'hui.
00:22:07:04 - 00:22:23:12
La course à la présidence des États-Unis a été bouleversée à plusieurs reprises ; Harris a maintenant une légère avance. La ligne bleue est plus haute que la ligne rouge. Cela signifie que les marchés pensent que les Démocrates et Harris ont une meilleure chance de gagner que les Républicains et Trump. Les chiffres sont actuellement de 57 % pour Harris et de 43 % pour Trump. Je mentionne que d'autres marchés de paris donnent des résultats un peu plus serrés.
00:22:23:12 - 00:22:38:23
Vous voyez des chiffres qui sont peut-être plus proches de 53-47 %. Ce n'est donc pas gagné. Si 57 % est plus élevé que 43 %, des chances de victoire à 43 % peuvent arriver. La course reste serrée, mais elle l'est un peu moins. Si vous devez faire une hypothèse, Harris est la plus susceptible de gagner en ce moment.
00:22:38:23 - 00:22:54:27
Voilà où nous en sommes. Mais il faut bien comprendre à quel point c'est incroyablement serré. Chaque vote n'est pas égal aux États-Unis. L'État tout entier vote pour un candidat. Il n'y a donc plus qu'une poignée d'États en jeu, et il se peut que quelques dizaines de milliers de voix en Pennsylvanie ou dans un autre État déterminent l'issue du scrutin.
00:22:54:27 - 00:23:11:00
Il est difficile de le déterminer avec précision parce que cela devient terriblement granulaire. Donc, toujours une course serrée. Harris est légèrement en tête.
Réflexions sur la macro-élection américaine et sur les marchés. En ce qui concerne les implications, nous en avons parlé à plusieurs reprises. Et bien sûr, notre réflexion continue d'évoluer. Si vous voulez vous plonger dans les détails, n'hésitez pas à appuyer sur pause et à lire tout ceci.
00:23:11:00 - 00:23:29:06
Mais je vais me contenter de vous donner un aperçu des thèmes les plus importants, c'est-à-dire les éléments en gras. Nous avons passé beaucoup de temps à examiner les programmes des deux candidats. J'ai également passé du temps à examiner ce que d'autres analystes pensent des implications économiques des deux programmes. Vous aurez du mal à trouver deux personnes dont les points de vue soient un tant soit peu similaires.
00:23:29:06 - 00:23:55:01
J'ai vu des arguments solides selon lesquels Harris est la meilleure sur le plan économique, d’autres, que Trump est le meilleur ; que les deux seraient tantôt stimulants, tantôt restrictifs. Tous les cas de figures de cette lutte à deux ont été présentées. C’est difficile de s’y retrouver, pour plusieurs raisons.
On peut se demander si l’étude devrait inclure tout ce que le candidat a déjà dit qu'il ferait, même du bout des lèvres, ou s’il faut s'en tenir aux choses dont il ou elle parle beaucoup.
00:23:55:04 - 00:24:14:07
Beaucoup des promesses ne sont pas bien définies. Comment déterminer la façon dont ils vont les mettre en œuvre ? Doit-on tenir compte du fait que le Congrès sera probablement divisé, ce qui restreindra leurs aspirations et limitera ce qu'ils peuvent accomplir ? Et au-delà de cela, il y a des débats sur les implications économiques de certaines des politiques proposées.
00:24:14:07 - 00:24:35:06
Les débats sont multiples. Nous avons fait de notre mieux. C'est tout ce que nous pouvons faire. Nous essayons d'être aussi réalistes que possible en ce qui concerne ce qui peut être fait par l'un ou l'autre des candidats. Nous leur allouons peut-être plus de chances qu’ils n’ont en réalité de réaliser leurs promesses, étant donné que le Congrès sera probablement divisé. Mais nous ne nous contenterons certainement pas de prendre leurs promesses pour argent comptant.
00:24:35:09 - 00:24:57:00
Et voici ce à quoi nous arrivons provisoirement. Le programme de Trump, sans être stimulant — aucun des deux programmes ne l'est vraiment — pourrait être un peu plus favorable à l'économie à court terme. Le programme de Harris, un peu moins. Cela peut paraître un non-sens parce que la position de Trump sur les tarifs douaniers et l'immigration sont tous deux restrictifs sur le plan économique.
00:24:57:00 - 00:25:12:20
Le programme de Harris l'est moins. Ne restent plus que les éléments fiscaux qui se résument à des réductions d'impôts de Trump et à une certaine déréglementation, qui pourraient surpasser certaines augmentations de dépenses — tempérées du côté de Harris par des hausses d'impôts — ce qui limiterait l'activité économique. Évidemment, on peut en débattre jusqu’à demain matin.
00:25:12:20 - 00:25:30:09
Voilà où nous en sommes pour l'instant. La différence est plutôt légère. Il y a deux ou trois choses à noter. À moyen terme, les choses pourraient changer sur le plan fiscal. Si Trump parvient à obtenir davantage de soutien économique, cela devra se financer sur le dos du déficit, et quelqu'un devra assurer le service de la dette et payer pour cela.
00:25:30:09 - 00:25:49:15
Cet avantage se perdra au fil du temps. De même, la diminution de l'immigration, si elle est persistante, pèse sur la croissance chaque année. Les effets tarifaires de deuxième et troisième ordre peuvent se faire sentir. Il est donc possible que l'avantage de Trump disparaisse. C'est clair. Et je ne parle ici que de la perspective très étroite de ce qui intéresse les marchés.
00:25:49:15 - 00:26:07:28
Il faut garder à l'esprit que les marchés s'intéressent surtout à ce qui intéresse les entreprises. Et les entreprises ne représentent pas l'ensemble de l'économie. Et l'attitude des entreprises semble être davantage pro-Trump. L'attitude du marché est toujours que le commerce de Trump est quelque chose d'à peu près positif pour le marché boursier, positif pour les rendements obligataires et positif pour le dollar, bien que, encore une fois, on peut en débattre.
00:26:07:28 - 00:26:24:00
Il convient de noter que si Harris est devenue une gagnante plus probable au cours des derniers mois, le marché boursier s’en est fort bien accommodé. Il faut souligner qu'en fin de compte, même si cette élection est importante, elle ne sera probablement pas la force dominante qui déterminera le cours des marchés durant l'année à venir, et encore moins au cours des quatre prochaines années.
00:26:24:00 - 00:26:39:18
J'ajouterai une autre chose, qui se trouve tout en bas de cette diapositive. Il n’est peut-être pas plus important de savoir qui gagne les élections que de savoir de quel côté penchera le Congrès. Le vainqueur dispose-t-il d'un Congrès uni et soutenu par son parti ou non ? L'hypothèse par défaut est que non.
00:26:39:18 - 00:27:01:09
C'est ce que disent les marchés de paris à l'heure actuelle. Et les aspirations des deux candidats s’en trouveraient quelque peu limitées. Si le Congrès est uni derrière le président, quel qu'il soit, celui-ci aura beaucoup plus de possibilités de tenir ses promesses fiscales. Mais si le Congrès est divisé, sans dire que le vainqueur n'a pas d'importance, il n'y aura pas beaucoup d'argent injecté dans l'économie.
00:27:01:12 - 00:27:19:08
Si le Congrès est uni, il pourrait y avoir des sorties d'argent. Autrement, il est possible que davantage d'argent soit injecté, mais de manière différente et par des canaux différents. Mais il est possible que davantage d'argent soit injecté, ce qui pourrait en fait être plus stimulant pour l'économie à court terme. N'oublions pas cependant que lorsque nous parlons de stimulation à court terme, nous parlons de déficits et de dettes plus importants.
00:27:19:08 - 00:27:37:22
Il s'agit donc d'un problème qu'il faudra régler ultérieurement.
La croissance économique canadienne s'est stabilisée, mais à un taux de croissance modeste ; elle continue de se contracter considérablement par habitant. Quelques réflexions sur le Canada. La croissance canadienne est représentée par cette ligne bleue. Elle s'est donc considérablement ralentie. Elle n'allait pas se maintenir longtemps à son taux de reprise post-pandémique. Mais elle est un peu lente. Nous nous consolons en constatant que la ligne bleue s'est stabilisée, semble-t-il.
00:27:37:22 - 00:27:56:02
Nous bénéficions toujours d'une certaine croissance économique, mais elle n’est pas très importante. Bien sûr, la faute en revient à la ligne dorée, qui est le PIB par habitant, et qui dit que la personne moyenne gagne moins d'argent, dépense moins, et que tout cela est masqué par le fait que la population a tellement augmenté en raison de toute cette immigration.
00:27:56:02 - 00:28:14:10
Nous pensons donc qu'à l'avenir, les deux lignes devraient converger. Il s'agit simplement d'une déclaration selon laquelle l'immigration peut probablement commencer à ralentir au fur et à mesure que les règles sont modifiées. C'est un acte de foi, cependant, pour nous de dire que la ligne dorée peut converger vers la ligne bleue, pas que la ligne bleue converge vers la ligne dorée, parce que bien sûr, ce serait un appel à la récession.
00:28:14:13 - 00:28:32:18
Il est certain que le Canada est plus exposé que certains pays, y compris les États-Unis, à cet égard. Nous considérons comme un acte de foi le fait que nous puissions faire progresser la croissance de la productivité un peu plus. Nous pensons qu'il y a eu une certaine indigestion récemment, et que cela ne peut pas être le taux de déclin durable de la productivité du Canada. C'est ainsi qu'il faudrait le décrire.
00:28:32:22 - 00:28:54:01
Il ne faut pas oublier que le Canada a réduit ses taux de façon plus agressive que la plupart des autres pays et qu’il y est plus sensible. Il s'agit plutôt d'une impulsion positive que le Canada gère. Nous verrons comment l'environnement politique évolue. De toute évidence, il y a des inconnues en ce moment, mais il est possible que l'on se concentre davantage sur les entreprises, la productivité, la croissance et l'esprit animal à l'avenir, bien que ce soit une déclaration assez spéculative.
00:28:54:08 - 00:29:09:21
Je dirais simplement ceci : nous pensons que l'économie canadienne est en mesure d'assurer la croissance au cours des prochains trimestres et de traverser cette période difficile, puis de commencer à croître un peu mieux au cours du second semestre de l'année prochaine.
Les marchés s'attendent à de nouvelles baisses de taux au Canada ; 50 points de base étant une possibilité. Que pense le marché de ce que fera la Banque du Canada ? La Banque du Canada a déjà procédé à trois baisses de taux.
00:29:09:21 - 00:29:26:28
Voici donc le profil réel des interventions de la Banque. Il s'agit des trois premières réductions que nous avons vues. Ce sont les petits carrés bleu foncé. Au-delà, c'est le marché qui fixe les prix. Le marché pense donc que ces réductions de taux se poursuivent. Nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a aucune raison de ne pas le faire, l'inflation se situant actuellement à 2,0 %.
00:29:26:28 - 00:29:44:21
Et avec une économie un peu faible, avec un taux de chômage qui atteint maintenant 6,6 % — soit une augmentation de 1,8 point de pourcentage par rapport à son niveau le plus bas — cela appelle à un nouvel assouplissement. Je pense que le débat porte sur la possibilité de réduire les taux de 50 points de base. Cela a toujours été une possibilité. Et il s’agit d’une possibilité encore plus grande maintenant que la Fed a fait exactement cela.
00:29:44:21 - 00:30:07:16
Je dirais qu'il y a une réelle chance que cela se produise en octobre ou en décembre, mais quoi qu'il en soit, il est probable qu'il y ait une réduction des taux lors de ces deux réunions. Le taux directeur canadien devrait être en mesure de se rapprocher des 3 % moyens, d’ici la fin de l'année, ce qui représente une bonne distance par rapport au pic de 5 % enregistré en juin dernier. Nous pensons que la Banque du Canada peut continuer à réduire ses taux l'année prochaine.
00:30:07:16 - 00:30:24:24
Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, je n'ai pas trop de scrupules avec cette idée. La Banque du Canada peut probablement descendre en dessous de 3 % d'ici 2025. Le Canada a donc besoin de soutien. Tous ces prêts hypothécaires vont se renouveler à des taux plus élevés et c'est le moment d'agir assez rapidement tout en respectant l'inflation et la croissance.
00:30:24:27 - 00:30:42:11
La sous-performante productivité canadienne, le dollar canadien et la parité du pouvoir d'achat. Juste un petit point ici. Il s'agit du niveau relatif de la productivité au Canada par rapport aux États-Unis. En fait, l'histoire est celle de cette flèche, qui est en déclin constant, pour un certain nombre de raisons. Nous travaillons sur un projet visant à mieux explorer et expliquer ce phénomène. Mais les raisons vont du simple fait que les États-Unis ont un marché plus important.
00:30:42:11 - 00:31:00:09
Les économies d'échelle s'appliquent donc ici. Mais on doit aussi parler des régimes fiscaux et réglementaires moins favorables, d’une dynamique changeante dans le secteur pétrolier, d’un marché de l'immobilier devenu trop important qui absorbe tous les capitaux et n'apporte pas de gains de productivité. Il y a donc beaucoup d'explications différentes. Mais en fin de compte, la situation a été plutôt difficile et le niveau de vie au Canada est tombé bien en dessous de celui des États-Unis.
00:31:00:09 - 00:31:16:16
C'est certainement un appel à l'action. Si nous parvenons à mettre en place des politiques qui commencent à améliorer la situation, nous pensons qu'elle pourra peut-être se stabiliser. C'est peut-être un pari dangereux à faire quand il s'agit d'une tendance de plusieurs décennies dans plus ou moins une seule direction.
00:31:16:19 - 00:31:33:12
On peut y voir plus clair si on essaie de comprendre pourquoi le dollar canadien est moins cher que la juste valeur théorique. La juste valeur théorique est peut-être de 0,85 $, et le dollar se situe à 0,74 $ ou à peu près. Il y a beaucoup de réponses possibles à cette question. Mais l'une d'entre elles est simplement que le Canada est moins productif.
00:31:33:19 - 00:31:53:23
Il a besoin d'un petit coup de pouce concurrentiel pour rester viable. La monnaie a donc tendance à se situer en dessous de sa juste valeur plutôt qu'au-dessus, du moins selon les normes de la parité de pouvoir d'achat (PPA).
Le mystère de la croissance des salaires au Canada est résolu. À propos de la croissance des salaires, la ligne dorée foncée, la ligne la plus haute à l'extrême droite, est la mesure standard de la croissance des salaires au Canada.
00:31:53:25 - 00:32:09:29
Enquête sur la population active et les salaires horaires. Elle est de 5,0 % d'une année sur l'autre. C'est assez rapide. Bien sûr, c'est une bonne chose pour les travailleurs qui obtiennent des augmentations de salaire, mais cela suscite quelques inquiétudes dans la mesure où la croissance rapide des salaires soulève des questions quant à la capacité de l'inflation à rester stable.
00:32:09:29 - 00:32:32:20
Il y a donc eu un certain mystère autour de cette question, car ce n'est pas comme si le marché du travail canadien était en pleine effervescence. Le taux de chômage y est plus élevé. L'économie canadienne est certainement plus faible que celle des États-Unis, la croissance des salaires est inférieure à 4 % aux États-Unis, alors qu'elle est de 5 % au Canada. Tout cela est un peu étrange. Cela s'explique peut-être en partie par le fait que le taux de syndicalisation est plus élevé au Canada et que les syndicats négocient leurs accords avec un certain retard par rapport à l'échéance de leurs contrats précédents.
00:32:32:21 - 00:32:50:03
Il est donc logique que les salaires restent plus élevés, que la croissance des salaires reste plus élevée plus longtemps dans ce type d'environnement. Mais en fin de compte, il y a beaucoup de façons différentes de mesurer les salaires au Canada. Et lorsque nous examinons toutes les autres mesures, nous constatons qu'elles sont toutes inférieures. Je n'ai donc pas de réponse intelligente pour expliquer pourquoi l'un est élevé et les autres sont plus bas.
00:32:50:03 - 00:33:05:00
Je dirais simplement que la vérité se situe probablement quelque part entre les deux. Et lorsque nous examinons toutes ces autres mesures, y compris la propre mesure commune des salaires de la Banque du Canada, nous constatons que la plupart des autres mesures salariales se situent entre 3 et 4 %, ce qui est sans doute plus logique et reflète une économie qui s'est assouplie dans une certaine mesure.
00:33:05:02 - 00:33:22:02
C'est encore assez rapide, étant donné qu'il n'y a pas de croissance de la productivité au Canada. On pourrait dire que presque toutes les formes de croissance des salaires sont assez rapides parce que la production horaire diminue et n'augmente pas. Néanmoins, elle ne semble pas aussi rapide. Ce n'est pas autant une source d'inquiétude que l'inflation pourrait rester trop élevée.
00:33:22:05 - 00:33:51:18
L'accessibilité du logement au Canada bénéficiera de la baisse des taux d'intérêt, mais elle part d'une position très difficile. Un petit clin d'œil à l'accessibilité du logement au Canada. Il s'agit de notre mesure de l'accessibilité. Un chiffre élevé est mauvais. Comme vous l'avez peut-être deviné, l'accessibilité du logement est mauvaise depuis un certain temps. Cette situation est due à la montée en flèche des prix de l'immobilier pendant la pandémie.
Et même si ces prix ont diminué dans une certaine mesure, les taux d'intérêt hypothécaires sont montés en flèche depuis. On peut donc dire que les prix de l'immobilier ressemblent beaucoup à ceux du début des années 90, la dernière crise immobilière, qui s'est finalement résorbée après plusieurs années de baisse des prix de l'immobilier.
00:33:51:18 - 00:34:08:21
C'est également ce que nous supposons pour le moment. Des taux plus bas vont certainement aider, de même que les prix de l'immobilier qui vont dans la même direction. Je ne sais pas si nous allons revenir à un niveau d'accessibilité normal. Je doute un peu que ce soit le cas, mais nous continuons à budgétiser des prix de l'immobilier en dents de scie, à mesure que ce déséquilibre se résorbe dans le système.
00:34:08:21 - 00:34:29:11
Les marchés de l’habitat collectif des grandes villes sont particulièrement faibles. Je vous présente le dernier graphique digne de ce nom. Je m'excuse si le marché de Toronto ne vous concerne pas, mais il s’agit du plus important marché de logements en copropriété au Canada. Pour souligner la faiblesse particulière des logements collectifs, il s'agit des inscriptions actives pour la location de même que pour la vente de condos à Toronto. En d'autres termes, les gens qui vendent ou louent des condos.
00:34:29:11 - 00:34:43:06
Les chiffres étaient mauvais au cours de la pandémie. Mais sinon, le niveau est généralement assez bas. Vous pouvez voir que ces lignes augmentent considérablement. En d'autres termes, les gens essaient de se retirer du marché de l'immobilier résidentiel.
00:34:43:10 - 00:34:58:18
Beaucoup de gens essaient de vendre, il y a moins d'intérêt pour l'achat. Les constructeurs reviennent sur leurs projets ou les retardent. D'une manière générale, le marché des logements collectifs est le plus faible des deux, et ce n'est pas totalement intuitif dans la mesure où, bien sûr, il y a eu un tel boom démographique que l'on pourrait penser que les gens se tournent vers ce type d'espace.
00:34:58:18 - 00:35:14:28
Mais bien sûr, certaines de ces propriétés sont devenues très chères. Beaucoup de gens spéculaient sur ces biens et comptaient sur la hausse des prix pour les acheter. Et bien sûr, sans cela, ce segment du pool d'acheteurs potentiels disparaît. C'est donc un secteur particulièrement faible du marché du logement.
00:35:15:23 - 00:35:32:10
Très bien. Sur cette note sombre, merci beaucoup pour votre temps. Si vous avez trouvé cela intéressant, comme toujours, vous pouvez suivre notre travail sur Twitter — appelé maintenant X — sur LinkedIn, ou peut-être mieux encore sur notre site web, rbcgam.com, à l’onglet «perspectives». N'hésitez pas à nous suivre. Je vous remercie.
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Merci de m'avoir accordé votre temps. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos investissements. Et n'hésitez pas à revenir le mois prochain.