Le changement ralentit-il ? Jeremy Richardson discute de l’engouement des investisseurs pour les placements liés à l’intelligence artificielle, des signes de changement de politique en Chine et de la trajectoire positive qui se maintient pour les estimations des bénéfices dans l’ensemble du marché.
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Transcription
Bonjour. Je m’appelle Jeremy Richardson et je fais partie de l’équipe Actions mondiales RBC. Je vous présente aujourd’hui une nouvelle mise à jour. Je voudrais vous faire part de quelques réflexions sur ce que nous avons vu sur les marchés boursiers au cours des dernières semaines. Nous avons traversé quelque chose qui ressemble un peu à un mini-cycle.
Il y a trois choses que j’aimerais partager avec vous à ce sujet. La première chose est que, à l’entrée de cette période, nous avons observé un positionnement plutôt défensif de la part de nombreux investisseurs, probablement inquiets des perspectives de hausse des taux d’intérêt, du ralentissement de l’activité économique, de la possibilité d’une récession et des incertitudes quant aux prévisions de bénéfices pour bon nombre de sociétés. Et cela a conduit, je dirais, à une sorte de positionnement défensif dans de nombreux portefeuilles. La situation a créé des conditions de marché propices à ce que de nombreux investisseurs appellent une « vague de douleur pour les investisseurs », c’est-à-dire lorsque suffisamment d’investisseurs croient en une vision particulière de l’avenir et que cette vision de l’avenir est contredite, ce qui provoque des remous sur les marchés alors que les investisseurs font de leur mieux pour ne pas se retrouver du mauvais côté des choses. Et la deuxième chose qui semble s’être produite et qui est à souligner, c’est que nous avons reçu quelques nouvelles un peu plus positives qui ont remis en cause ce positionnement défensif.
Donc parmi ces nouvelles positives, j’en vois surtout trois. La première est l’engouement pour les placements liés à l’intelligence artificielle, ce que nous pourrions appeler la tendance de l’IA. Il semble que la tendance observée le mois dernier se poursuit avec des résultats particulièrement solides pour plusieurs acteurs importants de ce segment du marché, et ces dossiers de placement continuent d’attirer de nombreux investisseurs en comparaison avec l’ensemble du marché.
La deuxième bonne nouvelle est le changement de politique en Chine, où le ratio de réserves bancaires a baissé de dix points de base. Cet assouplissement monétaire chinois peut sembler dérisoire, avec dix points de base à peine, mais passer de « pas grand-chose » à « quelque chose » représente un petit changement positif.
Enfin, et je pense que cela vaut la peine d’être noté, nous continuons de voir une trajectoire positive pour les estimations des bénéfices dans l’ensemble du marché. Les estimations des bénéfices avaient été revues à la baisse fin 2022. Or, nous avons vu au premier trimestre de cette année civile que de nombreuses sociétés étaient capables de respecter voire de dépasser ces estimations revues à la baisse. Peut-être, maintenant que nous y réfléchissons, cela a-t-il créé une sorte de plancher pour les estimations des bénéfices, parce que nous continuons de voir une dynamique positive dans ce domaine. Sans vouloir exagérer, la trajectoire semble s’améliorer au lieu de se détériorer. Cela représente un défi pour ce genre de positionnement prudent et pourrait en quelque sorte servir de catalyseur à la rotation boursière que nous avons observée au cours des quatre ou cinq dernières semaines.
Et maintenant, la question est de savoir combien de temps cela va durer et à quoi ressemble la perspective à partir de maintenant. Alors je n’ai pas de boule de cristal et il serait hasardeux de faire des prédictions à court terme en ce qui concerne les fluctuations du marché boursier. J’observe cependant que, vous savez, dans la mesure où il y a des facteurs techniques en jeu, liés au repositionnement des portefeuilles, ces facteurs ont tendance à perdre de l’importance une fois que suffisamment d’investisseurs ont fait leurs opérations. Donc, il faut essayer d’avoir une vision un peu plus fondamentale et un peu plus à long terme. En fait, les mécanismes, comme on pourrait dire, continuent à avancer dans une direction plus favorable. Vous vous souvenez peut-être des conversations que nous avons eues précédemment sur la façon dont l’éventail des scénarios possibles, au début de l’année civile, paraissait très, très large, vous savez, avec de grandes incertitudes quant aux perspectives d’inflation et au niveau de taux d’intérêt qui serait nécessaire pour faire face à la situation.
Au fil du temps, on a l’impression que les données sur l’inflation, ainsi que les attentes du marché et les taux d’intérêt, commencent à converger vers des prévisions générales plus positives selon lesquelles l’inflation arrive à un sommet, ou a peut-être déjà atteint son sommet. Un certain nombre d’intrants des paniers de biens et de services commencent à chuter, ce qui suggère, peut-être, une certaine amélioration de la dynamique. Et l’opinion du marché sur les perspectives des taux d’intérêt semble conforter cette hypothèse, c’est-à-dire que les taux pourraient demeurer élevés pendant plus longtemps, mais le marché ne s’attend plus à ce que les taux d’intérêt augmentent de façon spectaculaire à partir de maintenant.
On a donc l’impression que le processus du changement ralentit. Et pour les investisseurs axés sur les données fondamentales, comme nous-mêmes, c’est finalement une dynamique assez positive. Pourquoi ? Parce que si le processus de changement est plus lent dans certains domaines macroéconomiques, cela devrait permettre aux investisseurs de recentrer leur attention sur les données fondamentales des sociétés. Et comme je le disais tout à l’heure, beaucoup de ces données fondamentales sont en fait assez bonnes, et elles nous donnent une idée de l’amélioration des estimations des bénéfices.
J’espère que vous avez apprécié ma présentation. J’ai hâte de vous retrouver bientôt.