Quelles sont les prévisions des résultats pour l’année à venir ? À la lumière des événements du dernier mois, Jeremy Richardson se penche sur les sujets suivantes :
Taux d’intérêt réels
Prévision des résultats pour 2024
Valorisations
Durée : 4 minutes, 29 seconds
Transcription
Bonjour, je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui de nouvelles actualités. Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous communiquer un chiffre : 19 %. J’y reviendrai à la fin. Je voudrais vous faire part de trois aspects de ce qui s’est passé le mois dernier.
Tout d’abord, les taux d’intérêt réels, qui déterminent l’allure des marchés, ou du moins le sentiment sur les marchés, ont en fait légèrement évolué ce mois-ci. Nous avons perdu environ 25 points de base en ce qui concerne les taux d’intérêt réels. Certes, cette baisse n’est pas énorme, mais la tendance, comme on dit sur les marchés, est souvent l’amie des investisseurs, et une diminution des taux d’intérêt réels leur offre un peu de répit sur le plan de l’évaluation.
Passons au deuxième élément. Les prévisions des résultats pour l’année prochaine (2024) et pour 2025 ont été publiées. Si l’on examine ces estimations, on se rend compte qu’elles ne sont pas trop mauvaises. Selon les prévisions générales, les bénéfices aux États-Unis devraient augmenter de 10 à 11 % dans chacune des deux années à venir. Les prévisions pour l’Europe, en revanche, sont un peu plus modestes (3 à 5 %), ce qui reflète, à mon avis, une expansion économique plus faible, mais la croissance des bénéfices des sociétés américaines, supérieure à 10 %, est plutôt satisfaisante. Ce chiffre se compare favorablement à ceux des années précédentes. Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agit d’un chiffre positif et à la hausse qui montre que les marchés semblent à tout le moins anticiper un atterrissage en douceur, et qu’ils pensent que nous éviterons peut-être le pire des excès d’un atterrissage brutal (une récession).
Le troisième point porte sur les valorisations. On s’attend à ce que les États-Unis enregistrent une croissance des bénéfices beaucoup plus forte, mais les investisseurs doivent payer un peu plus pour cela. En fait, c’est beaucoup plus, soit environ six points supplémentaires quant au ratio C/B par rapport à ce que les investisseurs doivent débourser aujourd’hui en l’Europe. On pourrait donc croire que c’est là où se trouve la valeur. Les titres européens sont moins chers, mais bien sûr, la croissance des bénéfices est plus faible en Europe. Revenons à la tendance dont nous avons parlé précédemment. Le rendement du marché américain a été très asymétrique. L’expression que vous avez peut-être entendue, les « sept magnifiques », a énormément retenu l’attention. Ces grandes sociétés technologiques semblent toujours dominer le marché américain, et leurs actions tirent vers le haut le ratio C/B de celui-ci.
Or, si l’on considère le reste, les ratios sont beaucoup plus proches de ce que l’on observe en Europe. Il semble donc qu’il y ait de la valeur sur les marchés, en particulier si les taux réels commencent à baisser et si les prévisions des résultats se concrétisent. Par conséquent, les perspectives ne sont pas nécessairement négatives, je dirais, pour l’année à venir.
Le problème, c’est que pour réaliser ce potentiel, il faudra peut-être que le leadership sur le marché évolue. Jusqu’à présent, ce sont les « sept magnifiques » qui l’ont emporté. Toutefois, si l’on réfléchit à la valeur relative sur les marchés, on voit que la valeur ne manque pas ailleurs. Il est intéressant de constater que, depuis quelque temps, les marchés commencent à se tourner vers certaines sociétés autres que les sept magnifiques. C’est une dynamique intéressante qui mérite d’être suivie.
Voilà qui me ramène au chiffre de 19 %, car jusqu’à la fin d’octobre, seulement 19 % des entreprises de l’indice de référence MSCI World avaient enregistré des résultats supérieurs à la moyenne. Ce n’est pas beaucoup : moins de la moitié de la proportion observée habituellement au cours des dernières années. S’il y a moins de sociétés qui affichent des rendements supérieurs, le choix de titres devient très difficile pour les investisseurs actifs. On pourrait penser que ce pourcentage de 19 % est terrible. Cependant, en comparaison de l’année précédente (9 %), il semble que la situation s’améliore quelque peu. Si le marché connaît une rotation motivée par la recherche d’une valeur relative, il se peut que plus d’actions produisent de meilleurs rendements et que les conditions s’améliorent encore pour les investisseurs actifs.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.