Les investisseurs ont de plus en plus recours à des stratégies de placement alternatives en complément de la répartition de l’actif traditionnelle. Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à une croissance fulgurante des placements axés sur les actifs réels en général et sur les infrastructures en particulier. Alors que les investisseurs cherchent à améliorer les rendements ajustés au risque de leurs portefeuilles, les stratégies d’infrastructures privées mondiales de base et de base plus de grande qualité peuvent procurer plusieurs avantages importants. Ce tour d’horizon des infrastructures privées donne un aperçu de la catégorie d’actif, décrit les avantages de leur inclusion dans un portefeuille de placements diversifié et met en lumière quelques considérations importantes pour la mise en œuvre.
Introduction
Depuis une dizaine d’années, les investisseurs particuliers et institutionnels se tournent de plus en plus vers les marchés privés, pour trouver des moyens d’améliorer les rendements et de réduire la volatilité de leurs portefeuilles. Ainsi, bon nombre des plus grands investisseurs institutionnels au Canada ont élaboré des modèles de placement dans lesquels les infrastructures privées constituent un élément clé de leur politique de répartition, comme le montre la figure 1 qui illustre la croissance de ces placements au sein des régimes de retraite canadiens. Plus récemment, les institutions de moindre envergure et les particuliers ont suivi la tendance, l’accès s’étant amélioré grâce à la mise au point d’instruments de placement spécialisés dans cette catégorie d’actif.
Les investisseurs reconnaissent de plus en plus qu’à long terme, les infrastructures privées peuvent ajouter une valeur importante à un portefeuille, grâce à la possibilité de profiter de la prime d’illiquidité et de complexité, ainsi qu’à la faible corrélation avec les catégories d’actifs traditionnelles et à des niveaux de volatilité globale potentiellement plus faibles, comme l’explique le présent document.
En outre, la nature à long terme de la catégorie d’actif combinée à la stabilité des rendements, à la constance des revenus et à un riche éventail d’occasions a attiré l’attention de nombreux investisseurs. Ces caractéristiques peuvent faire en sorte que les infrastructures privées représentent un volet approprié d’un portefeuille diversifié.
Figure 1 : Croissance de la part des infrastructures au sein des régimes canadiens de retraite à prestations déterminées (2011-2021)
Source : Coalition Greenwich, sondage auprès des investisseurs institutionnels canadiens, 2021.
Infrastructures privées : un riche éventail d’occasions de placements qui continue de grandir
Les infrastructures sont des actifs réels qui facilitent les activités courantes et stimulent la croissance économique. Parmi les exemples historiques bien connus, citons les aqueducs de l’Empire romain ou le chemin de fer transcanadien qui a contribué à l’unification du pays.
Autrefois, il incombait principalement aux gouvernements de financer les infrastructures destinées à leurs citoyens. Ces investissements, généralement considérés comme des actifs publics, étaient principalement financés à l’aide des recettes fiscales. Cependant, comme les bilans du secteur public subissent des pressions grandissantes, les dépenses consacrées aux infrastructures rivalisent avec d’autres priorités gouvernementales, comme les soins de santé, les programmes sociaux et d’autres initiatives. Cela a alimenté la tendance voulant que des investissements indispensables (mais souvent à long terme) pour construire ou moderniser des infrastructures essentielles soient mis de côté, de sorte que les besoins en capitaux privés ont augmenté.
Comme le montre la figure 2, on estime qu’à l’échelle mondiale, les besoins cumulatifs en investissement annuel dans les infrastructures atteindront 94 000 milliards de dollars américains d’ici 2040 et que pendant la même période, les dépenses seront inférieures de 15 000 milliards de dollars américains au montant requis1.Vu l’ampleur du sous-investissement, les capitaux du secteur privé seront de plus en plus sollicités pour effectuer ces investissements à long terme.
En fait, les études indiquent que pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 à l’échelle mondiale, le secteur privé devra investir annuellement, pendant les dix prochaines années, jusqu’à huit fois le montant promis en 2021 dans l’économie à faibles émissions de carbone2.
Figure 2 : Insuffisance prévue des dépenses annuelles en infrastructures à l’échelle mondiale
Source : Global Infrastructure Hub, Infrastructure Outlook, août 2022.
Historiquement, le secteur privé a investi dans les infrastructures par différents moyens. En Amérique du Nord, de grandes sociétés de transport ferroviaire cotées en bourse investissent dans les voies et le matériel roulant, et les modernisent, afin d’assurer la livraison des marchandises en temps voulu. En Europe et en Amérique du Sud, des sociétés aéroportuaires du secteur privé veillent à ce que les frontières restent ouvertes pour le tourisme, les voyages d’affaires et le fret.
Au Canada, un grand nombre de sociétés cotées en bourse investissent dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie. Autrement dit, les entreprises qui investissent dans des infrastructures essentielles à leurs activités ne constituent pas un thème nouveau.
Cependant, en plus des sociétés cotées en bourse (qui financent les investissements à partir de leurs flux de trésorerie d’exploitation, ou en émettant des actions ou en empruntant), on observe une tendance établie qui va en s’accélérant : le financement direct de projets d’infrastructure à l’aide de capitaux privés, en particulier par des investisseurs institutionnels comme les grands régimes de retraite. Les capitaux privés présentent l’avantage de faire concorder un horizon de placement à long terme avec un actif sous-jacent à long terme, alors que pour les sociétés cotées en bourse, la volatilité du cours de leur action influence les décisions relatives au coût du capital et les investissements à long terme peuvent avoir une incidence négative sur la croissance du bénéfice par action (BPA) trimestriel.
Étant donné les avantages que les infrastructures privées apportent aux portefeuilles des investisseurs – décrits dans la section Élaboration du portefeuille du présent document – le nombre de solutions gérées spécialisées qui donnent accès à ces actifs a augmenté. Les fonds et les programmes de co-investissement sont devenus très populaires auprès des investisseurs particuliers et institutionnels qui cherchent à reproduire les programmes de placement des grandes institutions, mais qui ont besoin d’un partenaire pour y arriver.
En combinant ces instruments et les portefeuilles d’investissements directs assemblés par les grands investisseurs institutionnels, mentionnés précédemment, le montant total des capitaux privés investis dans les infrastructures devrait passer d’environ 864 milliards de dollars américains d’actif sous gestion dans le monde à la fin de 2021 à 1 870 milliards de dollars américains d’ici 2026, dépassant l’immobilier pour devenir la plus importante catégorie d’actif réel.3
Infrastructure 2.0 : investir dans l’avenir
On peut considérer les infrastructures bénéficiant d’investissements suffisants comme un cadeau aux générations futures. Parfois appelés « infrastructure 2.0 », ces thèmes se penchent sur les façons d’effectuer des investissements rentables en suivant une approche responsable.
Parmi ces thèmes figurent la transition énergétique, les énergies renouvelables, la révolution numérique et l’eau propre. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont de plus en plus souvent pris en compte dans la recherche d’occasions d’investissement responsable.
Pour mettre en œuvre et gérer des considérations fondées sur les facteurs ESG, les investisseurs doivent appliquer un modèle d’investissement responsable qui intègre l’évaluation et la gestion du risque, à la fois lors du contrôle diligent et pendant la période de détention, et qui tient activement compte du rôle de chaque placement dans l’écosystème élargi. Par conséquent, la concordance des valeurs, la transparence et la gouvernance constituent les éléments essentiels d’une plateforme d’investissement responsable.
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