Dans cet épisode, Julie Ducharme s’entretient avec Habib Subjally, premier directeur général, premier gestionnaire de portefeuille et chef, Actions mondiales, RBC Global Asset Management (UK) Limited. M. Subjally parle de l’approche suivie par son équipe pour établir des portefeuilles solides, gérer les risques et les occasions qui se présentent dans différents contextes boursiers.
Voici certains des sujets abordés :
Investir en fonction de l’évolution du contexte macroéconomique
Composer avec les développements majeurs qui surviennent dans le secteur de la technologie, l’intelligence artificielle notamment
L’impact de la concentration des marchés boursiers mondiaux
Tendances persistantes dans le secteur des placements en actions mondiales
Cet épisode de balado a été enregistré le 24 février 2025.
Temps d'écoute : 23 minutes, 44 secondes
Transcription
Bonjour et bienvenue à ce balado de PH&N Institutionnel, dans lequel nous abordons des enjeux au cœur des préoccupations des investisseurs institutionnels. Je suis Julie Ducharme, votre animatrice, et je suis gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe des portefeuilles institutionnels. Nous lèverons le voile aujourd’hui sur les défis auxquels sont confrontés les investisseurs en actions mondiales dans le contexte changeant qui ne cesse de modifier le rapport de forces à l’échelle mondiale.
Je suis ravie d’être accompagnée aujourd’hui par mon ami et collègue Habib Subjally, premier gestionnaire de portefeuille et chef, Actions mondiales, RBC Global Asset Management (UK) Limited, établi à Londres. Bonjour, Habib. Merci de vous joindre à moi aujourd’hui.
Bonjour, Julie. Merci beaucoup de m’avoir invité à ce balado. C’est un réel honneur.
Très bien, débutons. Nous pourrions discuter de tellement de choses. L’objectif d’aujourd’hui est de couvrir plusieurs sujets intéressants, notamment investir dans les différents contextes économiques que nous connaissons, composer avec certains des changements qui interviennent sur les plateformes technologiques et avec la concentration au sein des plus grandes sociétés, puis gérer tous ces risques et les occasions qui y sont associées.
Pour présenter vos perspectives sur les placements, vous pourriez peut-être commencer par expliquer à nos auditeurs votre philosophie : la méthode de placement de votre équipe, votre avantage concurrentiel, et peut-être en quelques mots, nous aider à comprendre ce que vous croyez être la clé de la réussite dans la gestion d’un portefeuille d’actions composé des « meilleures idées ».
Question intéressante, Julie. Je pense que c’est une question de nature philosophique. Notre philosophie est très simple : en tant qu’investisseurs en actions, nous voulons investir dans d’excellentes sociétés à des valorisations attrayantes. Pourquoi les excellentes sociétés ? Parce qu’elles produisent de la richesse au fil du temps. Peut-être pas de façon linéaire, mais au fil du temps elles font fructifier le capital, le capital humain, le capital physique, le capital financier.
Et en tant qu’investisseurs, c’est notre travail : repérer ces sociétés prospères et créatrices de richesse, les regrouper au sein d’un portefeuille, puis laisser cette création de richesse faire son œuvre pour nos investisseurs. C’est une philosophie très simple. C’est facile à dire, mais repérer ces grandes sociétés créatrices de richesse n’est pas chose simple. Notre secteur l’a toujours fait en utilisant l’analyse financière.
Si vous demandez à la plupart des gens de notre secteur comment ils repèrent les placements prometteurs, ils vous mentionneront une série de ratios, comme un faible ratio C/B (cours/bénéfice), une croissance élevée du BPA (bénéfice par action) ou un faible ratio cours/valeur comptable, un rendement du capital investi élevé – ce genre de ratios financiers. Je pose toutefois la même question depuis 35 ans aux dirigeants et entrepreneurs, et jamais ils ne me parlent de ratios financiers. Leur réponse a toujours à voir avec leurs actifs incorporels et leur passif. C’est leur raison d’être, leur culture d’entreprise, ils n’ont pas peur de faire des erreurs et d’en tirer des leçons. Leur culture peut être très axée sur le client – ils comblent leurs clients, qui deviennent leurs plus grands défenseurs.
Il s’agit aussi de penser comme un propriétaire et d’adopter une vision à long terme. Ce sont ces facteurs, ces actifs éventuels – combler vos clients, innover, penser à long terme, être prêt à faire des erreurs – qui définissent ce qu’est une excellente société. En revanche, évidemment, il y a des sociétés qui créent des passifs éventuels. Elles utilisent des paramètres financiers à court terme pour atteindre leurs objectifs de BPA à court terme.
Elles sont nombreuses. On en voit couper les investissements en recherche et développement ou supprimer les programmes d’efficacité et les développements de logiciels pour les sacrifier sur l’autel des objectifs de BPA à court terme. Nous avons aussi vu des sociétés licencier des employés du service à la clientèle et de la recherche et développement juste pour pouvoir affirmer faire des économies à court terme pour atteindre des objectifs financiers à court terme.
Cette stratégie peut être judicieuse à court terme, mais elle mène à la destruction de la valeur à long terme. Je pense donc que, sur le plan philosophique, nous essayons de repérer ces grandes sociétés en dénichant ce que nous appelons des actifs éventuels – des actifs incorporels comme la réputation, la marque et la mobilisation des employés – et en nous assurant que nous n’investissons pas dans des sociétés qui utilisent les passifs éventuels pour atteindre des objectifs à court terme tout en compromettant leur avenir.
Ça me semble intuitivement très sensé. Vous voulez éviter les sociétés qui détruisent la valeur à long terme et trouver celles qui ont quelque chose de spécial. Il y a un actif incorporel que vous pouvez aussi ajouter à ses paramètres financiers à long terme. J’imagine qu’il n’y a pas que quelques sociétés qui répondent à ce critère, mais elles sont probablement peu nombreuses.
Je sais que votre équipe crée des portefeuilles à forte conviction. Il faut donc atteindre un équilibre entre la sélection des sociétés dans lesquelles vous voulez investir dans ce groupe exclusif, tout en veillant à pondérer suffisamment les pays et les secteurs disponibles. Comment constituez-vous le portefeuille qui équilibre le tout ?
Bonne question. C’est notre cheval de bataille quotidien. Notre philosophie de placement dans d’excellentes sociétés, des sociétés créatrices de richesse, dont j’ai parlée, consiste à repérer les sociétés individuelles. Nous aimons dire que ces grandes sociétés créatrices de richesse sont de forme et de taille différentes. Elles proviennent de différents secteurs, de différentes régions, de différents pays.
Les découvrir peut demander de la recherche. Elles sont plus difficiles à trouver dans certains endroits que d’autres, mais elles sont là. Quand vous repérez ces sociétés individuelles et que vous commencez à les regrouper au sein d’un portefeuille, toutes sortes de choses commencent à se produire – vous commencez à obtenir des concentrations par pays, secteur, taille, style, volatilité, etc.
Ces concentrations peuvent avoir une grande incidence sur les rendements du portefeuille, c’est-à-dire sur les rendements que nos clients constatent. Notre équipe est composée de 17 membres, dont 4 analystes quantitatifs et 3 ingénieurs de portefeuille qui sont là pour nous épauler. Nous avons 7 différents modèles de risque. Au cours des 17 dernières années, nous avons fait d’importants investissements dans un cadre qui intègre ces différents modèles de risque et crée un tableau de bord qui nous permet d’abord de mesurer le risque – quels risques présente le portefeuille et comment ces risques évoluent parallèlement aux fluctuations de la volatilité du marché. Ensuite, il nous aide à simuler la façon de gérer ces risques si nous transférons des capitaux d’un placement à un autre ou si nous ouvrons une nouvelle position – de déterminer quelle en serait l’incidence sur le portefeuille.
Cela nous aide à gérer les risques afin que le risque de portefeuille soit réparti dans les secteurs où nous pensons avoir des compétences, et qui sont conformes à notre philosophie de placement dans ces grandes sociétés créatrices de richesse. Nous essayons ensuite de contrôler et de réduire au minimum le niveau de risque affecté aux pays, aux tailles des secteurs, aux prix des marchandises, aux taux d’intérêt, aux taux de change – tous ces types de risques factoriels que nous ne maîtrisons pas vraiment.
En ce qui concerne essayer de contrôler et d’atténuer certains risques sur lesquels vous avez peu d’emprise. Je suis curieuse en regard du contexte économique parce que vous ne pouvez pas contrôler ce risque. Gérer un ensemble de sociétés quand le contexte change fondamentalement, durant la pandémie par exemple, certaines poches des marchés prospéraient.
Nous étions tous confinés. Mais dès que nous sommes sortis de la pandémie, nous avons été confrontés à la hausse de l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt, aux scénarios d’atterrissage en douceur ou brutal ou de récession, et dans la dernière année, c’est le contexte politique qui est en pleine mutation partout dans le monde. Ces changements doivent bousculer vos décisions de placement.
Oui et non. Je pense que vous devez savoir ce que vous ne savez pas. Certains de ces facteurs sont binaires. Pourquoi détenir un portefeuille de 35 à 40 actions lorsque vous misez sur des résultats binaires, vous pourriez tout aussi bien utiliser un FNB ou un contrat à terme à effet de levier ou quelque chose comme ça. Certaines choses nous sont aussi totalement inconnues, comme sortir d’une pandémie, nous n’avions jamais connu ça auparavant. Passer d’un contexte déflationniste pendant la pandémie à un contexte inflationniste au moment où nous en sommes sortis, nous n’avons rien vu de tel depuis les années 70. Ce sont donc des contextes très difficiles avec lesquels composer.
Tout ce que nous pouvons faire est de nous assurer que le portefeuille est couvert, que nous détenons à la fois des placements gagnants et perdants. Si nous pouvons obtenir un résultat neutre à cet égard, nous sommes très heureux. Ultimement, ces grandes sociétés créatrices de richesse, tant que cette création de richesse se concrétise, innovent, gagnent plus de clients, gagnent des parts de marché et continuent de prendre de l’expansion et d’évoluer, c’est ce qui leur fera prendre de la valeur au fil du temps. Le cours de leur action pourrait ne pas croître de façon linéaire, car il est influencé par le contexte et la confiance, et par tous ces facteurs. Mais au fil du temps, c’est ce que nous recherchons.
Vous mentionnez souvent le mot innovation lorsque vous parlez des types de sociétés dans lesquelles vous voulez investir, et l’innovation à long terme tend à être cyclique et associée à des contextes très précis. Plus récemment, il semble que l’une des plus grandes décisions auxquelles les investisseurs sont confrontés est de croire ou non à la frénésie à l’égard du secteur de la technologie.
Nous avons déjà vu ce genre d’engouement, qu’il s’agisse de l’essor d’Internet ou plus récemment, de l’infonuagique ; actuellement, tout tourne autour de l’intelligence artificielle ou de l’IA. Pourriez-vous nous parler un peu de la façon dont vous pensez investir lorsque survient ce genre de changement ou de période qui soulève les passions ? Cette fois-ci, l’IA est-elle différente ?
L’IA est phénoménale. Elle laissera sa marque sur notre société, sur le monde, et sur la façon dont vous et moi vivons. Je n’ai aucun doute à ce sujet. Mais à bien des égards, elle ressemble beaucoup à d’autres transformations technologiques. Bien sûr, nous pouvons penser à des innovations comme l’électricité et l’imprimerie.
Mais plus récemment, tout, des télévisions aux ordinateurs en passant par l’invention de la feuille de calcul aux téléphones portables, puis aux téléphones intelligents, nous avons tellement d’exemples de nouvelles technologies. Ça commence d’ailleurs toujours de la même façon – il y a une sorte d’incrédulité ou l’impression que cette innovation ne prendra jamais d’essor.
De nombreuses inventions technologiques n’ont pas percé, comme la chaîne de blocs qui n’a jamais vraiment atteint son plein potentiel. Vous souvenez-vous des télévisions 3D ? Quand elles retiennent l’attention par contre, elles soulèvent l’enthousiasme.
Nous sous-estimons toujours la rapidité avec laquelle les consommateurs et les utilisateurs adoptent ces technologies. Au début, il y a beaucoup d’excitation autour des pionniers qui ont créé la technologie ; le créateur de la technologie des feuilles de calcul, du tube cathodique ou de la téléphonie mobile, et ces entreprises d’ingénierie et de télécommunication. Mais les pionniers ne sont pas nécessairement ceux qui en tirent le plus de valeur. Les consommateurs et utilisateurs de la téléphonie mobile sont nombreux à en avoir obtenu beaucoup plus de valeur que les entreprises de réseau téléphonique.
Même chose avec les feuilles de calcul. Elles ont initialement été créées par des associés en informatique et IBM, et des sociétés semblables. Mais avec Office, Microsoft a fini par dominer cet espace. Je pense que les feuilles de calcul ont sans aucun doute généré bien plus de valeur pour notre secteur et le reste du monde commercial que pour Microsoft.
Je pense donc que l’effet de l’IA sera très semblable. Aujourd’hui la frénésie entoure les facilitateurs, les sociétés technologiques et le secteur du matériel informatique. Elle entoure aussi tout le secteur où la conception et l’utilisation de ce modèle surviendront, soit celui des fournisseurs de services infonuagiques – Microsoft, Amazon, des sociétés comme ça. Mais tôt ou tard, l’attention se tournera vers le secteur des logiciels.
Essentiellement, toutes ces dépenses en capital qui ont cours, toutes ces innovations et ces centaines de milliards de dollars dépensés chaque année pour faciliter l’IA, ne sont justifiables que si nous tous, tous les auditeurs de ce balado, tirons une certaine valeur de l’IA. Nous devons tout d’abord tirer de la valeur de l’IA en tant qu’entreprises utilisatrices afin que les employeurs soient prêts à payer 20, 30, 40 $ de plus par mois en abonnements aux logiciels et en licences d’utilisation et autres choses du genre. En tant que consommateurs, que particuliers, nous devons aussi être prêts à dépenser plus en abonnements ou à tolérer plus de publicités génératrices de revenus parce que nous en tirons de la valeur.
C’est là que je pense que l’IA doit se concentrer. L’étape suivante sera de déterminer l’incidence de l’IA sur l’équilibre des forces et le positionnement concurrentiel dans différents secteurs. L’IA a le pouvoir de transformer le secteur médical au chapitre des diagnostics, de l’interprétation des tomodensitogrammes et des radiographies, du développement de nouveaux médicaments, de l’efficacité des hôpitaux. Elle aura des répercussions sur la profession de comptable, la profession juridique, la profession d’architecte, la profession d’ingénieur. Et quelles sociétés de logiciels, quels utilisateurs, quelles sociétés sont capables de l’adopter, de s’y adapter, de la déployer pour une création de valeur maximale ?
Il y aura un nombre impressionnant de gagnants et de perdants. Réfléchissez simplement à l’incidence que les téléphones intelligents ont eue. Ils rendaient certaines choses comme les cartes routières totalement désuètes.
Et nous ne pouvons plus vivre sans eux. Et j’aime cette idée d’être prêt à payer plus pour l’IA. Franchement, je pense que nous serions tous heureux de voir les entreprises payer plus pour certains de ces grands cas d’usage que vous avez mentionnés. Cependant, les investisseurs semblent actuellement prêts à payer plus pour les fournisseurs de services infonuagiques, et il y a beaucoup de battage autour des leaders de l’IA en ce moment, ou du moins de ceux qui sont actuellement considérés comme les leaders.
En outre, ces sociétés prennent de plus en plus de place au sein de l’indice (indice MSCI World) et sont aussi concentrées aux États-Unis. Nous voyons donc une concentration extrême au sein d’indices de référence phares que les investisseurs en actions utilisent à l’échelle mondiale. Est-ce une mauvaise chose ou pouvons-nous tirer des leçons du passé et extrapoler, ou devons-nous simplement être patients et attendre d’avoir une meilleure idée des bénéficiaires de certaines des applications de l’IA ?
Que ce soit bon ou mauvais, je ne sais pas, mais aucun investisseur mondial ne peut l’ignorer. Il faut se pencher sur la situation et la gérer.
Ces sociétés n’ont pas atteint leur taille actuelle par accident ou par hasard. Ce sont vraiment d’excellentes sociétés. Elles ont incroyablement innové, elles ont exécuté, elles ont des clients fidèles, elles génèrent des milliards de dollars de revenus et de flux de trésorerie. Elles méritent donc d’être là en ce moment. Il est toutefois également vrai qu’aucune société ne reste excellente pour toujours. À un moment donné, elles subissent des perturbations ou bien la complaisance s’installe et elles deviennent paresseuses.
Il n’y a qu’à examiner l’histoire du marché boursier. Je l’ai fait et j’ai examiné des éléments comme la composition du Dow 30. Le Dow Jones permet en quelque sorte de regarder dans le rétroviseur les plus grandes sociétés américaines. C’est fascinant de constater l’évolution des sociétés composant le Dow Jones au cours du dernier siècle.
Et je ne doute pas que la même chose se reproduira. C’est pourquoi avec ces grandes sociétés nous devons chercher les failles dans leur armure, les pratiques qui les entravent, ce qui les perturbe, où elles manquent de souplesse et déterminer si elles ne se nuisent pas elles-mêmes.
Cette notion qu’aucune société ne reste excellente pour toujours. C’est difficile à concevoir aujourd’hui lorsque nous voyons certains des avantages concurrentiels dont jouissent quelques grands joueurs. J’aime bien cette idée que même si l’histoire ne se répète peut-être pas de la même manière, elle a tendance à emprunter des voies semblables. Quel meilleur exemple qu’Amazon.
Son fondateur, Jeff Bezos, a déjà dit qu’on lui demande souvent ce qui changera dans les 10 prochaines années, mais presque jamais ce qui ne changera pas dans les 10 prochaines années. Pour une société de son envergure, il doit probablement se préoccuper des deux sphères.
La question la plus importante pour lui est toutefois ce qui ne changera pas dans les 10 prochaines années. En tant qu’investisseur, pouvez-vous nous parler de ce qui est aussi important aujourd’hui que dans 10 ans, au meilleur de vos connaissances ?
Je reviens aux actifs et aux passifs éventuels. Ce qui distingue toute société – que ce soit dans le secteur minier, du commerce de détail, des services financiers, des soins de santé, de la technologie – est la façon dont les gens se réunissent et collaborent. Comment ils tirent parti de leurs différentes forces.
Le tout est plus grand que la somme des parties – qu’ils soient prêts à prendre des risques, mais pas à définir les risques, comment ils apprennent de leurs erreurs. On ne peut pas innover sans faire d’erreurs, mais comment on apprend de celles-ci et comment on ne devient pas trop bureaucratique ni complaisant une fois qu’on a connu un certain succès.
De plus, la nature humaine étant ce qu’elle est, il y aura toujours des sociétés prospères qui essaient de couper les coins ronds, de prolonger leur domination en faisant pression sur les politiciens et de tirer profit de leurs clients, de leurs fournisseurs ou de leurs employés. Cela s’est toujours produit et se produira toujours.
Les outils qu’elles utilisent changeront, les paramètres changeront. Mais en fin de compte, l’esprit d’entrepreneuriat, c’est l’essence même du marché boursier. C’est pourquoi j’aime tant ce que je fais. Nous avons le privilège de regarder tous ces entrepreneurs et de voir lesquels continueront à exécuter et à créer de la valeur et lesquels n’y parviendront pas.
Ultimement, vous pouvez combattre le cycle de vie un certain temps. Les sociétés vraiment excellentes le restent pendant des décennies. Certaines le restent quelques mois ou quelques années, et le privilège de mon rôle, en fait, c’est de les trouver.
Je peux dire, d’après mon expérience avec vous Habib, que vous ne vous contentez pas de belles paroles, vous agissez. Votre équipe est connue pour prendre des risques, a parfois appris à la dure, a dû innover et éviter de tomber dans la complaisance. Voilà un résumé de certaines des discussions que nous avons eues avec nos clients.
Je pense que ce sont là les mots clés qui reflètent non seulement vos placements, mais aussi l’éthique et la rigueur professionnelles de votre équipe. Vous faites vraiment partie des grands investisseurs, Habib. C’est un plaisir de vous avoir accueilli aujourd’hui et d’entendre vos réflexions. Je pense que nos clients actuels et futurs apprécient vraiment vos perspectives.
Merci beaucoup, et nous espérons vous revoir bientôt.
Ce fut un plaisir. Merci de m’avoir invité, Julie. Je vous en suis extrêmement reconnaissant.
Conférencier invité :
Habib Subjally, Premier directeur général, premier gestionnaire de portefeuille et chef, Actions mondiales, RBC Global Asset Management (UK) Limited
Animatrice :
Julie Ducharme, Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille institutionnel, PH&N Institutionnel