Findlay Franklin, gestionnaire de portefeuille BlueBay, Titres de créance en actifs multiples BlueBay, RBC Global Asset Management (UK) Limited, présente un résumé du marché en 2025 pour cette catégorie d’actif et donne ses impressions pour 2026.
L’année 2025 a présenté d’importants défis pour les gestionnaires de portefeuille, malgré les bons résultats enregistrés en fin d’année par les actifs à risque et les titres à revenu fixe. Les stratégies de titres de créance en actifs multiples ont aidé les investisseurs à se protéger contre les risques baissiers tout en saisissant les occasions de hausse.
Les marchés émergents ont surpassé les prévisions, les marchés locaux tirant parti de la faiblesse du dollar américain et des baisses de taux agressives. Les solides rendements en devises fortes sont quant à eux attribuables à une sélection ascendante de titres régionaux à forte conviction.
Les obligations convertibles se sont distinguées en apportant de la convexité dans le secteur de l’IA et une protection contre les baisses, grâce à des émissions record.
L’environnement macroéconomique de 2026 semble favorable aux titres à revenu fixe, grâce à la résilience de la croissance américaine, aux baisses de taux attendues de la Fed et aux premiers signes de reprise en Europe soutenus par des mesures de relance budgétaire. Dans ce contexte, les titres de créance en actifs multiples demeurent une approche dynamique pour tirer parti des occasions qui se présentent à l’échelle mondiale.
La flexibilité demeure cruciale à mesure que l’exceptionnalisme des États‑Unis et la suprématie du dollar rencontrent des défis. Les investisseurs scrutent davantage les stratégies de couverture de change et diversifient leurs expositions à l’international dans un contexte d’amélioration des bilans souverains sur les marchés émergents.
(en anglais seulement)
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Transcription
L’année 2025 a été positive pour les actifs à risque, de même que pour les titres à revenu fixe. Aujourd’hui, si nous regardons les rendements réalisés depuis le début de l’année pour un éventail de catégories d’actifs, nous pourrions imaginer que l’année a été facile pour les gestionnaires de portefeuilles. Or, du point de vue des gestionnaires, cette année a été loin d’être facile. Nous avons dû composer avec une volatilité que les chiffres de fin d’année ne reflètent pas. Revenons au lancement choc de DeepSeek en janvier, ce modèle chinois moins cher, mais tout à fait efficace qui a bouleversé la dynamique des investissements dans la technologie aux États-Unis. Puis en avril, l’annonce des droits de douane du Jour de la Libération qui a ébranlé toute la conjoncture macroéconomique, suivie d’une nouvelle escalade des tensions au début de l’été au Moyen-Orient.
Nous avons passé 11 mois à naviguer entre les rotations, en tenant compte à la fois des nouvelles micro- et macroéconomiques. Dans ce contexte, la capacité à puiser dans un large éventail d’actifs de crédit a aidé les investisseurs à surmonter la tempête dans la catégorie des titres de créance en actifs multiples, en se protégeant à la baisse, mais tout en tirant parti des rebonds et du portage, pour terminer l’année sur de solides rendements absolus en dépit du cumul d’événements survenus au cours de la période.
Deux secteurs se sont démarqués cette année. Tout d’abord, les marchés émergents. C’est une histoire en deux parties. Sur les marchés locaux, nous avons constaté une détérioration de la prédominance du dollar plus tôt dans l’année, parallèlement à de puissantes forces déflationnistes dans les marchés émergents qui ont donné le feu vert aux banques centrales pour réduire les taux de façon plus énergique. C’est ainsi que les rendements locaux ont atteint leurs meilleurs niveaux des dernières années. En ce qui concerne la devise forte, le marché ne s’est pas vraiment axé sur le bêta. Il s’est plutôt intéressé à la sélection des actions. D’après ce que nous avons constaté, les rendements ont surtout été liés à des placements à forte conviction et à une sélection ascendante de sociétés aux caractéristiques très spécifiques. Par exemple en Argentine, au Liban ou en Colombie.
Un autre secteur qui s’est démarqué est celui des obligations convertibles. Les obligations convertibles ont fait exactement ce pour quoi elles ont été conçues, offrant une convexité aux investisseurs tout en tirant parti des gains dans le secteur de l’IA, tant aux États-Unis qu’en Asie, mais avec un seuil de protection lorsque la valeur des actions est chahutée. Nous avons également connu une année record sur le plan des émissions, ce qui a maintenu la liquidité du marché et créé une multitude d’occasions. Si vous recherchez un rendement ajusté au risque, les actions convertibles ont sans doute produit le ratio Sharpe le plus élevé de l’année dans le secteur des titres à revenu fixe.
De manière générale, nous pourrions envisager 2026 comme une année propice à l’acquisition de titres à revenu fixe. Dans l’ensemble, la conjoncture macroéconomique est encourageante. Aux États-Unis, nous pensons que la croissance demeurera résiliente l’année prochaine. La Réserve fédérale devrait continuer de réduire les taux, dans le contexte de la déréglementation et des réductions d’impôts qui influeront sur toute l’économie. En Europe, nous voyons enfin les signes d’un rétablissement de l’économie qui, nous l’espérons, profitera de la stimulation budgétaire mise en œuvre dans les secteurs des infrastructures et de la défense. Encore une fois, les titres de créance en actifs multiples représentent un moyen dynamique de tirer parti de cette situation, car ils permettent de puiser dans un large éventail d’occasions mondiales associées à une diversité de catégories d’actifs.
Nous voyons deux messages importants à faire passer en prévision de l’année à venir. Tout d’abord, nous accordons la priorité à la souplesse dans le contexte d’un produit mondial. L’un des thèmes clés de cette année a été la remise en question constante de l’exceptionnalisme des États-Unis et de la prédominance du dollar américain. Tout récemment, ce débat est revenu à l’ordre du jour, remettant en cause l’idée d’un exceptionnalisme des grandes entreprises américaines, tandis que la valorisation des majeurs participants à la course vers l’IA a été passée au peigne fin. Si la prime associée aux États-Unis commence à chanceler, nous pouvons imaginer que le dollar américain marginal ne se retrouvera plus forcément dans les actifs en dollars américains.
Nous commençons déjà à le constater auprès des acheteurs étrangers en ce qui concerne leurs ratios de couverture. Les opérations de couverture, qui permettent de se protéger contre les mouvements de devises, sont gérées de façon beaucoup plus rigoureuse que jamais. Les investisseurs n’acceptent plus aveuglément des positions en dollars. Cette situation devrait mettre une limite à la prédominance du dollar. Si nous ajoutons l’amélioration des bilans souverains dans les marchés émergents, notamment en comparaison avec ceux des marchés développés, nous avons tout à coup un éventail d’occasions mondiales très intéressantes et diversifiées.
Deuxièmement, nous croyons que la gestion active sera la clé du succès cette année. Étant donné que les écarts des indices de titres à revenu fixe sont au plus serré depuis plusieurs décennies, en 2026 notre travail ne se limitera pas à la répartition d’actifs. Même si nous demeurons d’avis que la sélection descendante sera importante, le plus pressant sera de tirer profit de la dispersion. Nous devrons analyser le marché au-delà de ces indices. Le fait de privilégier une solide sélection ascendante nous permettra de constituer des portefeuilles réellement efficients en équilibrant le rendement par rapport au risque de défaillance.
Pour conclure, il s’agira en 2026 de combiner les grandes décisions macroéconomiques descendantes avec une sélection de titres ascendante menée de façon rigoureuse. Si cette condition est remplie, l’élargissement de l’investissement dans le secteur des titres de créance en actifs multiples offrira d’amples occasions l’an prochain.
Intervenant :
Findlay Franklin, Gestionnaire de portefeuille BlueBay, Titres de créance en actifs multiples BlueBay RBC Global Asset Management (UK) Limited