Maya Funaki, gestionnaire de portefeuille, Actions asiatiques RBC, RBC Global Asset Management (Asia) Limited, présente un résumé du marché en 2025 pour cette catégorie d’actif et donne ses impressions pour 2026.
Les actions japonaises ont bondi en 2025, l’indice MSCI Japan dépassant les sommets de 1989, sous l’effet des réformes de la gouvernance d’entreprise, de l’amélioration des données fondamentales, des cours raisonnables et de la croissance constante du BPA.
Des changements politiques ont conduit à l’élection de la première femme à la tête du gouvernement japonais, dont l’approche favorable à la croissance et à l’investissement a été bien accueillie par le marché, bien que la lutte contre l’inflation élevée sera une priorité en 2026.
Les tensions géopolitiques avec la Chine sont considérées comme passagères, contrebalancées par le renforcement des liens avec les États-Unis qui favorise un renouveau dans plusieurs secteurs, comme la défense et la construction navale.
Les investisseurs mondiaux sont très sous-exposés à la troisième économie en importance au monde, et nous nous attendons à une forte impulsion à mesure que la confiance des investisseurs se raffermira à l’égard du Japon.
(en anglais seulement)
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Transcription
2025 a été une autre année positive pour les actions japonaises. L’indice MSCI Japan a largement battu son record de 1989, soutenu par l’accélération des tendances ayant contribué au redressement du marché au cours des dernières années. En premier lieu, le succès de la réforme de la gouvernance d’entreprise à Tokyo a aidé à maintenir l’intérêt des investisseurs dans la région. Ces conditions, combinées à l’amélioration des données fondamentales des sociétés, aux évaluations raisonnables et à une croissance constante des bénéfices par action, suggèrent que le marché a encore une grande marge de manœuvre pour s’apprécier.
Cela dit, le Japon a dû surmonter plusieurs obstacles cette année. En septembre, M. Ishiba a démissionné de son poste de chef du Parti libéral-démocrate (PLD) à la suite de la perte de majorité du parti à la chambre haute en juillet, mais non sans avoir conclu avec l’administration Trump un accord de franchise de droits de douane de 15 %. Après quelques semaines d’incertitude, Mme Takaichi a remporté le vote pour la direction du PLD et est devenue la première femme à occuper des fonctions de Première ministre au Japon.
L’événement a été bien accueilli par le marché, en raison de sa position en faveur de la croissance et de l’investissement à l’image de son mentor, M. Abe. Cette approche marque un point d’inflexion important dans la politique du Japon, baptisée Abenomics 2.0 et caractérisée par une politique budgétaire modestement expansionniste, une normalisation monétaire progressive et une réforme structurelle. Force est de reconnaître que Mme Takaichi devra avancer avec prudence, dans un contexte d’inflation élevée depuis plusieurs décennies. Les salaires réels devront suivre le rythme de ce nouvel environnement, mais nous pensons qu’ils s’ajusteront à la fin de 2025 et au début de 2026, au moment de la mise en place des hausses de taux qui ont été reportées.
La politique étrangère de Mme Takaichi a suscité de petites inquiétudes, notamment en ce qui concerne les relations entre le Japon et la Chine qui ont connu quelques turbulences au début de son mandat. Nous savons toutefois que les tensions entre le Japon et la Chine ont souvent éclaté dans le passé, mais que leurs retombées négatives ont été de courte durée. Contrairement à la Chine, le Japon souhaite maintenir des liens solides avec les États-Unis et ses autres partenaires stratégiques en vue d’un renouveau dans plusieurs secteurs comme la défense et la construction navale.
En outre, la faiblesse relative du yen devrait stimuler les bénéfices des entreprises de même que dans les pays voisins comme la Corée du Sud. Après la forte croissance enregistrée cette année, dans des conditions similaires, nous estimons que c’est un important facteur de réussite pour l’avenir du Japon. Les investisseurs mondiaux demeurent sous-exposés à la troisième économie en importance au monde, et nous nous attendons à une forte impulsion à mesure que la confiance des investisseurs se raffermira à l’égard du Japon. La normalisation de l’inflation, les taux relativement bas et la réforme de la gouvernance d’entreprise nous laissent penser que la reprise du marché se poursuivra au cours de la nouvelle année.
Intervenant :
Maya Funaki, Gestionnaire de portefeuille, Actions asiatiques RBC, RBC Global Asset Management (Asia) Limited