Que nous réserve l’avenir ? En février, les attentes concernant les taux d’intérêt du marché obligataire américain ont été réévaluées, les équipes de direction n’ont pas dévoilé leurs intentions et les consommateurs ont été moins enclins à dépenser. Selon Jeremy Richardson, les investisseurs auraient intérêt à se concentrer sur la création de valeur et sur les solides données fondamentales des sociétés qui favorisent le rendement à long terme des actions.
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Transcription
Bonjour, je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui de nouvelles actualités. Février a démarré sur des chapeaux de roues et fut intéressant. Le président de la Réserve fédérale américaine a laissé entendre que le marché américain se dirigeait vers un processus de désinflation. Ces propos devraient réjouir les investisseurs puisque les craintes d’inflation ont maintenu les attentes de taux d’intérêt à un niveau élevé pendant un certain temps.
Le mois a cependant fini sur un autre ton. En raison de la vigueur persistante des données économiques, de l’étroitesse du marché du travail et des données particulièrement tenaces de l’inflation de base, le marché obligataire américain a dû revoir ses attentes d’établissement de sommet des taux d’intérêt et a ajouté 50 points de base supplémentaires au taux final, lequel se situe désormais au-dessus des 5 % et correspond mieux aux attentes de la Réserve fédérale.
Les valorisations des actions ont éprouvé quelques difficultés et ont légèrement reculé en février par rapport à leurs niveaux du début du mois. Il est possible que la fin de la période de publication des bénéfices n’ait pas été très favorable non plus. Il est toujours un peu risqué de vouloir repérer la société, dont les résultats dépasseront les prévisions. Croyez-le ou non, la plupart des sociétés, environ les trois quarts d’entre elles en moyenne, finissent par déclarer des résultats supérieurs aux prévisions.
Pour cette période-ci, ce sont près des deux tiers des sociétés, soit une proportion moindre par rapport au passé, qui ont présenté des résultats supérieurs aux attentes. Les équipes de direction ont par ailleurs émis des prévisions et des directives un peu plus faibles que prévu. L’on comprend probablement que la grande incertitude qui règne dans le monde empêche les équipes de direction, même celles qui sont les plus courageuses et les plus audacieuses, d’émettre des déclarations prospectives très positives. Les équipes de direction font donc preuve de prudence et essaient de se laisser une marge de manœuvre pour évaluer la situation au cours de l’année. Une telle prudence, à court terme du moins, élimine probablement certains des éventuels facteurs positifs qui pourraient, selon nous, compenser les vents contraires générés par la hausse des taux d’escompte.
L’une des sociétés qui vaut sans doute la peine d’être mentionnée, si vous me le permettez, est Dominos pizzas, le grand vendeur de pizzas. Il y a à peine quelques semaines, nous avons obtenu une série de résultats très intéressants qui, selon moi, résument bien le grand débat des prix et des coûts. Les résultats de la société ont un peu déçu le marché, mais révèlent en particulier le changement de comportement des consommateurs. Ceux-ci se soucient de plus en plus de leur argent. Ils prennent conscience de la hausse des prix. Ils sont plus réticents à accepter les hausses de prix et sont de plus en plus disposés à récupérer eux-mêmes leur commande de pizza plutôt que de payer des frais de livraison supplémentaires. On voit donc émerger une catégorie de consommateurs soucieux des coûts.
Cela fait que les entreprises éprouvent, généralement, de plus en plus de la difficulté à augmenter les prix. Cette situation commence à générer des effondrements et à exercer des pressions dans le marché en termes de hausses de prix, et cela préoccupe les entreprises. Une légère désinflation est possible en raison de la baisse du prix des produits de base, et nous nous réjouissons de voir les coûts de l’énergie à leur niveau actuel. Les salaires continuent cependant de grimper et exercent une certaine pression sur les marges. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les équipes de direction font très attention à leurs énoncés d’orientation prospective.
Que nous réserve l’avenir ? Eh bien, c’est la fin de la période des déclarations des bénéfices. Les résultats sont publiés et nous nous tournons vers le prochain trimestre. Je pense, d’une manière générale, que la situation s’améliore puisque personne ne s’attendait à ce que l’inflation décroisse de façon linéaire et constante. Il y aura des hauts et des bas, mais je pense que le marché réagit naturellement aux fluctuations. Compte tenu des progrès globalement réalisés et qui sont plus favorables, nous devrions, avec un peu de chance et à la fin de ce processus, renouer avec des niveaux d’inflation plus bas, et peut-être même retrouver des niveaux de taux d’intérêt plus faibles. Je dirais que les entreprises devraient se concentrer plus sur la création d’un travail journalier, et par conséquent sur la création de valeur, générer d’excellentes données fondamentales pour permettre de stimuler le rendement des actions à long terme. Les investisseurs actifs comme nous qui recourons à une stratégie de placement fondamentale ascendante devrions être portés à croire à un tel avenir.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.