Rendement des placements
Malgré le rendement lamentable des marchés financiers tout au long de 2022, les bureaux de gestion de patrimoine familial de l’Amérique du Nord se sont étonnamment bien comportés. Près de la moitié ont déclaré une augmentation des actifs sous gestion, et 12 %, une augmentation importante. De même, à la question de savoir comment leur portefeuille de placements se comportait par rapport à l’indice de référence, 48 % des répondants ont déclaré avoir obtenu un rendement supérieur alors que seulement 12 % ont indiqué un rendement inférieur. L’explication tient peut-être en partie à l’attitude anticipative en matière de placement adoptée par 73 % des bureaux de gestion de patrimoine familial, et à la prise de mesures sous-jacentes, p. ex. réduire tant la duration des portefeuilles d’obligations que les emprunts, pour atténuer l’impact de l’augmentation des taux d’intérêt.
Stratégie financière
Les difficultés survenues dans les marchés financiers ont incité les investisseurs à adopter des stratégies de placement plus prudentes. Il y a deux ans, la principale stratégie de placement de 48 % des bureaux de gestion de patrimoine familial était la croissance. Par la suite, cette proportion est descendue à 38 %, les bureaux de gestion de patrimoine familial adoptant une stratégie de préservation du patrimoine passant de 13 % à 18 %.
Risque lié au marché
Le risque que la plupart des bureaux de gestion de patrimoine familial (57 %) croyaient se matérialiser en 2023 était une récession aux États-Unis. Jusqu’à présent, cela n’a pas été le cas, mais les bureaux de gestion de patrimoine familial craignaient que le taux d’inflation ne ralentisse pas (39 %), et entraîne ainsi un resserrement excessif de la Réserve fédérale (Fed) (42 %).
Marchés privés
Au cours de ces dernières années, les placements par les bureaux de gestion de patrimoine familial se sont principalement démarqués par l’augmentation constante de leurs participations sur les marchés privés. Il s’agit maintenant de la plus grande catégorie d’actifs. L’an dernier, en 2022, cette tendance s’est poursuivie : les marchés privés ont atteint 29 % du portefeuille moyen, contre 27 % un an auparavant. Les bureaux de gestion de patrimoine familial s’attendent toujours à ce que le capital-investissement et le capital-risque procurent les meilleurs rendements à long terme, malgré les résultats décevants de l’an dernier.
Les obligations ont la cote
Plus de bureaux de gestion de patrimoine familial avaient l’intention d’accroître leurs placements dans les obligations des marchés développés plutôt que dans les actions de ces marchés. Cela porte à croire qu’ils pensent que l’inflation aux États-Unis a atteint son sommet ou s’en rapproche, et qu’à mesure qu’elle chutera, la Fed réduira les taux d’intérêt. Les obligations détrônent les actions, car l’économie américaine devrait entrer en récession dans un avenir prévisible.
Maîtrise des coûts
Confrontés aux difficultés des marchés financiers l’an dernier, les bureaux de gestion de patrimoine familial ont fait preuve d’une solide maîtrise des coûts. Nous estimons que les coûts d’exploitation des bureaux de gestion de patrimoine familial de l’Amérique du Nord se sont chiffrés en moyenne à 5,7 millions de dollars américains l’an dernier, ce qui représente une réduction de 22 % par rapport à l’année précédente. Les bureaux de gestion de patrimoine familial ont été en mesure de contrôler étroitement leurs coûts en réduisant les dépenses discrétionnaires et la rémunération du personnel. La rémunération de base moyenne des chefs de la direction s’est élevée à 304 000 $ US, ce qui représente une baisse d’environ un tiers.
Technologie
Les plateformes d’agrégation de patrimoine, qui peuvent donner un aperçu de la situation financière d’une organisation en regroupant des données issues de plusieurs banques et gestionnaires de placements, sont des ajouts relativement nouveaux à l’arsenal des bureaux de gestion de patrimoine familial. Malgré le niveau d’adoption de ces plateformes encore relativement faible (38 %), on peut s’attendre à ce qu’il augmente rapidement étant donné la proportion de bureaux de gestion de patrimoine familial désireux d’en tirer parti.
Efficacité
Les répondants estiment que les bureaux de gestion de patrimoine familial s’avèrent efficaces sur deux plans : s’assurer que des personnes compétentes occupent des postes de direction (79 %) et prendre des décisions éclairées (78 %). Leur efficacité est remise en cause lorsqu’il s’agit de faciliter une approche collaborative et d’éviter les conflits entre les membres de la famille.
Planification de la relève
Selon les répondants, le facteur le plus important pour la réussite de la planification de la relève est de s’y prendre tôt, en exposant les nouvelles générations aux valeurs familiales (92 %) et en encourageant leur interaction avec le bureau de gestion de patrimoine familial et la direction familiale (84 %). Ces facteurs comptent plus que le niveau de scolarité et l’expérience de travail externe, bien qu’en fin de compte, la volonté de la direction familiale actuelle de s’atteler à résoudre la question de la relève est essentielle (76 %).
Philanthropie
Les trois quarts des bureaux de gestion de patrimoine familial de l’Amérique du Nord font des dons philanthropiques d’une valeur moyenne de 12 millions de dollars américains. Les dons privilégient la fourniture de solutions aux défis à long terme dans les domaines de l’éducation (68 %), du développement des collectivités (56 %) et des soins de santé (46 %). Comme ces causes nécessitent un engagement pérenne, il est préférable de décrire les dons comme des dons philanthropiques et non comme des dons de bienfaisance seulement. Les familles considèrent de plus en plus la philanthropie comme faisant partie de leur stratégie d’impact social au sens large, qui peut aussi couvrir leur approche en matière d’investissement et de développement des affaires en intégrant les critères ESG et la durabilité.