Dan Mitchell, premier gestionnaire de portefeuille, RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., traite du raffermissement du dollar américain en raison des élections aux États-Unis et des mauvaises nouvelles en provenance de l’Europe et de la Chine, ainsi que des politiques inflationnistes attendues de la nouvelle administration Trump. Les récents événements ont entraîné une réévaluation de la trajectoire du dollar américain, dont la baisse prévue a été retardée. Malgré la tendance actuelle, les prévisions à long terme annoncent un affaiblissement potentiel du dollar, attribuable aux déficits commerciaux et budgétaires, ainsi qu’une évolution mondiale vers une diversification au détriment du dollar.
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Transcription
Quelles sont les perspectives pour le dollar américain compte tenu des événements politiques et économiques récents ?
Le dollar américain se redresse depuis les élections américaines au début de novembre, ce qui l’a fait sortir de la fourchette bien établie depuis deux ans et laisse présager une plus grande volatilité des taux de change au cours de l’année à venir. La vigueur du dollar américain s’explique en partie par les nouvelles négatives, tant politiques qu’économiques, en provenance d’Europe et de Chine.
Toutefois, il s’agit également d’une réaction du marché à certaines des politiques proposées par l’administration de Donald Trump. Que ce soit les impôts, les tarifs douaniers ou les politiques d’immigration, quelques-unes de ces propositions ont une tendance inflationniste, ce qui empêchera la Réserve fédérale de réduire les taux d’intérêt autant ou aussi rapidement que les marchés le prévoient. De plus, les capitaux continueront d’affluer aux États-Unis, les investisseurs étant à la recherche de rendements en revenu plus élevés.
Par conséquent, nous avons modifié nos perspectives pour le billet vert. Nous nous attendons désormais à ce que la faiblesse du dollar américain se manifeste à un moment plus tardif. Cependant, nous prévoyons que cette monnaie s’affaiblira à long terme, car de nombreux facteurs que nous surveillons continuent de plaider en ce sens. Le dollar américain est encore très surévalué selon la plupart des modèles.
Les déficits commerciaux et budgétaires des États-Unis sont assez importants et devraient se poursuivre dans un avenir prévisible. Par ailleurs, certains pays commencent à se détourner du dollar américain. Ils achètent de l’or pour diversifier leurs réserves de change et utilisent d’autres devises pour régler les échanges mondiaux.
En fin de compte, la séquence, le calendrier et l’ampleur des mouvements du billet vert à partir d’ici dépendront fortement de la manière dont les politiques de Donald Trump seront mises en œuvre. Une politique tarifaire très stricte dès le début serait assurément favorable au dollar américain, mais nous nous attendons à un ton plus conciliant, dans la mesure où ces tarifs douaniers sont appliqués de façon peut-être plus progressive afin d’en tirer le meilleur parti possible dans les négociations avec les partenaires commerciaux
En particulier, dans le cas du dollar canadien, nous nous attendons à ce que ces tarifs douaniers se concentrent sur des secteurs spécifiques. Dans l’ensemble, nous pensons que le dollar américain fera preuve de résilience dans les prochains mois et trimestres, mais qu’il finira par s’affaiblir. Nous ne tablons que sur des gains modestes de l’euro, du yen japonais, de la livre sterling et du huard.