Le contexte macroéconomique actuel ressemble-t-il plus à celui de 1981, ou de 2001 ? En octobre, on a observé un ralentissement économique en Chine, l’inquiétude des consommateurs européens à l’égard d’une récession, une consommation relativement forte aux États-Unis et une volatilité des taux de change. Jeremy Richardson donne son avis en ce qui a trait à la possibilité d’un ralentissement économique relativement court, marqué et superficiel (en anglais seulement).
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Transcription
Bonjour, je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui une nouvelle mise à jour. Selon moi, l’une des grandes questions que se posent les investisseurs consiste à savoir si la conjoncture ressemble davantage à celle de 2001 ou s’il faut remonter jusqu’à 1981 pour voir des conditions semblables. La question est importante, car ces deux années ont été marquées par une crise économique, mais leurs causes et conséquences sont extrêmement différentes.
En 1981, les banques centrales ont relevé les taux d’intérêt pour freiner l’inflation. La situation actuelle ressemble donc peut-être à celle de 1981, car les tensions inflationnistes continuent de se faire sentir dans une plus ou moins grande mesure. En 2001, après l’éclatement de la bulle technologique, la valeur de nombreuses sociétés a chuté. La crise économique qui en a découlé a pourtant été relativement courte, intense et superficielle.
L’année dont la comparaison est la plus juste pourrait vous éclairer sur la façon dont vous interprétez la période actuelle de publication des bénéfices. Pour le moment, selon moi, les résultats sont plutôt mitigés. Les tendances d’affaiblissement se confirment en Chine à la lumière des bénéfices annoncés par certaines sociétés. Comme nous le savons déjà, la croissance du PIB de la Chine a récemment diminué à 3,9 %, ce qui est nettement inférieur à la cible de 5,5 % du gouvernement. La baisse du PIB semble se répercuter sur certaines tendances des sociétés.
Pour les sociétés d’Europe, les données empiriques montrent que les consommateurs européens font preuve d’une plus grande prudence. Ils se comportent comme si nous étions en pleine récession. Comme nous l’avons mentionné dans une autre mise à jour, les inquiétudes entourant la hausse du prix des aliments, de l’énergie et des logements reflètent les préoccupations des ménages en ce qui a trait à leurs habitudes de consommation, surtout pour ceux qui se trouvent au bas de l’échelle. Jusqu’à présent, ces inquiétudes semblent justifiées, bien que les sociétés les plus habiles soient en mesure de surmonter ces difficultés.
Cependant, aux États-Unis, les résultats ne me semblent pas aussi préoccupants. Les annonces de nombreuses sociétés financières américaines sont en fait assez réjouissantes. Elles ne font pas état de problèmes de crédit particuliers malgré la hausse des taux d’intérêt. La situation des consommateurs américains paraît relativement saine, en partie à cause des énormes tensions sur le marché du travail. De plus, leurs habitudes de consommation demeurent sensiblement les mêmes, du moins pour le moment. Bref, le tableau d’ensemble me semble plutôt contrasté.
L’incidence sur les cours de change est importante. Ils ont grandement changé. Par exemple, le yen est particulièrement faible et la valeur du dollar américain est égale à celle de l’euro. De plus, dans le cas de nombreuses sociétés, principalement américaines, la valeur de leurs bénéfices réalisés à l’étranger diminue lorsqu’elles les convertissent dans la monnaie locale à cause de la vigueur du dollar américain. Cet effet de change a eu une incidence sur les bénéfices déclarés pendant la présente période des résultats.
Pour en revenir à nos moutons, l’année 2022 est-elle davantage comparable à 2001 ou à 1981 ? La réponse réside en grande partie dans les perspectives d’inflation et les interventions futures des banques centrales. Je ne souhaite pas m’y attarder, mais certaines banques centrales ont laissé savoir qu’elles reverraient peut-être leur rythme du relèvement des taux d’intérêt, car elles se préoccupent maintenant davantage des effets décalés des hausses antérieures. On peut donc en déduire que les banques centrales sont conscientes qu’elles pourraient aller trop loin et trop vite.
De ce fait, l’ampleur de la crise pourrait ressembler davantage à celle de 2001 qu’à celle de 1981 et, le cas échéant, les investisseurs en seraient bien heureux. En guise de parallèle, en 2001, ceux qui avaient un iPod écoutaient probablement Survivor de Destiny’s Child, et en 1981, ceux qui avaient un Walkman écoutaient probablement Soft Cell de Tainted Love. D’un point de vue musical, mon choix se porterait sur Soft Cell de Tainted Love, mais d’un point de vue économique, je préfère de loin 2001. Il ne reste plus qu’à nous croiser les doigts. J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
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