Dans cette webémission, Étienne Dubé, gestionnaire de portefeuille institutionnel, présente différentes façons dont les investisseurs institutionnels peuvent intégrer des titres à revenu fixe à rendement élevé dans leur portefeuille et examine l’utilité future des stratégies de crédit. Thèmes spécifiques abordés dans la présentation :
Comment le crédit peut-il améliorer l’efficacité de la composition de l’actif d’un portefeuille ?
Différentes approches pour accroître les placements en titres de crédit
Applications pour les investisseurs axés sur le rendement global et cherchant à couvrir leurs engagements
Considération liée à la gouvernance pour les placements en titres de crédit
Durée : 29 minutes, 39 secondes
Transcription
Bonjour tout le monde. Merci d’être à l’écoute pour cet enregistrement de notre séminaire 2025 sur les investissements. Mon nom est Étienne Dubé. Je suis gestionnaire de portefeuille institutionnel au bureau de Montréal et pour les 25 à 30 prochaines minutes, on va discuter d’une stratégie de placement qui est de plus en plus populaire dans vos portefeuilles, soit les stratégies de crédit.
Ma présentation est divisée en trois grandes sections. On va tout d’abord débuter par un peu de contexte. Pourquoi le crédit est-il autant populaire et à quoi sert-il ? Quel est son rôle dans les politiques de placement ? Deuxième section, on va approfondir deux stratégies de crédit, en particulier la dette privée et le crédit multi-actifs.
Et on va terminer par un peu de modélisation. Deux exemples d’intégration de crédit en portefeuille et voir ce qu’est l’impact sur la relation rendement-risque. Alors, allons-y. Tout le monde se souvient de 2022, année pénible sur les marchés, donc tout était en baisse. Pas de refuge. 2023 et 2024, à l’inverse, tout était facile. La fête.
Plusieurs raisons de célébrer. Tout était en hausse. Donc les marchés boursiers ont très bien fait. Combien de fois on a vu les manchettes ? Elles disaient un nouveau record pour le S&P 500 ou même pour le TSX ici au Canada. On a tous entendu parler des sept magnifiques et de l’intelligence artificielle, donc ça a bien été de ce côté-là.
Beaucoup moins de bruit par rapport aux obligations. C’est moins sexy de parler d’obligations, mais avec la baisse des taux depuis deux ans, les rendements ont été propulsés à la hausse. Très bien fait aussi du côté des stratégies obligataires. Même chose pour les placements alternatifs. Que ce soit les actifs privés ou les fonds de couverture, d’excellents rendements au cours des dernières années. Il y a peut-être l’immobilier canadien qui a souffert un peu, mais de façon générale, plusieurs raisons de célébrer. Conséquence directe de ça, pas trop surprenant de voir une amélioration importante et significative du ratio de capitalisation de la situation financière des caisses de retraite. C’est ce qu’on peut voir à droite ici.
Donc on peut voir sur les cinq dernières années le ratio médian des caisses de retraite, un bon significatif de 95 à 121 %. Il y a maintenant 90 % des régimes de retraite qui sont en situation de surplus. On travaille même avec plusieurs de nos clients, des politiques d’optimisation et d’utilisation du surplus pour pas que ça devienne un problème.
C’était assez impensable il y a une dizaine d’années. Donc les rendements ont également été excellents. Si vous regardez du côté gauche, on a deux types d’investisseurs ici, des régimes à prestations définies et des OSBL. Dans les deux cas, des rendements avoisinant et supérieurs aux 10 % pour 2023 et 2024. Donc période très faste pour à peu près tous les investisseurs.
Conséquence, je dirais heureuse, de cette situation : la plupart des investisseurs, de nous et de nos clients se posent des questions. Donc, est-ce que je devrais revoir ma stratégie d’investissement ? Est-ce que ma stratégie est toujours appropriée ? Est-ce que mes besoins ont changé ? Et là, on voit toutes sortes de réactions. Évidemment, on peut voir en haut à gauche que certains profitent de cette situation avantageuse pour réduire le risque. C’est une tendance quand même assez lourde, assez forte au cours des dernières années qui devrait continuer. Donc on vend des actifs risqués, on achète des obligations. Certains profitent ou tentent de profiter de cette accalmie pour finalement sortir la tête hors de l’eau, donc prendre un peu plus de risque.
Beaucoup vont diversifier leur portefeuille ou se poser des questions. Les actions américaines, les sept magnifiques ont très bien fait. Le portefeuille est peut-être un petit peu plus concentré. Est-ce que je devrais aller à l’extérieur des États-Unis un peu plus agressivement ? Donc là, il y a du tactique versus du stratégique. Donc bref, on voit beaucoup de mouvements dans les portefeuilles de nos clients.
Pourquoi parler de crédit maintenant ? Pourquoi avoir une session dédiée au crédit ? C’est que dans la plupart de ces discussions avec nos clients, le crédit en fait partie. Il est souvent au cœur des discussions qu’on a, et ça se manifeste de différentes façons, comme via des stratégies intégrées. Pensez aux stratégies qu’on appelle de base plus ou « core plus » qui ont fait une progression phénoménale au cours des 25 dernières années.
C’est ce qu’on peut voir à droite. Donc, juste pour vous donner une idée, ces stratégies, c’était moins de 1 milliard en 2000, et aujourd’hui, ça représente plus de 90 milliards d’actifs collectivement. C’est quand même majeur que ce soit via une allocation dédiée, disons de 5, 10 ou 15 % des portefeuilles de nos clients aux stratégies de crédit.
Ça peut être une ou plusieurs stratégies, ou même ce qu’on appelle du crédit multi-actifs, on va en parler tantôt, ou que ce soit via la dette privée. On a tous possiblement entendu parler de dette privée qui est excessivement populaire dans les portefeuilles de nos clients. Bref, crédit qui gagne en popularité et qui, selon nous, devrait demeurer populaire.
Donc c’est pour ça qu’on en parle aujourd’hui. Qu’est-ce qu’on entend maintenant par crédit ? D’où vient le rendement des stratégies de crédit ? Donc, si on prend un pas de recul en page six, ce sont d’abord et avant tout des types de revenus fixes. Comment ça fonctionne ? Mais si vous achetez une obligation du gouvernement du Canada, vous prêtez donc votre argent au gouvernement du Canada. Peu de chance que le gouvernement fasse faillite.
Donc le rendement qu’on va exiger est un peu plus modeste, donc disons 3 %. C’est ce que vous avez à gauche. Maintenant, si vous prêtez votre argent, donc vous achetez une obligation, disons de Bell Canada, la probabilité que Bell fasse faillite ou ne vous rembourse pas est un peu plus élevée. On va exiger par la bande un rendement additionnel.
C’est ce qu’on dit là ici, avec le risque de crédit. Maintenant, si vous prêtez votre argent, que vous achetez des obligations d’une compagnie mexicaine de textile, alors la probabilité de défaut va être plus élevée. Vous allez exiger encore une prime plus élevée. Ok, donc c’est ce qu’on appelle la prime de crédit à gauche, qui vient souvent avec une prime d’illiquidité, étant donné que ces actifs-là, ces obligations-là, sont moins liquides, plus difficiles à transiger. Donc, une autre raison pour demander une prime de rendement additionnelle. L’univers du crédit ne se résume pas aux exemples que je viens de donner. Si vous regardez à droite, il y a un continuel complet de stratégies de crédit, donc on illustre celles qui sont probablement les plus populaires et les plus connues.
Si on regarde de gauche à droite, les hypothèques conventionnelles, obligations de société, de catégories d’investissement, obligations à rendement élevé, et là, si vous allez à droite, donc les titres de créance des marchés émergents et types de créances privées, donc un continuel complet. Plus vous vous déplacez vers la droite sur l’axe, plus le risque de crédit est élevé, et souvent moins la liquidité est grande, ce qui justifie un rendement plus élevé et un risque plus élevé également.
Donc, il y en a vraiment pour tous les goûts. Une caractéristique intéressante, c’est que la plupart de ces stratégies de crédit se retrouvent entre les obligations et les actions sur le continuel rendement-risque. Ce qui veut dire que ces stratégies peuvent être utilisées à la fois pour réduire le risque si on les finance en vendant des actions ou pour augmenter le rendement si, au contraire, on les finance en vendant des obligations.
Et cette caractéristique-là, le fait qu’elles ne sont pas des stratégies uniques à un type d’investisseur, est probablement l’une des raisons qui justifie leur grande popularité. Donc, ça c’est vraiment important. Autre caractéristique importante, je crois, c’est la capacité pour un gestionnaire d'ajouter de la valeur par rapport aux indices dans ces catégories d'actifs de crédit.
Et c'est ce qu'on illustre ici à droite de l'écran, quand même assez évident. Donc, on a pris trois catégories de crédit, les obligations mondiales de sociétés, les obligations à rendement élevé ainsi que les titres des marchés émergents. Et ce qu'on illustre, c'est les bris de quartiles, la performance des gestionnaires au cours des dix dernières années, donc les meilleurs gestionnaires en haut, les moins bons gestionnaires en bas.
Et ce qu'on peut voir, c'est que l'indice de référence de ces marchés a mal performé par rapport aux gestionnaires. Donc, les gestionnaires ont été capables d'ajouter de la valeur, et ce, de façon significative par rapport à ces stratégies. Par exemple, si vous regardez dans le tableau en bas à droite, le gestionnaire médian a réussi à battre l'indice par 1,5, 0,8 et 0,5 %.
Donc, beaucoup de contribution additionnelle au rendement qui vient ajouter au caractère très intéressant des stratégies de crédit. Et, ça c'est le point important aussi, on ne croit pas que ce soit cyclique, que les dix prochaines années, on va voir l'inverse, étant donné tous les leviers qui sont à la disposition des gestionnaires pour ajouter de la valeur dans ces stratégies.
Et c'est ce qu'on illustre à gauche. Donc, que ce soit en jouant les régions, le secteur, les titres, la qualité, la courbe, la durée, la liquidité, etc., beaucoup de leviers pour un chasseur actif pour rajouter de la valeur, et c'est ce qui fait en sorte qu'on croit que cette valeur ajoutée va être au rendez-vous dans les prochaines années.
Donc, très intéressant, jouer un rôle particulier dans les portefeuilles de référence de nos clients, peut être utilisé pour réduire les risques ou augmenter le rendement, valeur ajoutée et des marchés qui sont très grands. Donc, probablement des stratégies qu'on va continuer à voir dans vos politiques de placement. On n'a pas le temps, dans les 15 à 20 prochaines minutes, de passer à travers chacune des stratégies de crédit.
Donc, ce qu'on a décidé de faire, c'est qu'on en a pris deux : la dette privée et le crédit multi-actifs. Deux stratégies qui sont populaires, mais également efficaces selon nous, et on va passer quelques minutes pour les approfondir un peu. Donc, la dette privée, possiblement la stratégie de crédit qui a été la plus populaire dans les dernières années, principalement dû au fait que les rendements attendus, les rendements qu'on peut réaliser dans cette catégorie d'actifs, sont vraiment alléchants.
C'est ce qu'on illustre à gauche. Donc, si on reprend mon exemple tantôt, la colonne du milieu serait mon obligation mexicaine, soit d'une banque, d’une compagnie de textile. Vous comprenez l'idée ? Si on investit dans la dette privée, on devrait être capable d'aller chercher une prime additionnelle, essentiellement reliée au risque d’illiquidité. Si, par exemple, vous prêtez votre argent à une compagnie régionale de téléphonie aux États-Unis, donc un prêt privé, une entente directe avec la compagnie, pas de marché secondaire, vous pouvez difficilement vous retourner de bord et vendre ce prêt à quelqu'un d'autre.
Donc, il n'y a pas de marché pour ça. En conséquence, vous allez exiger un rendement additionnel, ce qu'on appelle la prime d’illiquidité, et c'est ce qu'on illustre ici dans la troisième colonne. Que peut représenter cette prime-là ? On peut mettre un chiffre. C'est exactement ce qu'on illustre à droite. Ce sont des chiffres sur le marché américain. Étant donné que le marché de la dette privée canadien est très mince, on n'a pas vraiment de données, donc c'est plus facile d'illustrer ça en utilisant le marché américain.
Donc, ce sont en fait les données au 30 septembre. Donc, l'obligation américaine du bon du Trésor vous donnait 3,6 % de rendement. Une stratégie type reflétant la stratégie publique de crédit vous donnait à cette époque-là 8,3 %, donc déjà une bonne prime de rendement. Mais la dette privée vous donnait un rendement additionnel, une prime additionnelle par rapport à la dette publique d'un autre 3,1 %.
Donc effectivement, ça varie dans le temps, ça ne sera jamais pareil, mais 3 %, je pense que c'est une bonne représentation de ce que la prime d’illiquidité vous donne par rapport aux titres de crédit public. Donc, rendement alléchant, encore une fois, raison principale pour aller dans cette direction. Deux points importants à mentionner : il y a une portion de cette prime qui va être utilisée pour payer les frais.
Donc, attendez-vous à payer des frais additionnels de peut-être 1 à 1,5 % pour la gestion de dette privée versus la dette publique. Et le deuxième point, c'est la liquidité. Donc, ce placement-là ne sera pas liquide. C'est pour ça qu'on est rémunéré en conséquence. Donc, juste de faire attention au niveau de votre portefeuille. Et pourquoi mentionne-t-on ça ?
C'est que l'allocation aux actifs privés de façon générale est en forte hausse dans vos portefeuilles. Donc, c'est ce qu'on illustre à la page dix. On peut voir de 18 à 41 % d'augmentation dans ces stratégies d'actifs : immobilier, infrastructure, dette privée et action privée. Donc, à ces niveaux-là, ça peut être difficile de rebalancer le portefeuille si vous avez des flux de trésorerie ou des besoins de rebalancement quand même assez importants. Donc, juste de penser à votre budget d’illiquidités et de faire attention. Un de nos clients, pour donner un exemple, a des problèmes présentement. Donc, il a surpondéré en immobilier, pas capable de vendre, ça fait trois ans qu’il essaye de vendre, mais pas de liquidité, donc juste de s'assurer que notre budget d’illiquidité est bien dépensé dans notre portefeuille.
Donc, très bon rendement. Une petite note sur la liquidité. La deuxième stratégie dont on voulait discuter ce matin, c'est ce qu'on appelle le crédit multi-actifs. Une autre stratégie intéressante et probablement particulièrement intéressante étant donné le contexte incertain actuel. J’y reviens dans une ou deux minutes. Si on revient au continuel qu'on avait tantôt, le continuel des stratégies de crédit, bien évidemment, chacune de ces stratégies peut faire l'objet d'une allocation dédiée dans votre politique de placement. On peut même en choisir plus qu'une. Maintenant, ce n’est pas toujours évident de choisir laquelle ou lesquelles. Aller chercher nos gestionnaires, faire le tactique, faire le stratégique. Donc c'est ici que, selon nous, le crédit multi-actifs devient fort intéressant. Deux raisons pour ça. La première, c'est que ce type de stratégie va investir dans le spectrum complet des stratégies de crédit.
Donc, on n'est pas limité à une ou deux stratégies, ce qui vient minimiser un peu le risque de regretter de ne pas avoir choisi la bonne. Et la deuxième raison qui est drôlement importante, je crois, c'est le caractère dynamique, opportuniste de ce type de stratégie. Donc, ça va être le mandat du gestionnaire de portefeuille d'essayer d'aller investir dans ces stratégies qui vont bien performer et d'éviter celles qui vont moins bien performer en fonction de sa lecture, des signes macroéconomiques, etc.
Ça ne veut pas dire qu’ils vont avoir toujours raison, mais cette dimension apporte un niveau de confort assez important, et c'est ce qu'on voit à la page douze. Pourquoi cet aspect de dynamique semble intéressant ? Si vous regardez le graphique de gauche, ce qu'on a fait, c'est que pour les dix dernières années, vous pouvez voir pour chacune des années, on a classé en ordre de la moins performante en bas à la plus performante en haut, les différents types de stratégies de crédit qu'on peut retrouver dans le marché.
Prenez l'exemple de l'année 2015, en bleu pâle, les hypothèques commerciales ont très bien fait, alors que, en orange, les titres des marchés émergents en devises locales ont sous-performé. Donc ce qu'on peut voir, c'est qu’il n'y a pas vraiment de tendances lourdes, il n’y a aucune de ces stratégies qui domine de façon systématique les autres. Beaucoup de volatilité et à chaque année, on ne peut pas le voir dans le graphique, mais c'est important de le mentionner, il y a des différences importantes entre les stratégies qui ont bien performé et celles qui ont moins bien performé. On parle facilement de 10 % d'écart entre les meilleures et les pires. Donc, l'aspect opportuniste dynamique qu'on donne, la responsabilité qu'on donne aux gestionnaires, devient drôlement importante, surtout dans des périodes d'incertitude comme aujourd'hui. La possibilité de pouvoir se défendre, d'être défensif versus d'être plus agressif, est une autre caractéristique qui, selon moi, rend les stratégies, qu'on appelle un crédit multi-actifs, drôlement intéressantes. Donc, deux stratégies qui valent la peine d'être analysées si vous décidez d'aller dans cette direction. Pour la troisième et dernière section, ce qu'on va faire, comme je le mentionnais tantôt, on va voir deux exemples d'intégration de crédit en portefeuille et voir l'impact sur la relation rendement-risque.
On a mentionné tantôt que l’un des facteurs rendant ce type de stratégie populaire, c'était la flexibilité, donc l'utilisation pour réduire le risque ou augmenter le rendement. Une autre caractéristique qui est vraiment intéressante, c'est que le crédit peut jouer un rôle, selon vous, dans vos portefeuilles, que vous soyez un investisseur actif seulement, donc une approche de rendement total, ou que vous soyez préoccupé par le passif, un investisseur actif-passif.
D'ailleurs, on a deux exemples. Un exemple pour chacun de ces deux types d'investisseurs, pour s'assurer qu'on trace le portrait global des stratégies de crédit. Allons-y avec notre premier exemple. Ici, on est dans un monde actif seulement. Donc pensez à une fondation ou à un régime de retraite qui ne se préoccupe pas nécessairement de son passif.
Donc, le point de départ : portefeuille A, le fameux portefeuille 60/40. Ce portefeuille, dans le monde actuel, en fonction de nos hypothèses économiques, devrait fournir un rendement de 6 %. C'est l'axe de gauche et il offre une volatilité annuelle de 10 %. Le portefeuille A, 6 et 10 %, point de départ. Supposons maintenant qu'on ajoute des actifs réels, la possibilité d'investir dans des actifs réels de ce portefeuille, on a la possibilité, entre autres, de conserver le même rendement et de réduire le risque. Donc, on va vendre un peu d'actifs risqués, ajouter des actifs réels. Donc, je pense qu'on est ici immobilier et infrastructure. Possiblement, on peut par exemple descendre le risque et diminuer le risque de 10 à 8 dans cet exemple, et conserver le même rendement.
Donc, on aurait pu partir du point B pour faire notre exemple. J'imagine qu'on voulait faire une petite pub, un petit clin d'œil aux actifs réels. Maintenant, si on part du portefeuille B et qu'on ajoute des stratégies de crédit, c'est là qu'on obtient la courbe en bleu, donc la frontière efficace. Et on peut voir que c'est une bonne idée, que ça améliore la relation rendement-risque de mon portefeuille.
Pourquoi ? Bien, je peux entre autres augmenter mon rendement pour le même risque. C'est ce qu'on illustre ici avec le portefeuille C, en ajoutant du crédit au portefeuille ou j'aurais pu me déplacer vers la gauche, conserver le même rendement, mais réduire mon risque. Donc, lorsque vous vous déplacez nord-ouest sur un graphique de rendement-risque en ajoutant une catégorie d'actifs, c'est clairement une bonne idée.
Ça veut dire que votre relation rendement-risque s'est améliorée. Aucun doute là-dessus. À droite, c’est peut-être un petit peu moins intuitif comme graphique, mais ce qu’il illustre ici, c'est la répartition d'actifs. Donc, si vous tracez des droites verticales, c'est la répartition d'actifs de chacun des portefeuilles qui se trouve sur la courbe en bleu du côté gauche.
Et l'observation qui est intéressante selon moi, si vous regardez les titres de crédit en vert, ils sont présents dans chacun des portefeuilles de la courbe de gauche. Donc, que vous vouliez avoir un portefeuille à faible risque ou à risque élevé, le crédit peut jouer un rôle sur l'entièreté de la courbe. Donc clairement, ça fait la preuve que c'est une bonne idée d'ajouter ça au portefeuille.
Qu'est-ce qui se passe maintenant pour notre deuxième exemple ? Donc, on se transpose dans un monde maintenant relatif par rapport au passif. Ce que vous avez maintenant sur l'axe de gauche c’est le rendement excédentaire par rapport au passif et sur l'axe du bas, c'est l'erreur de calquage. Donc la différence ou la volatilité entre votre portefeuille et le passif.
On met en bleu ou en gris la frontière efficace des portefeuilles, allant de gauche, un portefeuille qui est 100 % apparié avec le passif, à droite un portefeuille qui est entièrement axé sur le rendement, donc 100 % des actifs à risque. Et on a ajouté trois points sur ce graphique-là, des portefeuilles qui seraient couverts, donc couverture du passif à 75, 50 et 25 %.
Donc, c'est notre point de départ. Supposons maintenant qu’on parte du portefeuille qui est à 50 % couvert. Donc, c'est le portefeuille qui est encadré. Cette fois-ci, le portefeuille est investi dans un mélange d'actions, d'obligations et d'actifs réels, il fournit une couverture de 50 %, donc va couvrir la moitié des mouvements du passif. Ce portefeuille fournit 1,6, donc c'est l'axe de gauche de rendement excédentaire par rapport à un passif, et un risque autour de 5,2.
Donc, disons que notre investisseur a profité de deux belles années, décide de réduire le risque dans son portefeuille et d'augmenter son ratio de couverture à 75. Donc, quelque chose qu'on a vu souvent dans les portefeuilles de nos clients. On va vendre des actifs risqués, acheter des obligations. On se déplace vers le losange blanc avec notre ratio de couverture à 75 %.
Qu'est-ce qui s'est passé ? Le rendement excédentaire a diminué, donc de 1,6 à 0,9, le risque a diminué beaucoup. Autrement dit, le coût payé pour avoir cette protection additionnelle était de 70 points de base. Donc le rendement excédentaire est passé de 1,6 à 0,1. On se demande maintenant s’il aurait été possible d'augmenter ma couverture à 75 si j'utilise des stratégies de crédit sans que ça me coûte 70 points de base.
Vous pouvez imaginer que la réponse est oui, et c'est pour ça qu'on en parle. C'est pour ça qu'on a cet exemple. Et c'est exactement ce qu'on illustre avec le portefeuille qu'on affiche présentement à l'écran. Donc, si j'introduis des stratégies de crédit au portefeuille, il est possible d'augmenter mon ratio de couverture à 75, mais cette fois-ci en gardant un rendement excédentaire à 1,4 % au lieu du 1,6. Autrement dit, augmenter mon ratio de couverture ici m'aurait coûté 20 points de base versus les 70 points de base dans mon premier exemple. Donc, je conserve 50 points de base de plus dans mon portefeuille. Comment est-ce possible ? Mes stratégies de crédit offrent une certaine protection.
Ce n'est pas parfait, ça vient avec un certain risque, mais elles offrent une certaine protection contre mon passif, ce que mes actions n'offrent pas. Donc, en revisitant mon portefeuille, je suis capable de rebalancer le tout, de rééquilibrer mon portefeuille obligataire et faire en sorte d'augmenter mon ratio de couverture en conservant un peu plus de rendement. Donc, le crédit est également utile si vous êtes un investisseur actif-passif.
Évidemment, le risque ne réduit pas autant dans ce portefeuille que si on se contente d'utiliser des obligations locales, donc portefeuille JP traditionnel, est important à considérer, mais pas nécessairement éliminé parce que vous êtes un investisseur actif-passif. Dernier point avant de conclure : au niveau de la gouvernance, j'ai pas mal discuté de tous ces points-là précédemment, mais ça vaut la peine de s'y attarder une petite minute. Différentes façons d'accéder aux stratégies de crédit dans votre portefeuille. On en illustre deux ici à la page 18. Donc, du côté gauche, on peut y accéder avec des investissements directs dans des mandats individuels, donc un ou plusieurs mandats. Vous choisissez les catégories d'actifs dans lesquelles vous voulez investir. Vous choisissez vos gestionnaires, êtes responsable du rebalancement, du tactique, du stratégique, donc plus exigeant côté gouverne, temps, énergie, expertise, mais vous conservez le plein contrôle. Du côté droit, on peut accéder à ces stratégies via des mandats consolidés. C'est ce qu'on a vu avec le crédit multi-actifs, les obligations de base plus ou « core plus », une bonne façon d'y accéder. On délègue les responsabilités du côté gauche, donc le choix des stratégies, l'allocation tactique, dynamique, le rebalancement à un gestionnaire.
Donc, il y a une certaine perte de contrôle. Ce n’est plus nous qui allons contrôler ça, mais beaucoup plus facile côté gouverne. Donc, loin de moi l'idée aujourd'hui de vous pousser dans une direction ou dans l'autre. Les deux ont leurs mérites. Si vous avez les ressources, le temps et l'énergie pour y aller à la carte du côté gauche, aucun problème, très bonne idée. Mais si vous n'avez pas ces ressources-là, donc l'approche consolidée peut être une approche intéressante étant donné l'aspect tactique ou opportuniste dont on a discuté précédemment dans la présentation. Donc, ça fait pas mal le tour des messages. Si on résume, les stratégies de crédit devraient rester populaires, donc on ne pense pas que c'est une mode étant donné le rôle précis qu'elles peuvent jouer dans vos portefeuilles.
Il y a un spectrum complet de stratégies. Il y en a vraiment pour tous les goûts en fonction de ce que vous essayez d'atteindre. Et la dette privée et le crédit multi-actifs sont certainement deux façons efficaces d'ajouter du crédit à vos portefeuilles. Vraiment une bonne idée si jamais ce ne sont pas des stratégies qui sont déjà présentes dans votre portefeuille.
Donc merci beaucoup et bonne journée à tout le monde.