Le changement climatique est l’une des questions les plus pressantes de notre temps, puisqu’il a des répercussions potentielles sur l’économie, les marchés et la société.
La hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) entraîne un réchauffement mondial, lequel déclenche à son tour des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes et un changement des conditions climatiques.1 Afin de réduire les émissions, il est nécessaire de transformer de fond en comble les filières de l’énergie, de l’alimentation, des transports et des infrastructures. Ce changement exigera des investissements dans des occasions liées à la protection de l’environnement (p. ex., électricité de sources renouvelables, rendement énergétique et bâtiments « verts ») et à la transition (p. ex., sociétés énergétiques en voie de décarbonation, producteurs de terres rares pour les batteries et les panneaux solaires, et technologies à faible émission de carbone pour les secteurs où la réduction des émissions est difficile, comme la sidérurgie et la production de ciment). Il faut aussi mettre l’accent sur l’adaptation pour renforcer la résilience face aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes qui deviennent plus fréquents.
Les gouvernements jouent un rôle important dans la mise en place de politiques et de mesures incitatives efficaces destinées à faciliter une transition stable, ordonnée et juste vers une économie carboneutre. En 2015, 195 pays ont signé l’Accord de Paris pour s’engager ensemble à atténuer les effets des changements climatiques et à s’y adapter. Cinq ans plus tard, nous nous trouvons à un moment crucial. La conférence annuelle sur le changement climatique tenue cette année donnera le ton et l’orientation de l’action climatique pour la décennie à venir.
Qu’est-ce que la COP26 ?
COP est l’abréviation de Conférence des Parties. Il s’agit d’un sommet mondial annuel des Nations Unies sur le changement climatique et les mesures que les pays prévoient prendre en matière d’atténuation et d’adaptation. Ce sommet a lieu tous les ans et réunit les pays qui ont signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1994. Après l’annulation de la COP 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, la 26ème conférence aura lieu en 2021, d’où le nom COP26.
La COP comporte trois volets : négociations, expositions et activités parallèles. La COP26 aura lieu à Glasgow en novembre 2021.
Le saviez-vous ?
L’Accord de Paris a été négocié et approuvé à la COP212, et formulait les engagements pris par les pays :
- fixer des objectifs de transition énergétique et de réduction des émissions nocives de gaz à effet de serre d’ici 2030 ;
- limiter les augmentations de température mondiale à bien moins que 2°C (3,6°F) et essayer de les limiter à 1,5°C ;
- évaluer tous les cinq ans les progrès accomplis dans l’application de l’accord et présenter, pour chaque pays, des engagements climatiques de plus en plus ambitieux, appelés contributions déterminées au niveau national (CDN) ;
- apporter une aide climatique de 100 milliards de dollars US par an (d’ici 2020) aux pays les plus pauvres et s’engager à accroître ce montant ultérieurement.
Que faut-il attendre de la COP26 ?
Les signataires de l’Accord de Paris participeront aux négociations sur différents thèmes. Les principales priorités de la COP26 sont les suivantes :
- Établir des délais communs pour l’établissement d’objectifs de réduction des émissions. Il sera ainsi possible d’atteindre des objectifs nationaux comparables, cohérents et responsables qui prennent en compte les dernières données scientifiques (voir l’encadré ci-dessous). Il s’agit notamment de décider si les objectifs nationaux doivent être revus et fixés tous les cinq ou dix ans (le délai le plus court pourrait peut-être susciter plus de responsabilisation et d’ambition).
- Renforcer l’adaptation au changement climatique et mettre l’accent sur des solutions qui en réduisent les répercussions. Il y aura notamment des discussions sur le rôle des solutions qui s’inspire de la nature, c’est-à-dire comment les forêts, les écosystèmes et des secteurs essentiels (p. ex. l’agriculture) peuvent nous aider à absorber et à stocker le carbone.
- Favoriser la transparence, l’efficacité et la qualité des marchés du carbone dans l’ensemble des pays et territoires. L’Accord de Paris présente une caractéristique importante : il autorise les pays à coopérer pour respecter leurs engagements, notamment par l’échange de droits d’émission de carbone. Il reste à définir des mécanismes de limitation des émissions de gaz à effet de serre sans se limiter au marché.
- Convenir d’objectifs de financement sans lesquels les pays moins avancés seraient plus vulnérables aux effets du changement climatique. Bien que l’Accord de Paris ait fixé un objectif de 100 milliards de dollars US d’ici 2020, un nouvel objectif de financement climatique est prévu pour 2025.
Qu’est-ce qui distingue la COP26 de ses versions antérieures ?
- La COP26 marque la cinquième réunion depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015. L’accord est officiellement entré en vigueur en 2016.
- De nouveaux engagements climatiques doivent être pris cette année (retardés d’un an par la COVID-19). Les signataires de l’Accord de Paris doivent établir des objectifs plus ambitieux (CDN) de réduction des émissions de GES tous les cinq ans dans le cadre d’un mécanisme qui ne permet aucun retour en arrière.
- Les États-Unis participeront à une COP pour la première fois depuis qu’ils ont annoncé leur retrait de l’Accord de Paris en 2016. Ils ont annoncé leur retour parmi les pays signataires en 2021.
- Selon l’accord, les pays développés devaient atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars US de financement du climat en 2020. La COP26 sera l’occasion de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif et d’évaluer les lacunes.
- Pour la majorité des climatologues, nous sommes à un moment charnière pour atteindre l’objectif mondial de limiter le réchauffement à 1,5°C. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les émissions mondiales de carbone doivent diminuer d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 si nous voulons y parvenir.3
- Les phénomènes météorologiques extrêmes perturbent de plus en plus les économies, les chaînes logistiques et les populations, rendant d’autant plus nécessaires une adaptation et une résilience face au changement climatique.
Dernières nouvelles sur le climat
En août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié la version à jour de son 6e rapport d’évaluation sur l’état du changement climatique (la précédente a été publiée en 2014). Le GIEC est un organisme des Nations Unies (ONU) qui compte 195 États membres et évalue les données scientifiques sur le changement climatique. Les organismes scientifiques de chaque pays membre de l’ONU ont accepté les conclusions de ce rapport, qui servira de base scientifique pour la COP26. Voici quelques points saillants tirés du rapport4:
- Il est clair que le changement climatique est le fruit de l’activité humaine. La dernière décennie a été plus chaude que toute autre période des 125 000 dernières années. Cette augmentation est directement attribuable à l’augmentation des émissions de GES dans l’atmosphère.
- Selon tous les scénarios d’émissions, la température moyenne mondiale continuera d’augmenter au moins jusqu’en 2050. L’évaluation montre que la Terre pourrait très bien dépasser la limite de 1,5 ºC de réchauffement d’ici le début des années 2030.
- La science du climat a considérablement progressé et devient de plus en plus précise. Les scientifiques peuvent maintenant établir un lien direct entre des événements météorologiques spécifiques et le changement climatique. De plus, le type et l’éventail des données climatiques disponibles se sont considérablement élargis depuis le dernier rapport.
- Il est encore temps de réduire les émissions, mais de nouvelles solutions et des efforts considérables seront nécessaires. Si la trajectoire actuelle des émissions se poursuit, le « budget carbone » sera épuisé dans 12 ans. Il est nécessaire de transformer de fond en comble les filières de l’énergie, de l’alimentation, des transports et des infrastructures. Nous devrons également utiliser des technologies d’ émissions négatives ou des solutions s’inspirant de la nature pour éliminer les émissions atmosphériques.
À titre de gestionnaire d’actifs et de fiduciaire des avoirs de nos clients, RBC Gestion mondiale d’actifs (GMA)5 doit s’acquitter d’une tâche importante : examiner tous les facteurs pertinents susceptibles d’influer sur les rendements ajustés au risque de nos placements. Le changement climatique compte parmi ces facteurs.
En avril 2020, RBC GMA a publié Notre approche des changements climatiques, qui officialise les engagements et les mesures que nous prenons pour intégrer pleinement le changement climatique à notre processus de placement. Nous utilisons notamment des données et des analyses pour mesurer et évaluer l’incidence des risques et des occasions liés au climat au niveau des émetteurs et des portefeuilles. Grâce à l’analyse de différents scénarios climatiques (par exemple, en comparant un scénario à +2 °C et un autre à +1,5 °C), nous pouvons également mesurer l’incidence financière potentielle de ces risques et occasions sur nos placements. RBC GMA appuie publiquement les principes de l’Accord de Paris, ainsi que l’objectif international de maintenir le réchauffement climatique à un « niveau bien inférieur » à 2 oC. Nous continuerons de participer aux initiatives mondiales visant à atténuer le changement climatique et à s’y adapter, mais aussi de travailler activement avec nos clients pour les conseiller sur la meilleure façon d’atteindre leurs objectifs liés au climat, dans la mesure du possible.6
Renseignez-vous sur l’investissement responsable à RBC Gestion mondiale d’actifs.