Contexte des bureaux de gestion de patrimoine familial en Amérique du Nord
Les bureaux de gestion de patrimoine familial continuent d’évoluer et cherchent des moyens novateurs de faire face au climat en constante évolution. Le Rapport sur les bureaux de gestion de patrimoine familial de l’Amérique du Nord 2024 traite de cette évolution en faisant un examen de 183 bureaux de gestion de patrimoine familial au Canada et aux États-Unis, et en établissant des comparaisons avec des pairs mondiaux.
Sommaire
Ce rapport, auquel se joignent les éditions pour la région Asie-Pacifique et l’Europe, est fondé sur l’analyse statistique de 360 réponses à un sondage auquel ont participé des bureaux privés (non commerciaux) de gestion de patrimoine unifamilial et multifamilial situés dans le monde entier. Parmi ces bureaux, 183 se trouvent en Amérique du Nord. Le sondage a été réalisé entre mars et juin 2024. En moyenne, le patrimoine total (y compris les sociétés d’exploitation) des familles qui ont participé au sondage s’élevait à 1,5 milliard de dollars américains et leur patrimoine collectif, à 268 milliards de dollars américains. La valeur moyenne des actifs gérés par les bureaux de gestion de patrimoine familial était de 1,0 milliard de dollars américains, pour un montant global de 181 milliards de dollars américains. Dans les trois régions visées par notre rapport mondial, le total des actifs sous gestion des bureaux de gestion de patrimoine familial est estimé à 368 milliards de dollars américains.
Compétence
Environ 80 % des participants considèrent que leur bureau de gestion de patrimoine familial est efficace pour ce qui est de superviser le transfert intergénérationnel du patrimoine familial, de prendre des décisions éclairées et de communiquer avec les membres de leur famille. Par contre, ils estiment, quoique dans une proportion moindre (63 % et 74 %), que leur bureau de gestion ne parvient pas à favoriser une approche collaborative entre les membres de leur famille et à éviter les conflits entre eux.
Gouvernance
Un tiers des participants au sondage sont des bureaux de gestion de patrimoine familial de première génération. Ils ont tendance à avoir une structure de gouvernance rudimentaire et à produire peu de documents, parce que les créateurs de patrimoine de première génération ont l’habitude de prendre des décisions seuls et ne ressentent pas le besoin d’officialiser le fonctionnement de leur bureau de gestion. Ce facteur, combiné à la taille relativement petite des familles de première et deuxième générations, explique peut-être pourquoi seulement la moitié des bureaux nord-américains de gestion de patrimoine familial participants ont un énoncé de mission ou un conseil de famille.
Préférences en matière de placement
Sur les marchés publics, les catégories d’actifs et les thèmes de placement que les bureaux de gestion de patrimoine familial privilégient sont les actions de croissance, les secteurs de la défense et les traitements contre l’obésité. Les obligations à duration élevée et les actions indiennes et chinoises font partie des moins prisées. Sur les marchés privés, les titres de créance représentent la catégorie d’actifs la plus recherchée, tandis que l’IA, l’automatisation et les soins de santé sont les technologies les plus susceptibles d’attirer de nouveaux placements.
Rendement des placements
Depuis le début de l’année, les marchés financiers ont été relativement favorables aux bureaux de gestion de patrimoine familial, dont plus de 40 % prévoient un rendement supérieur à 10 % pour l’ensemble de l’année 2024. Cet optimisme provient du solide rendement des marchés publics, tandis que les placements immobiliers, le capital-risque et les fonds de capital-investissement ont généralement déçu les attentes.
Risques liés au marché
L’an dernier, la majorité des bureaux de gestion de patrimoine familial croyaient que l’économie américaine tomberait en récession. Il s’avère qu’ils étaient trop pessimistes. À l’heure actuelle, la préoccupation la plus souvent citée est la rigidité de l’inflation qui empêche la Réserve fédérale d’abaisser les taux d’intérêt ou du moins de les abaisser au rythme qui paraissait probable il y a quelques mois.
Philanthropie
Animés par un profond désir de témoigner leur reconnaissance à la société, les trois quarts des bureaux nordaméricains de gestion de patrimoine familial font des dons philanthropiques. La majorité dépasse 1 million de dollars américains, mais une poignée de dons substantiels porte la moyenne à 10 millions. La philanthropie est considérée par beaucoup comme une occasion de concrétiser les valeurs familiales et de mobiliser la nouvelle génération.
Marchés privés
Au cours des dernières années, les placements des bureaux de gestion de patrimoine familial ont été caractérisés par l’augmentation constante des participations sur les marchés privés, qui représentent maintenant en moyenne 30 % des portefeuilles. Les bureaux de gestion de patrimoine familial s’attendent toujours à ce que le capital-investissement et le capital-risque procurent les meilleurs rendements ajustés au risque à long terme, malgré les récents résultats décevants et les problèmes de liquidité causés par une baisse des activités de sortie.
Immobilier
En raison de la surabondance de l’offre et des taux d’intérêt élevés, le secteur américain de l’immobilier commercial est largement considéré comme problématique. Cela pourrait mettre les bureaux de gestion de patrimoine familial en difficulté puisqu’il s’agit de la troisième catégorie d’actifs en importance dans leurs portefeuilles. Cela dit, les bureaux de gestion de patrimoine familial sont des investisseurs plutôt que des promoteurs, et ils ont l’avantage de connaître les marchés de leur région ou pays.
Recrutement
La recherche de professionnels des finances depuis des organisations externes est un défi pour les bureaux de gestion de patrimoine familial, notamment parce que ces professionnels s’attendent à ce que leur rendement soit récompensé financièrement de la même façon que dans le monde commercial. Afin de faciliter le recrutement et la fidélisation, environ 80 % des bureaux de gestion de patrimoine familial offrent, en plus des primes, d’autres formes d’intéressement, notamment des possibilités de co-investissement, une part des bénéfices de la gestion de placements et des options d’achat d’actions fictives.
Investissement responsable
Selon les réponses au sondage, un peu plus du quart des bureaux de gestion de patrimoine familial adhèrent aux principes de l’investissement responsable. De ce groupe, près de la moitié effectuent des investissements d’impact axés sur les résultats. Pour 80 % des bureaux qui misent sur l’investissement responsable, l’adoption de cette stratégie ne signifie pas qu’ils acceptent des rendements financiers moindres.