Dans sa webémission du mois d’août, notre économiste en chef se concentre sur l’inflation et les perspectives de réduction des taux d’intérêt. Malgré certains risques persistants, la plupart des tendances sont favorables, notamment :
La poursuite de la baisse de l’inflation
Un atterrissage en douceur qui reste le scénario le plus probable
De nouvelles réductions des taux d’intérêt prévues
Il aborde également la panne informatique mondiale, les élections américaines, les bilans budgétaires qui révèlent des gouvernements débordés, et bien d’autres sujets.
Durée : 30 minutes, 55 secondes
Transcription
00:00:05:08 - 00:00:28:09
Bienvenue, je m'appelle Eric Lascelles. Je suis l'économiste en chef de RBC Gestion mondiale d'actifs et je suis heureux de partager avec vous nos dernières réflexions économiques, dans le cadre de notre webdiffusion économique mensuelle du mois d'août. Le titre de cette édition est L'intrigue économique et politique s'épaissit, en référence à des événements intéressants et complexes, tant sur le plan économique que politique.
00:00:28:09 - 00:00:56:08
Sur le plan économique, nous continuons à observer des signes de décélération, ce qui est probablement bénin, mais nécessaire. Mais on ne peut pas complètement exclure des résultats plus graves en termes de faiblesse de l'économie. Nous allons donc aborder ces questions et ces risques.
Sur le plan politique, bien sûr, l'intrigue s'est considérablement étoffée, du moins dans le contexte de l'élection présidentielle américaine, avec toutes sortes d'événements exceptionnels qui se sont produits au cours du mois dernier et sur lesquels je reviendrai dans un instant.
00:00:56:08 - 00:01:14:04
Bulletin de notes. Entrons dans le vif du sujet. Commençons par le bulletin de notes comme on le fait toujours, et en particulier, commençons par les aspects positifs. Tout d’abord, observation importante : l'inflation continue de baisser. Vous vous souviendrez que l'inflation était beaucoup trop élevée.
00:01:14:10 - 00:01:37:17
Elle a baissé de manière satisfaisante pendant la majeure partie de l'année 2023. Mais elle est restée bloquée pendant un temps et est même légèrement remontée au début de 2024. Nous avons reçu, pour les États-Unis, le Canada et d'autres pays, les dernières données mensuelles sur l'inflation. La baisse a été très nette, ce qui confirme l'idée qu’elle ne va pas rester bloquée à un niveau élevé.
00:01:37:17 - 00:01:56:17
Elle peut probablement continuer à s'améliorer. Les banques centrales peuvent donc réduire leurs taux. C'est très important. C'est un élément central du portrait actuel. L'économie continue de croître. Je pense avoir affirmé exactement la même chose il y a un mois. C'est toujours vrai. Ce n’est pourtant très emballant, ne serait-ce que parce que, comme je le dirai dans un instant, l'économie ralentit aussi.
00:01:56:17 - 00:02:12:14
Et il s’agit ici d’un thème négatif, mais il ne faut pas perdre de vue que l'économie continue de croître. Et c’est le minimum que nous attendons d'une économie. C'est ce qu'elle fait pour le moment. Nous pensons toujours qu'un atterrissage en douceur est plus probable qu'un atterrissage brutal. Nous pensons donc que l'économie peut continuer à croître.
00:02:12:18 - 00:02:39:09
Toutefois, nous ne prévoyons pas de croissance rapide. En fait, nous prévoyons une croissance lente au cours des prochains trimestres. Mais nous pensons qu'il est plus probable que les économies continuent à progresser plutôt que de stagner ou de tomber en récession. Ce risque n'est pas nul. Nous en reparlerons dans un instant.
Mais nous pensons qu'il y a suffisamment de vents arrière. En effet, les banques centrales ont commencé à réduire leurs taux et d'autres, comme la Réserve fédérale américaine, commencent à le faire, ce qui devrait permettre à l'économie de continuer à progresser.
00:02:39:09 - 00:02:59:09
La liste des thèmes positifs n'est pas très longue, mais elle est importante. Du côté négatif, commençons par un choc idiosyncratique qui s'est produit il y a quelques semaines, du moins au moment où j'écris ces lignes, c'est-à-dire à la toute fin du mois de juillet. Nous avons eu une panne informatique mondiale. Un logiciel crucial — que pourtant peu de gens utilisent au quotidien — a fait une mauvaise mise à jour et a mis hors service une grande partie des ordinateurs du monde entier pendant un certain temps.
00:02:59:16 - 00:03:16:09
La plupart de ces problèmes ont été résolus en l'espace d'une journée ou de quelques jours. Mais certains de ces problèmes ont persisté, au moins pendant quelques semaines. On peut dire plusieurs choses à ce sujet.
00:03:16:09 - 00:03:34:19
Le commentaire le plus important que je puisse faire est que, du point de vue d'un économiste, cela me rappelle beaucoup une catastrophe naturelle, en ce sens que vous subissez un impact négatif aigu et à court terme. Ensuite, on se reconstruit ou on se rétablit assez rapidement. Les données économiques du mois sont peut-être plus faibles qu'elles ne l'auraient été autrement.
00:03:34:21 - 00:04:04:09
Mais on rebondit le mois suivant, lequel est peut-être même un peu plus fort qu'il ne l'aurait été. Et il n'y a pas de conséquences à long terme.
L'analogie n'est pas parfaite. Après une catastrophe naturelle, il faut reconstruire. Il y a moins de reconstruction à faire dans ce cas-ci, mais au moins, on peut penser que de nombreuses entreprises seront maintenant un peu plus attentives à la résilience ou à la durabilité de leurs systèmes informatiques, et qu'elles vont peut-être cesser de prioriser la minimisation des coûts ou consacrer plus de temps à s'assurer que ceux-ci sont fiables.
00:04:04:09 - 00:04:24:05
Beaucoup de spéculation pour un petit point sur une page, mais peut-être aussi verrons-nous les régulateurs et les fonctionnaires gouvernementaux regarder de plus près et se demander comment tous les systèmes informatiques du monde entier peuvent être si dépendants d'un seul facteur. Il se pourrait donc qu'une plus grande surveillance réglementaire se mette en place au fil du temps.
Que pouvons-nous dire d'autre sur les aspects négatifs?
00:04:24:05 - 00:04:46:16
L'activité économique continue de ralentir. J'ai dit que l'économie était en croissance. C'est le cas, mais la croissance est un peu moins rapide. Il s'agit là encore d'un phénomène probablement bénin, probablement nécessaire pour ralentir l'inflation et parvenir à ce fameux atterrissage en douceur. Mais nous ne pouvons pas exclure le risque d'une situation plus grave.
Il est indéniable que les taux élevés sont toujours là et qu'ils sont toujours douloureux.
00:04:46:16 - 00:05:04:08
Ils commencent à baisser, mais ils ne sont certainement pas bas. Et nous ne pouvons pas nier qu'il existe toujours un risque non négligeable de récession. Nous avons la même probabilité depuis le début de l'année. Nous pensons qu'il y a 65 % de chances que l'économie nord-américaine continue de croître. Il y a peut-être 35 % de chances qu'elle plonge dans une récession temporaire.
00:05:04:08 - 00:05:26:17
Nous pensons que toute récession serait courte et peu profonde. Ce n'est pas notre scénario de base, mais ce n'est pas impossible non plus.
Sur le plan des facteurs intéressants, les élections américaines s’intensifient. J'entrerai dans les détails plus tard, mais résumons les choses ainsi :
- Une très mauvaise performance de Biden lors du débat
- Une tentative d'assassinat contre Trump
- Biden se retire de la course
- Kamala Harris est désormais la candidate présumée.
00:05:26:19 - 00:05:45:12
En fait, l'élection s'est intensifiée à plusieurs égards. Je reviendrai sur ce que cela signifie plus tard.
Un élément qui, je pense, a échappé à la plupart des gens est une décision juridique rendue à la fin du mois de juin. On l'a appelé l'arrêt Chevron.
00:05:45:12 - 00:06:08:16
Essentiellement, cette décision réduit le pouvoir exécutif des présidents américains. Dans l'état actuel, il y a des lois en vigueur. Ces lois sont parfois assez vagues et les présidents disposent d'une certaine latitude pour les interpréter. Ils peuvent, par exemple, affecter le nombre de travailleurs qu’ils désirent à la frontière, même si la loi stipule clairement l’interdiction de franchir la frontière illégalement.
00:06:08:18 - 00:06:34:04
L'arrêt Chevron réduit considérablement la capacité des présidents ou des personnes travaillant dans ces agences à interpréter ces lois comme ils l'entendent. On l’a décrit comme un transfert de pouvoir de la branche exécutive à la branche juridique. C'est peut-être une façon de voir les choses.
On peut aussi dire que les présidents ont maintenant moins de pouvoir discrétionnaire. Au sortir de cette élection, il est probable que le Congrès soit divisé, ce qui limiterait la capacité des présidents à adopter des lois.
00:06:34:07 - 00:06:55:24
Cela diminue peut-être la capacité de l'un ou l'autre candidat à la présidence à s'écarter de manière significative du statu quo. C'est probablement exagéré de dire à quel point c'est limitatif. Néanmoins, cela pourrait être l'un des développements les plus importants de 2024 lorsque nous regarderons en arrière, dans cinq ou dix ans.
Enfin, nous nous sommes penchés avec attention sur la question fiscale. Cela fait un moment que je parle des gouvernements qui ont des déficits importants et des dettes élevées.
00:06:55:26 - 00:07:12:28
Nous avons fait un travail de recherche pour savoir qui, au niveau international, se trouve dans la position la plus difficile. Et nous avons conclu que l'Italie est peut-être le pays le plus mal loti. Mais les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et le Brésil méritent également d'être examinés de près. J'y reviendrai dans un instant. Voilà pour le tour d'horizon.
L'inflation internationale se rapproche de l'objectif de 2 %. Examinons ces questions plus en détail. Commençons par l'inflation. L'inflation s'est considérablement améliorée. Voyez que ces mesures concernent les grands pays développés. L'inflation est passée de 8, 9, 10 % à 2, 3, voire 3,5 %.
00:07:28:20 - 00:07:47:02
Il y a eu amélioration. Il y avait eu quelques inconstances que j'ai mentionnées plus tôt dans l'année. Nous constatons, de manière générale, une nouvelle progression à la baisse ces derniers temps. C'est une bonne chose. Sans être encore là où on le voudrait, les marchés — et nous-mêmes — nous sentons mieux avec l'inflation, moins nerveux à l'idée que l'inflation reste bloquée à 3 ou 4 %.
00:07:47:02 - 00:08:05:11
Cela semble moins plausible qu'il y a quelques mois.
La tendance de l'inflation américaine s'est nettement améliorée. Examinons les chiffres de l'inflation aux États-Unis en particulier, l'économie phare. Voici donc l'évolution d'un mois sur l'autre. Les barres bleu foncé représentent l'ensemble des prix à la consommation. Au cours des deux derniers mois, les prix à la consommation ont été stables, puis en légère baisse.
00:08:05:11 - 00:08:27:05
C'est certainement une tendance très favorable par rapport à ces mois difficiles de 2022, où les prix augmentaient pratiquement d'un point de pourcentage chaque mois. C'est donc une bonne chose. La ligne dorée sur le graphique est encore plus importante. Il s'agit de l'inflation de base. Elle exclut certains éléments, ce qui peut sembler inapproprié. Mais la raison pour laquelle nous faisons cela est qu'elle est plus lisse, qu'elle n'est pas faussée par les fluctuations des prix de l'essence, par exemple.
00:08:27:05 - 00:08:45:22
L'inflation de base a également baissé de manière importante. Pas aussi profondément, mais cette ligne dorée est sur une tendance à la baisse. L'inflation se présente sous un jour beaucoup plus favorable. Ces données ne vont que jusqu’à juin, et les données de juillet semblent un peu plus chaudes. Nous savons que l'essence a augmenté un peu, de même que quelques autres facteurs.
00:08:45:22 - 00:09:03:06
Ne nous attendons pas à un miracle pour le mois prochain. Mais sur la base de la tendance, nous pensons qu'il y a une certaine marge d'amélioration et nous sentons bien à ce sujet en ce moment.
L'inflation se porte bien selon toute une série de paramètres. Voici notre grand tableau rempli de couleurs, mais le message principal est que le vert est positif et que nous avons beaucoup de bonnes nouvelles sur un et trois mois.
00:09:03:06 - 00:09:21:10
Il y a un large éventail de mesures à prendre en compte. Pas seulement l'IPC (l’indice des prix à la consommation), mais aussi certaines variantes plus obscures de l'inflation, certaines composantes en baisse au second semestre, et tout cela semble meilleur que ce qu'il en était. C'est donc une bonne chose. Encore une fois, il n'y a aucune garantie que les choses restent bonnes à tous les mois.
00:09:21:10 - 00:09:42:27
Mais nous pensons que l'inflation évolue désormais dans la bonne direction. L'inflation se présente donc sous de bons auspices.
Baisse des taux en Amérique du Nord; le Canada en premier. Passons aux taux d'intérêt et aux banques centrales — et bien sûr, les deux sont liés. Les banques centrales sont en train de réduire leurs taux. Ce n'est pas nouveau; les banques centrales de plusieurs pays développés réduisent leurs taux depuis plusieurs mois maintenant.
00:09:42:27 - 00:10:01:21
Le processus s'est poursuivi au Canada. Le Canada est la ligne dorée sur le graphique. Le Canada vient de procéder à une nouvelle baisse de taux très récemment, au moment où j'enregistre ces lignes. Nous en sommes à deux réductions. Le taux au jour le jour de la Banque du Canada est ainsi passé de 5 à 4,5 %. Au moment où j'enregistre ces lignes, il y a environ une heure, la Fed a rendu sa dernière décision.
00:10:01:21 - 00:10:21:26
Elle n'a pas réduit ses taux. C'était attendu. Nous ne nous attendions pas à ce qu'elle réduise ses taux. La ligne bleue sur le graphique est toujours à son sommet d'environ 5,5 % à l'heure actuelle. Mais la Fed parle maintenant de plus en plus explicitement d'une réduction des taux. Le marché est assez confiant, en effet, dans le fait que la décision de septembre, la prochaine décision, contiendra probablement une baisse de taux de 25 points de base.
00:10:21:26 - 00:10:38:21
Je peux dire avec un bon niveau de confiance que la Fed commencera à réduire ses taux rapidement. D'une part, les marchés se sentent beaucoup plus à l'aise pour évaluer de multiples baisses de taux. On s’entend pour dire, à juste titre, que les banques centrales n'ont plus besoin d'augmenter les taux.
00:10:38:21 - 00:11:01:11
Mais il ne s’agit pas de baisser massivement les taux à chaque décision. L'idée avait été d'y aller lentement. On parlait d'une baisse de taux, suivie de quelques pauses, puis d'une autre baisse de taux, suivie de quelques pauses. Or, la Banque du Canada vient de réduire ses taux lors de deux réunions consécutives. Le marché ne prévoit pas nécessairement trois réductions pour les trois prochaines réunions d’ici la fin de l'année, mais au minimum deux réductions sur trois.
00:11:01:11 - 00:11:16:20
Il y en aurait donc quatre ou cinq au cours du second semestre de l'année. Les baisses de taux sont donc un peu plus rapides qu'on ne l'avait imaginé. Bien sûr, c'est une bonne chose dans la mesure où des taux d'intérêt élevés nuisent à l'économie et à l'emprunt des ménages. Mais la Fed n'a pas besoin d'agir aussi rapidement. Elle part d'un niveau plus élevé.
00:11:16:20 - 00:11:35:01
L'économie américaine est moins sensible aux taux d'intérêt, mais la Fed est néanmoins assez proche d'une réduction en septembre, et probablement d'une autre réduction en novembre ou décembre. Les États-Unis commencent donc eux aussi à réduire leurs taux d'intérêt. Elle semble y avoir mis du temps, mais là encore, la Fed pourrait agir un peu plus rapidement que ce que nous pensions.
00:11:35:07 - 00:11:52:29
Nous sommes toujours d'avis qu'un taux directeur neutre se situe entre 2 et 3,5 %. J'aimerais que ce soit plus précis, mais c'est quelque chose comme ça. Il ne me semble donc pas déraisonnable de penser qu'en particulier au Canada, on peut se diriger vers un taux de 3 % d'ici le milieu de l'année prochaine. Cela pourrait prendre un peu plus de temps aux États-Unis.
00:11:52:29 - 00:12:12:02
Mais le fait est qu'il y a une bonne marge de manœuvre pour un assouplissement. Et cela devrait atténuer les vents contraires de l'économie nord-américaine. Parallèlement, la Banque centrale européenne est toujours en position de réduire ses taux. C’est vrai aussi pour la Banque d'Angleterre.
La Banque du Japon, quant à elle, ne devrait pas réduire ses taux. Elle vient de procéder à sa première hausse de taux depuis un certain temps.
00:12:12:02 - 00:12:28:20
Le Japon est tout simplement sur une voie différente. Mais la plupart des banques centrales éliminent une partie de la douleur liée aux taux d'intérêt. Les rendements obligataires en témoignent.
La baisse des rendements reflète l'inflation et les attentes des banques centrales. Ce graphique ne rend peut-être pas compte de toute l’histoire, car il montre que les rendements obligataires sont beaucoup plus élevés qu'ils ne l'étaient en 2020.
00:12:28:20 - 00:12:45:06
Bien sûr, si l'on remonte un peu plus loin dans le temps, les rendements n'étaient pas aussi bas auparavant. Ce que j'essaie de dire ici, c'est qu'après cette longue période de hausse des taux d'intérêt et des rendements, nous assistons à un léger recul. Vous pouvez voir cette petite flèche vers le bas sur la droite. C'est le marché qui évalue le début des baisses de taux.
00:12:45:09 - 00:13:06:18
Et le marché, dans certains cas, constate les réductions de taux effectives dans d'autres juridictions.
Je pense aussi qu'il y a un peu d'inquiétude concernant la croissance, qui pourrait s'affaiblir, et un peu moins d'inquiétude concernant l'inflation, qui s'affaiblit également. Chacun de ces éléments contribue à la baisse des rendements obligataires. Nous pensons que les rendements obligataires peuvent encore baisser un peu au cours de l'année à venir.
00:13:06:20 - 00:13:25:20
La course à la présidence des États-Unis s'est à nouveau resserrée. Passons à un sujet pour le moins passionnant, l'élection présidentielle américaine. Comme je l'ai dit au début de ma présentation, la course s'est intensifiée, c'est le moins qu’on puisse dire. Commençons par ce qui s'est passé avant le 27 juin, depuis 2023.
00:13:25:20 - 00:13:44:04
En résumé, la course était déjà serrée à ce moment-là. Par moments, les démocrates étaient en avance dans la course, mais nous l’avons vue se resserrer au printemps et le candidat républicain, Trump, prendre un peu d'avance. Ce qui nous amène au premier débat présidentiel.
00:13:44:04 - 00:14:03:18
Le candidat démocrate, le président Biden, y a fait une très mauvaise prestation. Les chances d'un président républicain ont donc augmenté. C'est la ligne rouge qui grimpe sur le graphique, et elle a continué à augmenter par la suite, au fur et à mesure que les inquiétudes concernant les facultés mentales et l’âge de Biden se sont multipliées. Puis il y a eu une tentative d'assassinat contre Trump. Bien sûr, il y a survécu et sa popularité s'est considérablement accrue.
00:14:03:21 - 00:14:23:18
Suite à cet événement quelque peu héroïque, la popularité de Trump s'est encore accrue. À son apogée, on lui donnait deux chances sur trois de remporter la présidence. Il avait donc 65 % de chances de gagner. Pas une certitude, mais une très forte probabilité. Puis Biden s'est retiré.
00:14:23:18 - 00:14:40:25
Biden ne sera pas candidat à la présidence pour un autre mandat. Et Kamala Harris est devenue la nouvelle candidate démocrate à la vice-présidence. Elle a bénéficié d'une véritable lune de miel. Vous pouvez voir la ligne rouge redescendre et la ligne bleue remonter. Si vous aviez dormi tout le mois dernier, vous vous ne seriez aperçu de rien.
00:14:40:26 - 00:14:55:21
Après tous ces événements extraordinaires, nous sommes revenus aux chiffres d’il y a environ un mois. Et le fait est qu'il s'agit à nouveau d'une véritable course. Nous sommes à trois mois de l'échéance. Le vainqueur nous est inconnu. Les choses pourraient se produire de plusieurs façons.
00:14:55:21 - 00:15:12:13
On pourrait imaginer que Harris continue sur sa lancée et prenne la tête. On pourrait imaginer que la lune de miel s'estompe au fur et à mesure que les Américains y regardent de plus près. Souvenez-vous qu’elle n'avait pas fait une très bonne campagne en 2020. Il devrait y avoir un ou deux autres débats, ce qui pourrait redistribuer les cartes. Plusieurs issues sont possibles.
00:15:12:14 - 00:15:29:25
Pour l’instant, l'interprétation la plus simple est que Trump est toujours légèrement en tête. C'est l'issue la plus probable, même si ça demeure très serré. Il existe un dynamisme certain du côté des démocrates en ce moment. Cela pourrait changer.
Cela pourrait être l'un ou l'autre. J'étais justement à mettre à jour mes prévisions économiques trimestrielles et c’est très déroutant.
00:15:29:25 - 00:15:44:20
Il faudrait pouvoir deviner qui va gagner pour faire des prévisions cohérentes. Ce n'est pas très clair pour l'instant. C'est une chose difficile à faire. Pour bien faire, il faudrait maintenir deux séries de prévisions économiques en ce moment. Mais cela reste terriblement intéressant.
00:15:44:22 - 00:15:59:16
La course au sens large reste nuancée. Lorsque nous prenons du recul par rapport à la course à la présidence comme telle et que nous reconnaissons qu'il y a des courses au Sénat et à la Chambre des représentants, voici ce que nous voyons : les Républicains et Trump ont environ 52 % de chances de remporter la Maison Blanche. Mais vous pouvez voir que le Sénat et la Chambre sont divisés.
00:15:59:16 - 00:16:24:03
À ce stade, le Sénat a légèrement plus de chances de devenir républicain. C'est intéressant. Il est actuellement démocrate, soit dit en passant. Inversement, la Chambre est légèrement plus susceptible de devenir démocrate. C'est également intéressant. Elle est actuellement républicaine. Essentiellement, on s'attend à ce que les choses basculent.
Pour l'instant, on pense que le Congrès pourrait être divisé, ce qui limiterait la capacité des présidents à faire des choses importantes, ou appliquer les mesures les plus agressives qu'ils proposent.
00:16:24:06 - 00:16:43:26
Mais il faut noter qu'en général, lorsque l'opinion publique change, elle change non seulement dans la course à la présidence, mais aussi dans les autres courses. Ainsi, si Trump ou Harris devaient remporter une victoire éclatante, il n'est pas impossible qu'ils récupèrent également la Chambre et le Sénat, étant donné que les courses y sont déjà serrées pour l’instant.
00:16:44:03 - 00:17:02:13
En général, il est plus probable que la Chambre et le Sénat soient balayés par les Républicains que par les Démocrates. Mais à l'heure actuelle, le scénario le plus probable est qu'un parti obtienne le premier et l'autre, le second, ce qui voudrait dire une situation de blocage. Auquel cas, les propositions les plus extrêmes de l'un ou l'autre candidat ne se concrétiseront probablement pas.
00:17:02:13 - 00:17:26:20
Une telle chose n’est pas garantie, parce que le président peut également passer des lois par décret.
Les considérations tarifaires théoriques pour le PIB (le produit intérieur brut). Les droits de douane ont occupé une place centrale, en particulier dans le programme de Trump. Il ne s’agit pas d’une exclusivité des républicains. Ces dernières années, le président démocrate Biden a lui aussi augmenté les droits de douane sur la Chine. Il ne s'agit donc pas d'une question purement partisane. Néanmoins, la campagne de Trump parle d'un tarif douanier de 10 % pour tous et, pour la Chine, d'un tarif douanier de 60 %.
00:17:26:20 - 00:17:43:25
On pourrait penser que si des droits de douane sont appliqués, ils seront probablement moins extrêmes que cela, mais il n'en reste pas moins que les discussions à ce sujet sont très sérieuses.
Une chose que nous avons apprise en 2016 et 2017, lorsque la dernière série de droits de douane a été mise en place lors de la première présidence Trump, c'est qu'ils ont nui à la croissance.
00:17:43:25 - 00:18:02:08
Je vais vous parler des implications. L'effet n'est pas écrasant. Il réduit un peu la croissance. Il ajoute un peu d'inflation. Les droits de douane appliqués la dernière fois n’ont pas été si déterminants pour l'économie. À la marge, ils l’ont un peu ralentie. Le risque est plus grand cette fois-ci dans la mesure où ces droits de douane sont plus importants.
00:18:02:08 - 00:18:18:20
Il faut en être conscient. Mais pour ce qui est du fonctionnement des droits de douane, il y a quelques points à souligner.
Certaines choses positives peuvent se produire. Si vous êtes un pays qui impose des droits de douane, vous pouvez, en théorie, bénéficier d'une plus grande production nationale parce que vos entreprises peuvent fabriquer des produits avant les pays étrangers.
00:18:18:22 - 00:18:35:08
Bien sûr, le gouvernement perçoit des recettes fiscales sur les droits de douane payés par les entreprises étrangères, ce qui est une bonne chose.
Cependant, il y a potentiellement des conséquences négatives qui sont un peu plus subtiles, mais qui sont importantes en nombre. Les prix des produits augmentent. Vous n'avez plus accès à ces produits étrangers bon marché. Et la concurrence est moins forte au niveau national.
00:18:35:08 - 00:18:51:01
Les entreprises peuvent augmenter leurs prix. L’économie est moins spécialisée. Elle se trouve à bout de souffle, incapable de fournir la marchandise. Elle veut en faire plus, et finit par en faire moins.
En général, votre monnaie s’élève si vous appliquez un tarif douanier. Vous perdez votre compétitivité.
00:18:51:03 - 00:19:10:08
La sélection diminue parce qu'il n'est pas pratique pour vos entreprises nationales d'offrir la gamme complète de produits que les entreprises du monde entier auraient pu fournir. Il y a également des problèmes au niveau de la chaîne d'approvisionnement. On peut s’y ajuster bien sûr, mais il y a toujours des maux de tête lorsqu'il faut déplacer les chaînes d'approvisionnement. Ainsi, lorsque l'on fait le bilan, il s'agit généralement d'un résultat négatif net.
00:19:10:08 - 00:19:25:10
Les inconvénients l'emportent généralement sur les avantages économiques. Je parle ici du pays qui impose les droits de douane, et non pour celui qui les subit. Mais si les droits de douane sont réciproques, si l'autre pays vous frappe également avec des droits de douane, c'est toujours négatif. Mais c'est généralement un négatif net, même pour le pays d'origine.
00:19:25:15 - 00:19:42:24
Pour le pays qui subit les droits de douane, c'est également négatif. Sa monnaie baisse, ce qui l'aide un peu. Mais bien sûr, ils n'exportent plus autant, ce qui est mauvais. Ils ont leurs propres problèmes de chaîne d'approvisionnement. C'est donc un net négatif pour eux.
Mais je pense que ce qu'il faut retenir ici, c'est que c'est négatif pour le pays que vous visez, mais que c'est aussi généralement négatif pour vous.
00:19:42:24 - 00:19:57:21
Cela fait partie de l'équation. Lorsque nous faisons le calcul d'une éventuelle présidence Trump, nous devons soustraire un peu de la croissance pour cela. Nous soustrayons également un peu de la croissance en raison d’une possible réduction de l'immigration aux États-Unis. On peut cependant ajouter quelque chose à la croissance si l'on pense que les réductions d'impôts seront adoptées.
00:19:57:21 - 00:20:15:00
Cela dépend de la capacité du Congrès à le faire. En fin de compte, il s’agit d’une question de nuance. Mais nous sommes d'avis qu'en général, une présidence Trump pourrait être légèrement négative pour la croissance économique, elle pourrait ajouter un peu à l'inflation, tout en étant bénéfique pour le marché boursier, parce que les entreprises apprécient les déréglementations et les réductions d'impôts.
00:20:15:00 - 00:20:32:01
Il y a donc beaucoup de choses à prendre en compte. Il est certain que les politiques de Harris ressemblent un peu plus à celles du président sortant, à celles de Biden, et qu'il y a donc moins d'écart. Il y a donc probablement moins de calculs à faire de ce côté-là.
Permettez-moi de me déplacer sur un terrain économique plus stable. Parlons-en.
00:20:32:01 - 00:20:49:14
Décélération économique visible. On pourrait penser qu'il s'agit de surprises économiques, aux États-Unis et dans le monde. En fait, il y a des thèmes communs, à savoir que les deux sont négatifs en ce moment. Les deux ont suivi une tendance à la baisse, pourrait-on dire, au cours des derniers mois. L'activité économique ralentit. C'est, je pense, la façon d'interpréter cela.
00:20:49:14 - 00:21:08:20
Là encore, nous pensons que ce n'est pas si grave, que c'est peut-être même nécessaire parce que l'économie américaine en particulier était en surchauffe auparavant. Mais il y a une décélération qui crée une certaine anxiété compréhensible. Les entreprises américaines se plaignent beaucoup.
Les entreprises américaines sont mécontentes. Voici donc les indices ISM, de l'industrie manufacturière et des services, représentés respectivement par les lignes bleue et dorée.
00:21:08:20 - 00:21:30:10
Les deux indices sont inférieurs à 50, ce qui indique qu'ils sont en théorie en mode contraction. Notez que l'industrie manufacturière en bleu est dans ce mode depuis fin 2022, et que rien d'horrible n'est arrivé à l'économie. Il est toutefois rare que le secteur des services soit inférieur à 50, ce qui est un peu préoccupant. Il est certain que le consommateur américain en particulier est un peu nerveux, mais je dirais que les consommateurs en général le sont aussi.
00:21:30:10 - 00:21:48:25
Les inquiétudes des consommateurs persistent. Il y a des raisons fondamentales à ces inquiétudes.
- Nous pouvons constater que le chômage augmente. Bien sûr, cela limite les dépenses.
- Nous pouvons constater qu'aux États-Unis, en particulier, les économies faites à la suite de la pandémie ont été presque entièrement déployées et que le taux d'épargne est assez bas. Cela laisse peu de marge de manœuvre pour déployer les économies dans les dépenses.
00:21:48:27 - 00:22:09:11
- Le taux d'impayés des ménages pour les prêts est en hausse, ce qui suggère une certaine détresse, en particulier chez les ménages à faible revenu.
- Bien sûr, le poids des taux d'intérêt élevés reste important.
- La confiance des consommateurs n'est pas au beau fixe. Il est donc logique que la consommation soit plus faible. Nous entendons beaucoup de gémissements de la part des entreprises, qui sont en contact avec les consommateurs.
00:22:09:11 - 00:22:28:28
- Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux prix. C'est ce qui ressort de certaines sources. Ils sont donc moins enclins à tolérer des prix élevés. C'est excellent pour lutter contre l'inflation, soit dit en passant. Je devrais mentionner que c'est en partie la raison pour laquelle l'inflation diminue. Mais c'est probablement moins bon pour les marges bénéficiaires des entreprises, qui sont obligées de réduire les prix ou de ne pas les augmenter.
00:22:29:00 - 00:22:48:21
- Les consommateurs se tournent vers le bas du marché. Ils se tournent vers des détaillants et des restaurants moins chers.
- Les consommateurs à faible revenu se retiennent de dépenser.
- Nous avons eu récemment un certain nombre de rapports d'entreprises, mais je me contenterai de parler de McDonald's parce que c'est l'entreprise qui a fait l'objet de l'actualité la plus récente. McDonald's a annoncé la première baisse de ses ventes depuis 2020.
00:22:48:21 - 00:23:11:27
- Les gens dépensent donc moins dans certains domaines. Les entreprises en contact avec les consommateurs, dans presque toutes les catégories, ont des perspectives prudentes. Elles prévoient un ralentissement à venir. Je tiens à préciser que les dépenses de consommation ne sont pas en position de force en ce moment, et qu'il faut donc s'attendre à un ralentissement. Mais je ne pense pas que ce soit désastreux.
- Malgré tout, aux États-Unis, les dépenses de consommation réelles — c'est-à-dire corrigées de l'inflation — augmentent.
00:23:11:27 - 00:23:31:26
En fait, elles ont connu une belle progression en mai et en juin. Le PIB du deuxième trimestre a été récemment publié pour les États-Unis et les dépenses de consommation ont joué un rôle important dans la croissance. Ce n'est donc pas désastreux.
- Nous pouvons dire que le revenu réel continue d'augmenter. Les salaires sont encore robustes, même s'ils ralentissent. Cela influe aussi sur la capacité de dépenser.
00:23:31:28 - 00:23:49:17
- Le chômage reste faible, même s'il augmente.
Nous nous attendons toujours à ce que les dépenses de consommation augmentent mais de façon plus lente au cours des prochaines années. Cela fait partie d'une croissance plus lente. Mais il ne s’agit pas d’une certitude pour nous que le consommateur doive se replier dans une contraction pure et simple.
00:23:49:20 - 00:24:12:11
Les entreprises canadiennes ne sont pas non plus très heureuses. Un petit clin d'œil au Canada. Voici l'enquête sur les perspectives des entreprises canadiennes. Elle reste assez faible. Les entreprises canadiennes ne se sentent pas très bien non plus. Et nous pensons que l'économie canadienne est en train de décélérer dans une certaine mesure.
Nous pouvons le voir, par exemple, dans le taux de chômage du Canada, qui a augmenté depuis ce qui était, il est vrai, un niveau très bas et sans doute insoutenable de 4,8 %, à la fin de 2022.
00:24:12:12 - 00:24:35:17
Il est passé à 6,4 % aujourd'hui. Je dirais donc que nous sommes passés d'une situation de demande excédentaire significative et de surchauffe très importante de l'économie à une situation, au cours des deux derniers mois, de sous-chauffe ou à une situation un peu trop froide. C'est en partie la raison pour laquelle la Banque du Canada a été en mesure de procéder à des réductions de taux assez importantes. Les entreprises canadiennes ne se sentent donc pas très bien. Les consommateurs canadiens non plus.
00:24:35:17 - 00:24:55:12
Les consommateurs canadiens individuels achètent moins. Ce sont des chiffres un peu tronqués, mais les consommateurs canadiens sont en contraction sur leurs propres dépenses. Je m’explique.
- Tout d'abord, il s'agit des ventes au détail. On paie pour des biens et non pour des services.
- Deuxièmement, il s'agit de chiffres réels. Les prix sont ajustés.
- Troisièmement, il s'agit d'un chiffre par habitant. Nous tenons compte de la population.
Ce que l'on constate, c'est que la personne moyenne achète moins de biens.
00:24:55:12 - 00:25:13:11
Au Canada, la personne moyenne achète moins de biens qu'il y a un an. Elle se comporte de manière très prudente. Normalement, elle achète plus à chaque année.
Il convient de noter que les dépenses de consommation globales continuent d'augmenter au Canada. C'est parce que la population a tellement augmenté que chaque personne achète moins, mais il y a plus de gens pour acheter des produits.
00:25:13:14 - 00:25:34:13
Le prix des produits augmente. Vous achetez peut-être moins de produits, mais vous les payez plus cher. Cela ne veut pas dire pour autant que le chiffre d'affaires des détaillants diminue, mais les consommateurs canadiens font preuve d'une certaine prudence.
Soit dit en passant, il s’agit là d’une attitude plutôt saine, car ces mêmes consommateurs sont confrontés à la hausse des taux hypothécaires et à des choses pour lesquelles, au minimum, ils épargnent et se préparent. Ou peut-être qu'ils sont déjà confrontés à cette situation.
00:25:34:13 - 00:25:54:13
Les problèmes fiscaux à moyen terme sont importants. Nous en arrivons à mon dernier sujet. Il s'agit d'un problème à moyen terme, et non d’un problème pour 2024. Nous disons depuis un certain temps qu'une fois que nous aurons réglé la question de la récession ou de l'absence de récession et de la stabilisation de la récession — et ces questions semblent de plus en plus se régler — et une fois que nous aurons réglé la question de l'élection présidentielle américaine —
00:25:54:13 - 00:26:13:23
Et celle-là n'est pas du tout réglée pour l'instant — on peut imaginer que les marchés commenceront à accorder plus d'attention aux questions budgétaires. Et comme nous l'avons déjà dit, de nombreux gouvernements affichent des déficits très importants.
Un chiffre élevé est mauvais. Et le rouge est particulièrement mauvais. Vous pouvez voir qu'un certain nombre de pays ont des déficits qui représentent 4, 5, 6, 7, 8, 9 % du PIB ou du produit intérieur brut.
00:26:13:27 - 00:26:32:04
C'est énorme. Ce sont des déficits très importants, des déficits anormaux. Ces déficits n'apparaissent normalement qu'en période de récession. Il s'agit donc de déficits importants. Et il faudra bien y remédier à un moment ou à un autre. Nous avons établi un code de couleurs. Vous pouvez voir qu'un grand nombre de pays sont extrêmement pauvres.
00:26:32:07 - 00:26:49:07
Il n'y a pas beaucoup de pays qui ont l'air de bien aller. Si vous êtes Canadien, vous remarquerez que le Canada se trouve assez loin sur la droite. Nous pouvons donc nous plaindre du Canada et de son déficit, mais celui-ci est en fait assez faible par rapport à la plupart des pays et n'est pas si problématique. Cela inclut d'ailleurs les gouvernements provinciaux, et pas seulement le gouvernement fédéral. Mais encore une fois, le fait est qu'il y a des problèmes importants.
00:26:49:07 - 00:27:05:06
Ces déficits vont devoir être maîtrisés. La nécessité de les maîtriser est encore plus grande.
De nombreux pays ont une dette publique élevée. Vous l’avez peut-être remarqué, il s'agit d'un nouveau graphique. Mêmes couleurs, nouveau graphique. Il s'agit du ratio dette/PIB. Il s'agit non pas de combien d'argent vous avez dépensé en tant que gouvernement par rapport aux recettes que vous avez perçues au cours de l'année écoulée.
00:27:05:06 - 00:27:25:28
Il s'agit en réalité de la somme de toutes les années de dépenses excessives par rapport aux années de recettes insuffisantes. Vous avez le Japon avec un niveau d'endettement massif de 250 % du PIB. La Grèce est toujours sous le coup de la crise de la dette souveraine, avec un taux d'endettement supérieur à 150 %. L'Italie n'est pas aussi mal en point.
00:27:25:28 - 00:27:45:06
D'autres pays également ne sont pas aussi mal en point. Mais il y a vingt ans, on pensait que 60 % de la dette par rapport au PIB, c'était bien, que 80 %, c'était un peu problématique et que 100 %, c'était vraiment mauvais. Et nous voici dans un monde où 100 % est presque la norme et où de nombreux pays, dont le Canada, ont un ratio dette/PIB de 100 % ou plus.
00:27:45:06 - 00:28:07:06
Ce n'est donc pas génial. Le service de la dette à perpétuité coûte beaucoup d'argent. Vous pouvez donc voir un code de couleur, certains pays s'en tirant beaucoup mieux, y compris la Russie, qui a remboursé une grande partie de sa dette avant de s'engager dans la guerre, ce qui est tout à son honneur. Cela signifie qu'il n'est pas aussi difficile pour elle de trouver des prêteurs, ce dont elle souffrirait autrement.
00:28:07:08 - 00:28:21:15
Notre fiche d'évaluation de la santé financière identifie les vulnérabilités. Voici un grand tableau compliqué. Appuyez sur pause si vous vous intéressez à ce genre de choses. Vous allez peut-être devoir faire un zoom avant. Il s'agit de notre fiche d'évaluation de la santé financière. En gros, nous nous sommes dit que les déficits étaient très importants pour déterminer quels gouvernements étaient en bonne santé ou non. Les niveaux d'endettement sont également très importants.
00:28:21:16 - 00:28:39:19
Nous avons parlé de ces deux éléments, mais d'autres le sont également. Nous devons nous pencher sur l'ajustement fiscal nécessaire pour stabiliser ces ratios d'endettement. Et cela rime avec les autres variables. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
- Les paiements d'intérêts en tant que part du PIB. Quelle part du PIB est en quelque sorte gaspillée pour le service de la dette ? Et à quelle vitesse une économie peut-elle croître ?
00:28:39:19 - 00:28:56:17
Parce qu'il est possible de se sortir des problèmes d'endettement par la croissance si l'économie progresse suffisamment vite. Une croissance rapide est donc une bonne chose. Une croissance lente est mauvaise.
- La balance des comptes courants, qui indique non seulement si le gouvernement est en déficit, mais aussi si le secteur privé l'est aussi. Cela compte aussi. Et qui est propriétaire de la dette. S'il s'agit d'étrangers, c'est un peu plus précaire.
00:28:56:17 - 00:29:18:08
- Contrôlez-vous votre propre monnaie ? C'est très utile quand on a un problème de dette.
C'est ce que nous avons fait. Nous avons établi un tableau de bord. Nous avons créé un indice de santé fiscale. C'est le côté le plus à gauche ici sur le graphique.
Que signifient les chiffres ? Un est très bon et cinq est très mauvais. Tout le monde se situe donc entre ces deux extrêmes. Mais si l'on se réfère au code couleur, on constate que, comme je l'ai dit, l'Italie semble être dans la pire position.
00:29:18:12 - 00:29:45:15
Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et le Brésil sont un peu mieux placés que l'Italie, mais pas en si bonne position. Cela ne veut pas dire que quelqu'un va se retrouver en défaut de paiement ou quoi que ce soit de ce genre. Cela montre simplement la nécessité d'une certaine austérité jusqu'à la fin des années 2020, et la possibilité que les économies évoluent un peu moins vite à mesure que cela se produit, et la possibilité que ces pays aient besoin d'une petite prime de risque dans leur rendement obligataire pour compenser les investisseurs qui prêtent à ces pays très endettés, avec des déficits importants et des voies difficiles pour revenir à la normale.
00:29:45:21 - 00:29:59:09
Vous pouvez voir une longue liste de pays dans la catégorie des pays pauvres. On y trouve la France, la Belgique, la Grèce et quelques autres. Le Canada se trouve tout en bas de cette liste. Ce niveau d'endettement élevé n'est donc pas sans conséquence pour le Canada.
00:29:59:13 - 00:30:21:16
Je dois avouer que peu de pays font bonne figure. Les pays ont beaucoup emprunté ces dernières années. Peut-être pas cette année, peut-être l'année prochaine, peut-être au-delà, peut-être moins pertinent pour les États-Unis, qui s'en tirent à bon compte parce qu'ils sont la monnaie de réserve du monde, mais nous pensons qu'il va falloir faire preuve d'une certaine austérité au fur et à mesure que ces déficits seront résorbés, que les charges de la dette seront stabilisées au minimum ou, nous l'espérons, réduites dans une certaine mesure.
00:30:21:18 - 00:30:39:22
Et il pourrait s'agir d'une période de croissance plus lente sur ce laps de temps. Encore une fois, il s'agit d'une question à moyen terme à surveiller de près.
Voilà, c'est tout pour aujourd’hui. Si vous avez trouvé cela intéressant, n'hésitez pas à nous suivre en temps réel ou presque via Twitter ou X, et via LinkedIn. Nous publions la plupart de nos recherches sur ces plateformes.
00:30:39:25 - 00:30:51:03
Ou bien sûr, vous pouvez aller à la source, c'est-à-dire à rbcgam.com/perspectives. Je vous remercie donc pour votre temps. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos investissements. Et n'hésitez pas à nous retrouver le mois prochain.