Les marchés des capitaux ont-ils évolué ? À la lumière des événements du dernier mois, Jeremy Richardson se penche sur les questions suivantes:
- L’évolution favorable des premiers appels publics à l’épargne
- Le changement d’humeur des marchés et les motivations de la Réserve fédérale américaine
- La variation des taux d’intérêt réels
Durée : 5 minutes 03 secondes
Transcription
Bonjour, je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui de nouvelles actualités. Septembre est souvent marqué par des changements de fin de saison, et les marchés des capitaux ont eux aussi connu des changements durant ce mois.
Le premier changement est positif : après une longue période de silence, plusieurs sociétés ont fait leur entrée sur le marché par le biais de premiers appels publics à l’épargne (PAPE). Les résultats de ces PAPE ont été quelque peu mitigés, mais le simple fait que ces entreprises arrivent sur le marché est, à mon avis, une évolution favorable et encourageante. En effet, ce phénomène indique que les sociétés et les investisseurs restent optimistes pour l’avenir.
Le deuxième changement est moins encourageant, c’est le changement d’humeur du marché : les motivations de la Réserve fédérale américaine. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi. Au début de l’été, le terme qui attirait l’attention des investisseurs était la « dépendance envers les données ». La Fed avait déclaré qu’elle serait « dépendante des données ». Autrement dit, si la conjoncture économique changeait, elle procéderait aux légères modifications nécessaires pour que l’économie poursuive sa route. Je crois que cela a convaincu beaucoup d’investisseurs qu’il y aurait un atterrissage en douceur, et que l’économie américaine serait en mesure d’éviter une récession. Or, ce consensus est aujourd’hui mis à mal par les nouveaux commentaires de la Réserve fédérale américaine, qui semble durcir le ton. En particulier, aujourd’hui, les investisseurs entendent souvent dire que la Fed a l’intention de maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé pendant plus longtemps.
En fait, on peut en déduire que la Fed est peut-être plus préoccupée par les perspectives d’inflation que les investisseurs n’étaient prêts à le croire au départ, et qu’elle est obligée de répéter un message plus ferme afin de transmettre ce message. Ainsi, elle sape la confiance du marché dans l’atterrissage en douceur et fait craindre un atterrissage un peu plus tumultueux, voire une récession à un moment ou à un autre dans un avenir relativement proche. Cette situation inquiète l’ensemble des marchés des capitaux, y compris les marchés boursiers.
Le troisième changement porte sur les taux d’intérêt réels, c’est-à-dire la différence entre le taux d’inflation et les taux d’intérêt nominaux sur le marché. Voici comment les taux d’intérêt réels ont évolué : ils sont passés d’à peu près 1,85 % à environ 2,25 % au cours de septembre, soit une hausse assez importante. Toutefois, ce mouvement ne résulte pas de la variation des prévisions d’inflation, qui restent relativement stables sur dix ans (environ 2,35 %), ce qui correspond au niveau actuel du marché. Ainsi, cette prime de risque plus élevée que demandent les investisseurs reflète de nouvelles craintes, à savoir de nouveaux problèmes qui préoccupent le marché.
Nous pouvons deviner de quoi il s’agit. Nous pensons à des choses comme, par exemple, l’évolution de la situation énergétique. Nous pouvons penser aux perspectives de l’élection présidentielle américaine de l’année prochaine. Nous pouvons aussi penser aux difficultés qu’éprouvent les États-Unis à refinancer leur dette publique. Tous ces facteurs peuvent expliquer pourquoi les taux d’intérêt réels augmentent. Pourtant, du point de vue des investisseurs, il est décevant que la vision du marché continue d’être à court terme. Cette situation est regrettable à bien des égards, puisqu’elle se traduit par une négligence des données fondamentales des sociétés dans l’établissement des cours des actions.
D’une façon ou d’une autre, nous le constatons en ce moment sur le marché en voyant les segments qui produisent un rendement relatif. Maintenant, si vous avez suivi les mises à jour précédentes, vous m’avez peut-être entendu parler de la faible ampleur des sociétés performantes sur le marché. Au début de l’année, notamment, les rendements boursiers ont été alimentés par une poignée de grandes sociétés technologiques américaines, et les autres sociétés ont été quelque peu délaissées.
Ces relations semblent se rétablir. Au cours de la dernière période, nous avons vu une certaine faiblesse des sociétés plus petites et plus diversifiées et une vigueur relative du même groupe de grandes sociétés du secteur de la technologie. C’est peut-être un signe moins encourageant. Si les contributeurs au rendement du marché commençaient à se multiplier, à mon avis, ce serait un indicateur plus sain de l’expansion du marché dans son ensemble. Toutefois, il semble qu’il existe toujours des occasions de valorisation sur le marché, en dépit de ces risques élevés. Par ailleurs, pour les investisseurs dont l’horizon est lointain, cette conjoncture peut offrir des occasions très intéressantes à long terme.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.