En ce début d’année, le moment est venu de faire le point sur les sujets et les enjeux liés à l’investissement responsable, en particulier ceux qui auront le plus d’importance pour les investisseurs et les sociétés au cours des mois à venir. Même si nous savons à peu près dans quelle direction évolueront les questions ci-dessous, nous ne connaissons pas encore la vitesse et l’ampleur de la transition, ni la façon dont les choses progresseront au fil du temps.
- Nos priorités demeurent axées sur les changements climatiques, notamment l’adaptation et la résilience. Les scientifiques et les gouvernements partagent la même ambition : atteindre la carboneutralité d’ici 2050. 1 En 2023, nous continuerons de privilégier les aspects pratiques du déploiement de ces politiques, en tenant compte de la conjoncture économique et géopolitique particulièrement complexe aujourd’hui. Dans l’Union européenne (UE) et au Royaume-Uni (R.-U.), plusieurs règlements et programmes gouvernementaux établis antérieurement entreront en vigueur cette année. Or, leur mise en œuvre posera la question de savoir quelles sont les méthodes les plus efficaces pour réduire les émissions dans l’économie réelle. Dans le même temps, la nécessité de s’adapter aux changements climatiques et de construire des infrastructures et des communautés résilientes devient d’autant plus urgente que la planète reste confrontée à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations subies en 2022. Cela nous amènera à nous concentrer sur l’adaptation aux changements climatiques et sur la résilience des gouvernements, des sociétés et des investisseurs au cours de l’année à venir.
- La nature et la biodiversité prennent le devant de la scène. En 2023, l’accent sera placé sur le rôle de la nature dans la stabilisation des changements climatiques et l’importance de diminuer la perte de biodiversité, du fait que les gouvernements, les organismes de réglementation et les organisations sectorielles s’efforcent de renforcer les cadres réglementaires et de préciser leurs attentes en la matière. Leur travail s’appuie sur le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, qui a été adopté lors de la Convention sur la diversité biologique (COP 15) en décembre 2022. Tout comme l’Accord de Paris sur le climat de 2015, la signature de ce cadre a été qualifiée de. En 2023, l’accent sera placé sur le rôle de la nature dans la stabilisation des changements climatiques et l’importance de diminuer la perte de biodiversité, du fait que les gouvernements, les organismes de réglementation et les organisations sectorielles s’efforcent de renforcer les cadres réglementaires et de préciser leurs attentes en la matière. Leur travail s’appuie sur le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, qui a été adopté lors de la Convention sur la diversité biologique (COP 15) en décembre 2022. Tout comme l’Accord de Paris sur le climat de 2015, la signature de ce cadre a été qualifiée de « moment Paris pour la nature ». Il est important de noter que pour la première fois, les réunions de la COP15 ont souligné le rôle des secteurs financiers dans la réduction des risques liés à la nature et l’élaboration de solutions fondées sur la nature. À présent que la nature et la biodiversité sont à l’ordre du jour, l’accent sera résolument placé sur la manière de mesurer et de limiter les risques liés à la nature et la perte de biodiversité. Cela exigera de nouvelles données et de nouveaux paramètres, ainsi que des améliorations dans la divulgation des renseignements, en vue d’accélérer le partage de l’information. De même que dans le domaine des changements climatiques, les collaborations et les partenariats seront essentiels pour amplifier les connaissances et agir au plus vite. Nous vous invitons à lire les Perspectives sur la biodiversité et la COP15 à l’intention des investisseurs.
- Les enjeux sociaux demeurent au cœur de toutes les questions. Les divisions politiques, la flambée de l’inflation, les prix élevés de l’alimentation, la crise de l’énergie, les tensions géopolitiques et les questions comme la cybersécurité, la gouvernance d’entreprise et les changements climatiques sont autant de questions qui ont une dimension sociale significative et pourraient avoir des répercussions à grande échelle. Selon nous, il ne suffit pas que les sociétés s’engagent en faveur de questions telles que la diversité et l’inclusion, la sécurité des données et la protection des renseignements personnels, ou encore les droits des travailleurs et l’inégalité ; elles doivent également démontrer leur progression dans la réalisation de ces objectifs. En 2023, nous pensons que les discussions sur la diversité des conseils d’administration et des équipes de direction continueront d’aller au-delà du genre pour aborder la diversité raciale, la diversité ethnique et d’autres formes de diversité, en vue de mieux refléter les communautés auxquelles s’adressent les sociétés. Nous nous attendons également à ce que la sécurité des données et la protection des renseignements personnels demeurent au cœur des préoccupations, car les violations de ces données présentent de graves risques pour les sociétés et leurs clients. Les droits des travailleurs et les inégalités demeurent une priorité, car les employés doivent faire face à la hausse des coûts et à diverses pressions économiques, tandis que les sociétés de certains secteurs sont confrontées à une pénurie de main-d’œuvre. Pour les sociétés et les investisseurs, l’intersection entre les enjeux sociaux et les données fondamentales traditionnelles devrait prédominer tout au long de 2023.
- Nous continuons de mettre l’accent sur l’investissement responsable et la transparence. L’année dernière a été marquée par une attention et une surveillance accrues au regard de l’intégration des critères ESG (environnement, société et gouvernance) et de façon plus générale, de l’investissement responsable. À bien des égards, l’attention accrue démontre que les considérations ESG font désormais partie du décor, et cela ouvre la voie à des conversations saines et constructives. Toutefois, les manchettes ont aussi mis en lumière la confusion et les malentendus qui entourent la signification de nombreux termes relatifs à l’investissement responsable. C’est compréhensible, car il n’existe pas d’harmonisation des définitions ni de la terminologie en la matière. Les organismes de réglementation du Canada, des États-Unis, de l’Europe, du Royaume-Uni et du Japon s’efforcent de renforcer la transparence dans ce domaine. En outre, les organisations sectorielles telles que l’International Sustainability Standards Board (ISSB) cherchent à établir des exigences communes pour les sociétés en ce qui concerne la divulgation des renseignements sur la durabilité et les enjeux climatiques. Toutefois, tant qu’il n’y aura pas de norme mondiale pour définir la terminologie ou les exigences, il sera important pour les investisseurs que la terminologie et la communication qu’ils utilisent soient claires, transparentes et précises. De plus, les investisseurs devront prêter une grande attention à la terminologie utilisée par les autres intervenants lorsqu’ils font référence aux critères ESG. En 2023, nous pouvons nous attendre à une attention accrue au regard de la transparence et de la divulgation des renseignements, étant donné que les investisseurs et les autres intervenants cherchent à confirmer et à clarifier la démarche des gestionnaires d’actifs en matière d’investissement responsable. En savoir plus sur la démarche de RBC Gestion mondiale d’actifs en matière d’investissement responsable.
- Divergences et convergences en matière de réglementation. Les gouvernements de tous les territoires continueront de mettre en œuvre des règlements dans un éventail de thèmes ESG, avec des récompenses aussi bien que des pénalités pour favoriser leur montée en puissance. Par exemple, la loi américaine sur la réduction de l’inflation promet d’offrir des incitatifs à l’ensemble des secteurs pour stimuler l’investissement et l’action contre les changements climatiques. Dans l’Union européenne (UE), le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières vise à imposer une taxe sur les importations de produits à forte intensité de carbone ou qui ne satisfont pas aux normes de l’UE. Les règlements sur la divulgation des renseignements, qui s’appliquent aux sociétés et aux investisseurs, devraient également être renforcés en 2023. Le Règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR) entre en vigueur en 2023 dans l’UE, et la Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises entrera en vigueur l’année suivante. Cette année, la Security Exchange Commission (SEC) des États-Unis devrait aussi achever son règlement sur la divulgation liée au climat, et nous pensons que l’International Sustainability Standards Board (ISSB) publiera des normes mondiales concernant la durabilité et les enjeux climatiques. En plus de la réglementation sur la divulgation, les organismes de réglementation cherchent à établir des règles entourant les labels de produits de placement ESG, tandis que l’UE, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et le Japon sont en train d’adopter ou de proposer des changements dans ce domaine. Bien qu’il existe des points communs entre les démarches des régions, des différences apparaissent aussi clairement. Dans leurs versions actuelles, les définitions et les exigences manquent de cohérence, que ce soit dans leurs significations ou dans les démarches proposées, et ce problème risque de semer la confusion parmi les investisseurs. Bien qu’il reste à savoir comment évoluera la réglementation, nous pensons que des règlements continueront d’être adoptés dans le domaine de l’ESG. Alors qu’il est de plus en plus difficile d’harmoniser les réglementations, il devient urgent d’avoir une orientation claire, des normes cohérentes et des données ESG de qualité élevée.
1 Sixième rapport d’évaluation du GIEC : impacts, adaptation et vulnérabilité, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2022, lien et Accord de Paris, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, 2015, lien