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Accepter Déclin
32 minutes, 32 secondes pour regarder Par  Eric Lascelles 5 février 2025

Dans cette vidéo, l’économiste en chef, Eric Lascelles, analyse en profondeur les récentes annonces de tarifs douaniers, les scénarios susceptibles de se réaliser et les éventuelles répercussions sur l’économie.

(en anglais seulement)

Durée : 32 minutes, 32 secondes

Transcription

00:00:06:02 - 00:00:28:06
Bonjour et bienvenue à notre vidéo portant sur les tarifs douaniers. Le début de l’année 2025 a indiscutablement été marqué par la question des tarifs douaniers ainsi que par les menaces proférées contre divers pays, dont celle prévoyant des tarifs de 10 % qui viennent d’être appliqués à l’encontre de la Chine. Dans la présente vidéo, notre objectif est de partager avec vous brièvement quelques réflexions sur ce que sont les tarifs douaniers, ainsi que sur l’effet qu’ont ces barrières tarifaires sur l’économie.

00:00:28:10 - 00:00:48:04
Nous passerons très rapidement à ce que le président américain Trump pense des tarifs douaniers, aux mesures actuelles ainsi qu’à divers scénarios concernant les répercussions économiques, en plus de formuler certaines remarques sur le Canada, avant de terminer notre entretien par quelques réflexions sur le marché. Commençons sans plus attendre, en parlant des notions fondamentales.

00:00:48:04 - 00:01:07:22
Je n’ai pas l’intention de m’étendre trop longtemps sur le sujet car je pense que la quasi-totalité d’entre vous a déjà une bonne idée de ce en quoi consistent les tarifs douaniers. Cependant, pour éviter toute confusion, il faut savoir que les tarifs douaniers constituent une taxe. C’est une taxe qu’impose un gouvernement sur des produits importés. Cette taxe est prélevée au moment où le produit franchit la frontière du pays auquel il est destiné et qui impose cette taxe.

00:01:07:22 - 00:01:25:00
C’est donc l’importateur qui paie la taxe. Il pourrait très bien s’agir de l’entreprise qui, en fait, a fabriqué le produit dans un pays étranger. Il pourrait s’agir de l’entreprise qui prévoit vendre ce produit dans le pays destinataire. Il pourrait également s’agir d’une autre entreprise, mais c’est à cette partie qu’incombe le paiement des tarifs douaniers.

00:01:25:00 - 00:01:47:13
Les tarifs douaniers ne se présentent généralement pas sous forme forfaitaire. Il s’agit d’ordinaire d’un pourcentage de la valeur du produit importé. Et si l’on s’attarde aux premières conséquences, puisqu’il faut savoir qu’il y a énormément de conséquences secondaires, nous pouvons facilement comprendre que l’effet immédiat de ces tarifs est qu’ils permettent au gouvernement en question de générer des recettes. Si l’on reconnaîtra qu’il se pourrait fort bien que ses recettes chuteront par ailleurs, advenant que l’économie ralentisse, le gouvernement perçoit néanmoins des recettes.

00:01:47:14 - 00:02:05:23
Si les tarifs douaniers sont donc payés par l’importateur, leur coût en est généralement réparti dans une certaine mesure sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Et on ne peut déterminer clairement, puisque la réponse dépend des circonstances, qui finit par en payer la majeure partie. Si je me réfère à la période de 2017 à 2020, je dirais que c’est généralement le consommateur qui finit par payer la majeure partie de ces tarifs douaniers.

00:02:05:23 - 00:02:27:13
Mais, en théorie, le taux de change pourrait absorber une partie du choc. Pourraient être également touchés le producteur étranger, l’importateur, le grossiste, le détaillant, voire le consommateur, ou encore une combinaison de tous ces intervenants. En vérité, c’est cette dernière réponse qui est probablement la plus juste, bien qu’il faille reconnaître que c’est le consommateur qui est généralement le plus touché. À l’évidence, une telle source de tension, qui freine les échanges, ne favorise pas le commerce.

00:02:27:15 - 00:02:50:18
En général, les producteurs nationaux peuvent se tirer d’affaire. En effet, ils peuvent hausser leurs prix et ils sont soumis à une concurrence étrangère moindre. Pour leur part, les consommateurs nationaux sont pénalisés puisqu’ils doivent évidemment payer plus cher les produits qu’ils achètent. Peut-être aussi sont-ils pénalisés du fait que le choix est plus restreint ou que l’offre est moindre. Et, bien évidemment, les producteurs étrangers sont pénalisés puisque leurs produits sont relativement désavantagés. Voilà donc en quoi consistent les tarifs douaniers. Et, bien sûr, certains tarifs douaniers ont été appliqués durant le premier mandat du président Trump.

00:02:50:20 - 00:03:15:12
Nous observons que des menaces sont de nouveau proférées cette fois-ci alors que la Chine, encore une fois, vient de se voir imposer des tarifs douaniers relativement récemment. Je dois préciser, avant qu’il ne soit trop tard, que j’enregistre cette vidéo ce matin du 4 février. Comme les événements se sont succédé à un rythme rapide, je tiens à souligner qu’il se pourrait fort bien que la solution soit différente d’ici quelques heures. En l’état actuel des choses, je dirais simplement que la situation s’est quelque peu précisée, à tout le moins en ce qui concerne le Canada et le Mexique, dans la mesure où l’application des tarifs douaniers à l’encontre de ces deux pays a été retardée d’environ un mois.

00:03:15:14 - 00:03:35:02
J’espère également partager avec vous certaines réflexions qui ne sont en réalité que des principes généraux qui demeureront valables, quelle que soit la tournure précise des événements au cours des jours et des semaines à venir. En ce qui concerne les dommages économiques qui découlent des tarifs douaniers, on serait tenté de penser que tout cela relève d’un simple calcul qui consisterait à dire que, sachant qu’un pays importe pour 100 milliards de dollars de biens, et que sont appliqués des droits de douane de 10 %, les dommages s’élèvent à 10 milliards de dollars.

00:03:35:02 - 00:03:54:05
Mais, en vérité, tel n’est pas précisément le cas. On pourrait faire valoir que cela représente 10 milliards de dollars de recettes publiques, bien que je devrais insister sur le fait que cela ne serait le cas que si la demande devait demeurer complètement inélastique et que les gens continuaient d’acheter les mêmes choses, ce qui n’est probablement pas une hypothèse réaliste. Cependant, les recettes publiques ne peuvent être considérées comme constituant des dommages économiques puisqu’il s’agit simplement d’argent transféré des poches d’un groupe à celles du gouvernement.

00:03:54:05 - 00:04:11:06
Le gouvernement pourrait réaliser de bonnes choses avec cet argent et le réinjecter dans l’économie. Pour leur part, les consommateurs pourraient changer d’attitude et acheter plutôt d’autres choses, atténuant ainsi les répercussions, et ainsi de suite. Tout cela pour dire que nous ne pouvons en fait réaliser un simple calcul mathématique pour déterminer la portée des dommages causés par les tarifs douaniers. Nous devons en effet tenir compte d’un certain nombre de choses.

00:04:11:06 - 00:04:34:01
Comme vous pouvez le constater en regardant votre écran, l’imposition de tarifs douaniers présente un certain nombre d’aspects positifs. En effet, le pays perçoit alors plus de recettes fiscales, du moins sous forme de recettes tarifaires. Voilà donc un aspect positif. En principe, la production nationale s’en trouve augmentée. Les importations sont réduites, ce qui ouvre la voie à une hausse de la production nationale, bien qu’à l’évidence, dans un pays dont le taux de chômage est déjà faible, la marge de manœuvre pour augmenter véritablement la production n’est pas si considérable.

00:04:34:01 - 00:04:55:12
Mais c’est un autre sujet. Il faut cependant tenir compte d’une foule d’aspects négatifs qui, en fin de compte, l’emportent sur les aspects positifs. Les prix augmentent. Le citoyen moyen se trouve donc appauvri et la valeur de la monnaie nationale augmente généralement. Voilà qui représente un désavantage sur le plan concurrentiel. Le niveau de spécialisation est touché, ce qui signifie que la productivité est généralement affectée, puisque les entreprises doivent se disperser.

00:04:55:14 - 00:05:14:21
Il y a moins de choix dans la mesure où, même si les entreprises font de leur mieux, elles ne sont toujours pas probablement en mesure de remplacer intégralement l’ensemble de cette production étrangère et d’offrir des produits de substitution à ceux qui étaient jadis disponibles. Le choix des consommateurs s’en trouve donc réduit. Voilà qui constitue un dommage économique. Et, bien sûr, il y a des difficultés sur le plan des chaînes d’approvisionnement puisqu’elles sont tenues de se réorienter.

00:05:14:21 - 00:05:43:20
Voilà qui constitue généralement une répercussion négative. Si le pays visé par l’application de ces tarifs douaniers réagit, le résultat est toujours négatif. En fait, dans un tel scénario, tout le monde y perd. Bien évidemment, le pays visé par ces barrières tarifaires voit sa monnaie s’affaiblir, ce qui lui confère un avantage concurrentiel. Ses exportations diminuent et il est confronté à ses propres difficultés au niveau des chaînes d’approvisionnement. Voilà qui constitue donc toujours un effet négatif. Mais, dans la mesure où nous observons que les pays répondent aux tarifs douaniers imposés par le président Trump en appliquant leurs propres barrières tarifaires, on pourrait faire valoir que, dans un tel cas de figure, toutes les parties en cause subissent des conséquences négatives.

00:05:43:22 - 00:06:03:19
Poursuivons notre réflexion en nous attardant plus précisément à la façon dont le président américain Trump perçoit ces barrières tarifaires. J’estime qu’il existe deux façons d’envisager l’objectif des tarifs douaniers ou des barrières tarifaires dans le présent contexte. D’une part, ces tarifs peuvent tout simplement relever de la simple menace. Cette menace d’imposition de tarifs douaniers est un outil qui permet aux États-Unis d’atteindre divers objectifs au-delà de leurs frontières. Je reviendrai à cette question dans un moment.

00:06:03:21 - 00:06:18:08
D’autre part, les tarifs douaniers peuvent être envisagés comme une fin en soi. Et c’est bien aussi le cas, dans une certaine mesure. Il y a donc la menace de l’imposition de tarifs douaniers qui vise à instaurer un climat de nervosité et à soutirer des concessions. Je dirais que cette tactique porte fruit puisque prévaut manifestement une grande nervosité.

00:06:18:10 - 00:06:43:01
Je dirais également qu’il faut par ailleurs écouter très attentivement ce qu’exige le président Trump. En ce qui concerne l’Amérique du Nord, il a beaucoup parlé de sécurité à la frontière. C’est ce qu’il recherche. Et on ne saurait s’étonner du fait que, comme nous le savons tous déjà, le Canada et le Mexique sont parvenus à retarder d’au moins un mois l’application des tarifs en promettant de rehausser la sécurité à leurs frontières, en y consacrant des ressources et en y envoyant des gardes-frontières supplémentaires pour résoudre le problème.

00:06:43:03 - 00:07:04:15
Il aimerait réduire l’immigration clandestine et le trafic de drogues. Il souhaite obtenir une balance commerciale plus favorable. Si cet objectif est plus difficile à atteindre qu’on pourrait le penser, il figure néanmoins au cœur de sa démarche. Il souhaite réduire le protectionnisme étranger. Certains pays étrangers ont implanté leurs propres mesures protectionnistes qui désavantagent les entreprises américaines. Il souhaite également réduire le fardeau militaire imposé aux États-Unis et peut-être même vendre plus de matériel militaire à l’étranger.

00:07:04:15 - 00:07:24:15
De sorte, encore une fois, que les tarifs douaniers représentent ici une menace plus qu’une fin en soi. Et je ne dirais pas que cette hypothèse est purement optimiste car, à l’évidence, doivent être obtenues des concessions des autres pays pour qu’elle se vérifie. Cependant, cela permet de croire que l’objectif de cette démarche n’est pas simplement de faire appliquer durablement des tarifs douaniers élevés. Voilà donc qui est assez prometteur. Je pense cependant que ces tarifs douaniers constituent aussi, dans une certaine mesure, une fin en soi.

00:07:24:15 - 00:07:44:12
Pour le président Trump, les tarifs douaniers permettent de générer des recettes. Je pense qu’on peut débattre de la question de savoir si le gouvernement se retrouvera ultimement gagnant après qu’eurent été pris en compte les dommages économiques. Mais peut-être cela n’est-il pas vraiment au cœur du sujet puisque ce dont a besoin le président Trump est évidemment que, du simple point de vue comptable, plus d’argent entre dans les caisses du gouvernement, cet argent pouvant ensuite servir, en vertu du processus de rapprochement, à offrir des baisses d’impôt.

00:07:44:12 - 00:08:03:12
Et ce sont bel et bien ces baisses d’impôt qu’il souhaite offrir. Ces recettes douanières constituent donc en quelque sorte un moyen d’atteindre cet objectif. Je pense qu’il souhaite par ailleurs protéger les entreprises américaines, améliorer la sécurité nationale et peut-être même punir certains pays. Ces aspects semblent également devoir être pris en considération. De sorte que la situation tient en vérité d’un mélange de ces deux aspects, comme j’y reviendrai dans un moment.

00:08:03:12 - 00:08:32:18
Nous pensons en définitive que nous allons entendre parler de tarifs douaniers élevés. Et que des tarifs douaniers moins élevés seront effectivement appliqués. En ce qui concerne cependant les échanges commerciaux, je dirais que l’attitude actuelle du président Trump et de la Maison-Blanche est que les déficits sont en soi mauvais et que d’autres pays en sont peut-être même responsables. Voilà qui n’est probablement pas fondé sur le plan économique dans la mesure où, comme chacun le sait, chaque partie s’engage librement à réaliser une opération commerciale et que, si l’une des parties paie en devises, l’autre reçoit un bien, aucune des deux parties n’étant cependant obligée d’agir de la sorte.

00:08:32:18 - 00:08:48:08
Tout cela est parfaitement volontaire. En vérité, les deux parties pensent qu’elles posent un geste qui est ou qui sera probablement à leur avantage. D’un autre point de vue, il convient également de souligner que, si les États-Unis voulaient se débarrasser de leur déficit commercial, ils devaient en tant que pays économiser davantage d’argent. Ces deux aspects sont liés.

00:08:48:08 - 00:09:06:00
Tout importateur net est également un emprunteur net auprès du reste du monde. De sorte que, si les États-Unis souhaitent cesser d’être un importateur net, ils devront épargner davantage. Ce qui, à l’évidence, nécessiterait indiscutablement que soient également apportés des changements de comportement de leur part.

00:09:06:00 - 00:09:25:21
En tant qu’économiste, j’estime que je ferais preuve de négligence si je ne reconnaissais pas qu’en théorie, l’objet du commerce et les bénéfices qui en découlent reposent en fait sur la notion d’avantage comparatif, soit l’idée selon laquelle si un pays parvient à mieux faire que tous les autres s’agissant de fabriquer tout ce qui peut être produit sur la planète, et le faire à un coût moindre, les autres pays n’y parvenant pas aussi bien, ces pays peuvent néanmoins profiter largement du commerce.

00:09:25:23 - 00:09:40:08
En fait, l’objet est simplement de permettre à ce pays extrêmement efficace de réaliser les choses pour lesquelles il se tire bien ou mieux d’affaire plutôt que celles pour lesquelles il est moins efficace. Et nous laissons les autres pays faire les choses qu’ils parviennent malgré tout à réaliser, de sorte que toutes les parties puissent profiter d’une certaine mesure d’un tel système.

00:09:40:08 - 00:09:57:10
Tel est donc le véritable objectif du commerce international. L’objectif n’est pas de créer des gagnants et des perdants. Quant à l’étendue des mesures qui pourraient résulter des menaces d’application de tarifs douaniers du président Trump, elles est à l’évidence vaste. Le président Trump a eu l’occasion d’apprendre, dans le cadre de son premier mandat, comment fonctionne le gouvernement et comment réaliser ce genre d’opérations.

00:09:57:12 - 00:10:21:20
Il compte sur des partenaires idéologiquement plus proches de lui au Congrès, à la Maison-Blanche ainsi que dans le système judiciaire. Il dispose donc vraiment d’une marge de manœuvre importante, en théorie. Par contre, je pense qu’il faut tenir compte du fait que le président Trump ne souhaite sans doute pas poser de gestes qui nuiront trop à l’économie américaine. De sorte que, comme chacun le sait, il entreprend toute négociation en multipliant les menaces avant d’en venir à adopter ultérieurement une position moins extrême.

00:10:22:00 - 00:10:38:18
Nous savons qu’il se soucie des marchés boursiers. Les marchés boursiers n’aiment pas les tarifs douaniers, et encore moins les tarifs douaniers élevés. Nous savons qu’il est entouré de nombreux investisseurs et chefs d’entreprise qui ne sont probablement pas très enthousiastes à l’idée que l’économie et les marchés soient touchés. Nous savons aussi qu’il compte sur l’appui des petites entreprises qui, implicitement, aiment que l’économie soit forte.

00:10:38:20 - 00:11:00:08
Et nous savons enfin qu’il ne veut pas d’inflation élevée alors que, de manière générale, les tarifs douaniers contribuent à une hausse de l’inflation. Les tarifs douaniers entraînent une augmentation du prix des biens. Et c’est le client qui absorbe une grande partie de cette hausse. J’estime donc, pour ma part, que nous allons probablement entendre parler de menaces de tarifs douaniers élevés, de tarifs qui pourraient s’élever dans les 25 %, et que, dans le contexte particulier du Canada et du Mexique, il se pourrait que certains tarifs élevés soient appliqués.

00:11:00:08 - 00:11:24:06
Je ne pense pas que nous puissions exclure la possibilité que, dans un mois, des tarifs douaniers élevés soient imposés de manière temporaire ou que nous fassions face à une situation du même ordre. Mais, en fin de compte, lorsque nous porterons un regard sur cette situation dans un an, il y a fort à parier que ces tarifs douaniers seront moins élevés et que des tarifs ciblés seront peut-être néanmoins appliqués. Une telle voie permettrait, me semble-t-il, d’instaurer, d’une part, une forme d’équilibre pour, d’une part, ne pas trop nuire à l’économie, tout en contribuant, d’autre part, à générer des recettes publiques, et ce, tout en parvenant à soutirer des concessions d’autres pays.

00:11:24:08 - 00:11:41:17
Parlons maintenant de ce qui a été vraiment dit. Le président Trump a entamé son deuxième mandat il y a un peu plus de deux semaines. Et si nous observons la situation, nous constatons qu’elle est certainement inquiétante. Une partie de sa stratégie consiste à nous amener tous à nous inquiéter à court terme. Mais je me permets d’insister sur le fait que les événements dont nous avons été témoins jusqu’à présent n’ont pas tous été exclusivement négatifs.

00:11:41:17 - 00:12:04:01
En fait, je me réjouis, dans une certaine mesure, de certains de ces événements. Il convient notamment de souligner que nous avons observé une certaine hésitation de la part de la Maison-Blanche quant à la mise en place de barrières tarifaires. Ces barrières n’ont été évoquées que brièvement dans le discours inaugural. Et, contrairement à ce que prévoyaient les promesses, les tarifs douaniers n’ont pas été imposés dès le premier jour. L’application des tarifs a été reportée du 1er février au 4 février.

00:12:04:03 - 00:12:22:19
L’imposition des tarifs douaniers à l’endroit du Canada et du Mexique a depuis lors été repoussée au début du mois de mars. Dès le premier jour du deuxième mandat, fut commandée une étude dont les conclusions devraient être présentées d’ici le 1er avril. Il est donc possible que d’autres retards surviennent. J’interprète cette hésitation en songeant au fait que si l’administration américaine pensait que les tarifs douaniers étaient une mesure purement positive qui permettrait de stimuler l’économie américaine, elle aurait agi dès le premier jour.

00:12:22:20 - 00:12:43:22
Elle n’hésiterait pas comme c’est actuellement le cas. Je pense donc que nous pouvons affirmer qu’il s’agit dans une large mesure d’une stratégie de négociation qui vise à obtenir des concessions. Et que, de manière réaliste, il est peu probable que de tels tarifs douaniers élevés soient appliqués de manière permanente. Quant à leur ampleur, des tarifs douaniers de 10 % ont bien été appliqués à l’égard de la Chine. Il a ensuite précisé que des tarifs douaniers élevés ne seraient pas forcément appliqués par la suite.

00:12:43:23 - 00:13:03:21
Nous avons également observé que l’interdiction visant TikTok avait été temporairement levée, ce qui permet de croire que l’antagonisme envers la Chine est nettement moindre qu’il aurait pu l’être. Le président Trump a également déclaré qu’il n’était pas encore prêt à appliquer des tarifs douaniers universels de 10 % à l’encontre de tous les pays, ce qu’il avait déjà menacé de faire. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a évoqué un scénario prévoyant l’application de tarifs douaniers universels de 2,5 %, tarifs dont le taux pourrait augmenter par la suite.

00:13:03:21 - 00:13:29:04
À l’évidence, rien de tout cela n’est vraiment souhaitable. Cependant, je me permettrais de répéter que quiconque estime que les tarifs douaniers constituent une bonne chose en soi n’hésiterait pas à appliquer de tels tarifs douaniers de 20 % sur-le-champ. Cette stratégie progressive vise en fait à faire pression sur les autres parties. Voilà qui permet de croire que, du point de vue de la stratégie de négociation, les États-Unis ne souhaitent pas vraiment se retrouver avec des tarifs douaniers permanents de 20 %... Mon propos est simplement de faire valoir que les tarifs douaniers relèvent à tout le moins dans une large mesure d’une stratégie de négociation plutôt que de constituer une fin en soi.

00:13:29:06 - 00:13:49:13
Revenons, si vous le voulez bien, à la situation des négociations avec la Colombie, il y a un peu plus d’une semaine. Le président Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % à ce pays à moins qu’il n’accepte un plus grand nombre de vols ramenant au pays des migrants refoulés. La Colombie a tout d’abord répondu par la négative, et fut brandie cette menace de tarifs douaniers. La Colombie a ensuite fait volte-face et a acquiescé à cette demande, et cette menace s’est dissipée… De sorte, encore une fois, que l’objectif ultime ne tenait pas aux tarifs douaniers en tant que tels, mais plutôt à obtenir des concessions.

00:13:49:15 - 00:14:11:04
Dans le cas du Mexique et du Canada, ces deux pays sont parvenus à obtenir un délai d’un mois, à tout le moins en ce qui concerne ces tarifs douaniers de 25 %. Et pour ce faire, ils ont dû accepter de renforcer les contrôles à leurs frontières respectives, le Mexique convenant de déployer 10 000 soldats supplémentaires à sa frontière avec les États-Unis, le Canada acceptant de renforcer les contrôles frontaliers, de dépenser plus d’argent et de nommer un responsable de la lutte contre le fentanyl. Voilà qui permet encore une fois de croire que ces tarifs douaniers ne constituent pas une fin en soi.

00:14:11:06 - 00:14:33:14
En conclusion, il me semble que nous pouvons affirmer que le président Trump perçoit ces tarifs douaniers comme une mesure aux multiples facettes, qui relèvent tant de la tactique de négociation que d’une façon de générer des recettes. Bien. Voici probablement la diapositive la plus importante dans la mesure où elle présente les scénarios auxquels nous avons réfléchi quant aux répercussions économiques et sur le plan de l’inflation envisageables. Je sais qu’il est très tentant de se morfondre en portant immédiatement notre attention à ce scénario des tarifs douaniers ciblant l’Amérique du Nord, désigné par une grande flèche verte.

00:14:33:17 - 00:14:52:17
Car c’est le scénario dont a beaucoup parlé le président Trump. Il prévoit l’imposition de tarifs douaniers de 25 % pour le Canada, de 25 % le Mexique et de 10 % pour la Chine. J’y reviendrai dans un instant. Permettez-moi cependant de dire que je crois toujours que la situation pourrait évoluer de diverses façons. Et cette affirmation pourra peut-être sembler un peu mieux fondée qu’elle ne l’aurait été hier lorsque tout portait à croire que le Canada allait se voir imposer des tarifs douaniers

00:14:52:22 - 00:15:14:04
aujourd’hui, alors que j’enregistre cette vidéo… Permettez-moi néanmoins de vous présenter ces divers scénarios. Subsiste toujours un scénario dans lequel aucun tarif douanier important n’est appliqué, à tout le moins pas, pendant une période prolongée. Et, bien évidemment, si tel devait être le cas, il n’y aurait aucune répercussion économique ni effet sur l’inflation durable. Je dirais que l’expérience recueillie en marge du mandat de 2017 à 2020 se rapproche plutôt de ce scénario.

00:15:14:04 - 00:15:33:12
La Chine a fini par se voir imposer des tarifs douaniers plus élevés. D’autres pays ont dû absorber des tarifs douaniers plus élevés sur l’acier et l’aluminium pendant une période d’un an. Cependant, à terme, les tarifs douaniers américains réels n’ont pas vraiment changé, si ce n’est du cas de la Chine. Il ne faut donc pas exclure complètement ce scénario. Subsistent quatre autres scénarios. Deux d’entre eux sont plutôt défavorables, tandis que les deux autres sont plus modérément négatifs.

00:15:33:12 - 00:15:50:22
En vérité, il n’y a pas vraiment de scénarios gagnants ici. Ils sont simplement moins pénalisants que les deux scénarios négatifs les pires, si vous voyez ce que je veux dire. Je parle ici du plan tarifaire initial, sur lequel le candidat Trump a fait campagne, qui prévoyait l’application de tarifs douaniers de 60 % pour la Chine et de 10 % pour le reste du monde, plan qui ne semble pas vraiment recueillir actuellement sa faveur, si ce n’est du fait qu’il fait parfois mention de tarifs douaniers de 10 % sur le reste du monde.

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Un tel scénario serait défavorable pour les économies, y compris celle des États-Unis. Il n’aurait pas pour effet, à lui seul, de provoquer une récession – il faut savoir que les effets sur le PIB prennent la forme de dommages cumulatifs sur une période de deux ans et qu’il ne s’agit donc pas d’un impact sur une période d’un an. Néanmoins, un tel scénario aurait un effet fortement défavorable, en plus d’être quelque peu inflationniste. Je dois avouer que le pire scénario pourrait être celui qui semble avoir recueilli récemment les faveurs du président Trump, soit celui des tarifs ciblant ses partenaires d’Amérique du Nord.

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Si ce tel scénario devait se concrétiser et si ces tarifs douaniers ne devaient pas être levés par la suite, ce à l’égard de quoi j’entretiens certains doutes soit dit en passant, mais s’ils devaient être maintenus, ils auraient certainement de véritables répercussions sur le plan économique. Il s’agit en l’espèce d’un scénario dans lequel l’économie américaine serait durement touchée, le Canada et le Mexique subissant alors une véritable récession.

00:16:29:06 - 00:16:46:03
Selon nous, leurs économies accuseraient un recul d’environ quatre points de pourcentage par rapport à la situation qui serait autrement la leur. Il s’agit là du scénario dans lequel l’inflation finit par être beaucoup plus élevée. Peut-être devrais-je plutôt faire référence au niveau des prix, puisqu’il s’agirait d’un choc ponctuel. De sorte qu’on ne s’attendrait pas à ce qu’ils restent élevés, mais les prix augmenteraient considérablement et demeureraient élevés. Il s’agit là du pire scénario.

00:16:46:05 - 00:17:07:03
Il est certainement plausible. C’est en effet la voie sur laquelle nous nous trouvons actuellement. Compte tenu des dernières nouvelles concernant le report de l’application des tarifs douaniers, de la façon dont d’autres tarifs douaniers ont eux aussi été levés après que les pays eurent fait des concessions, je pense cependant en vérité que le quatrième ou le cinquième scénario, soit les scénarios plus modérément négatifs, sont les plus probables en l’espèce. Ce quatrième scénario, celui qui prévoit des tarifs substantiels, mais temporaires, est celui des tarifs ciblant l’Amérique du Nord,

00:17:07:03 - 00:17:24:19
mais ces tarifs ne sont pas cette fois permanents. Sont appliqués des tarifs douaniers élevés, qui sont ensuite levés quelques mois ou, au pire, quelques trimestres plus tard. Il en résulte des répercussions négatives réelles qui ne sont cependant pas celles qui seraient associées à une véritable récession. Un tel scénario s’inscrirait assez bien dans le cadre d’une stratégie de négociation. Vous noterez cependant que peuvent être observées des répercussions temporaires à court terme assez importantes.

00:17:24:19 - 00:17:40:21
L’économie canadienne pourrait même se contracter pendant quelques mois. Par la suite, dès que les tarifs douaniers seraient levés, un peu comme c’est le cas lorsque survient une catastrophe naturelle, on pourrait s’attendre à ce que l’économie rebondisse fortement, l’année accusant cependant finalement un certain recul. Mais les répercussions ne seraient pas aussi importantes.

00:17:40:21 - 00:17:59:01
Nous sommes d’avis qu’il s’agit là d’un scénario possible. Enfin, le scénario qui, selon nous, est le plus probable est le dernier, soit celui des tarifs partiels. C’est à ce scénario que nous nous sommes principalement attachés depuis le début de la campagne du candidat Trump. Il s’agirait ici de tarifs douaniers ciblés, moins élevés. Peut-être viseraient-ils l’acier et l’aluminium. Peut-être viseraient-ils le secteur automobile européen, tel est le genre de scénario envisageable.

00:17:59:03 - 00:18:16:21
Si ce scénario aurait à l’évidence des répercussions, celles-ci seraient en définitive gérables. Telle est la description des deux scénarios plus modérément négatifs, et que personne ne souhaite vraiment puisqu’ils causeront des dommages économiques et qu’ils entraîneront une hausse des prix. Cependant, ils ne provoqueront pas pour autant une récession. Ils viendraient s’inscrire dans le cadre de la conjoncture économique sans pour autant la dominer.

00:18:16:21 - 00:18:35:10
Nous sommes d’avis que tel est le scénario le plus probable. Encore une fois, il me semble qu’un tel scénario permettrait d’assurer une forme d’équilibre entre le désir de produire des recettes douanières et celui de ne pas trop nuire à l’économie américaine. Je sais que, si l’on n’évoque pas trop cette possibilité actuellement, nous ne serions pas surpris si l’un de ces deux scénarios ultimes devait en définitive se concrétiser. C’est ce type de dommages économiques que nous intégrons actuellement dans nos prévisions de base.

00:18:35:13 - 00:18:52:21
Advenant que le scénario ultime soit plus grave, nous devrons manifestement revoir à la baisse la croissance et à la hausse l’inflation, en plus de tenir compte de toutes les conséquences qui découleront de cette réalité. Et tout cela s’inscrit dans la foulée de ce dont nous venons de parler, à savoir comment il se fait que le Canada et le Mexique soient plus touchés que d’autres pays, et ce, même dans le contexte de l’application de tarifs douaniers de 10 % à l’échelle mondiale.

00:18:53:00 - 00:19:11:10
Eh bien, à l’évidence, il faut en revenir aux principaux partenaires commerciaux des États-Unis et à la fraction de leurs économies qui sont essentiellement tributaires de leurs partenaires américains. Ces chiffres rendent donc précisément compte de cela. En réalité, il faut savoir que 26,6 % de la production économique du Mexique est écoulée aux États-Unis tandis que ce pourcentage est de 19,7 % en ce qui concerne le Canada.

00:19:11:15 - 00:19:32:00
Fait étonnant, le Vietnam vient s’insérer dans ce classement. Car ce pourcentage est également très élevé. On y retrouve un certain nombre d’autres pays asiatiques, qui sont également des partenaires commerciaux assez importants. Fait intéressant, l’Europe, le Japon et la Chine sont beaucoup moins exposés et nous devons donc réfléchir à ces pays dans le contexte de cette question des barrières tarifaires. Cependant, à titre d’exemple, si la Chine s’est récemment vu appliquer des tarifs douaniers de 10 %,

00:19:32:01 - 00:19:48:03
il faut savoir que seulement 2,4 % de son PIB est lié à la demande américaine. De telle sorte que l’application de tels tarifs ne représente pas pour la Chine un coup fatal. D’une part, le marché intérieur chinois est extrêmement important. D’autre part, la Chine destine près de la moitié de ses exportations au reste de l’Asie. Plus de 20 % de ce que vend la Chine l’est au reste du monde et à l’Europe.

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Et, en vérité, la part américaine est relativement limitée. Peut-être pourrions-nous poursuivre en traitant maintenant du Canada. Présentons tout d’abord quelques réflexions de base. Voici les exportations de biens du Canada vers les États-Unis par secteur. Je mets l’accent sur les biens du simple fait que les services ne semblent pas être principalement visés, à tout le moins en l’état actuel de la situation, par l’application de tarifs douaniers.

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Bien qu’aient circulé au cours des dernières 24 heures un certain nombre de rumeurs qui pourraient éventuellement changer la donne. Les principales exportations canadiennes vers les États-Unis proviennent des secteurs des mines, du pétrole et du gaz. Peut-être n’est-il pas surprenant de constater que, dans le contexte des menaces concernant l’application de tarifs douaniers à l’encontre du Canada, les secteurs du pétrole et du gaz étaient exclus de l’application de ces tarifs de 25 %.

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Ils seraient plutôt menacés de l’application de tarifs de 10 %. Le matériel de transport vient au deuxième rang. Lorsque nous nous interrogeons sur les raisons pour lesquelles il se pourrait fort bien que de tels tarifs douaniers élevés ne puissent être appliqués durablement au Canada, viennent à l’esprit le secteur automobile nord-américain intégré ainsi que les dommages importants qui en résulteraient, puisqu’il s’agit là de la deuxième source d’exportation la plus importante du Canada vers les États-Unis.

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Si ces deux secteurs devaient être moins touchés et, encore une fois, le premier secteur devrait déjà provisoirement subir des dommages moindres… donc, si le secteur du matériel de transport devait lui aussi être visé par des tarifs moindres, c’est plus de 40 % des exportations canadiennes vers les États-Unis qui pourraient alors éventuellement être exclues de l’application de ces tarifs plus élevés. Voici maintenant un certain nombre de points d’ordre général en ce qui concerne cette relation commerciale.

00:21:02:11 - 00:21:26:06
Le Canada est le deuxième principal exportateur vers les États-Unis, alors qu’il se classe derrière le Mexique, mais devant la Chine. La Chine fut un certain temps le premier exportateur vers les États-Unis. Cependant, les tarifs douaniers imposés il y a quatre à huit ans ont eu pour effet de reléguer ce pays à la troisième place. Le Canada est le premier importateur de produits américains. Le Canada est donc un partenaire important des États-Unis. Le déficit commercial global des États-Unis avec le Canada n’est que de 45 milliards de dollars, plutôt que d’être de l’ordre des 200 milliards de dollars, chiffre que l’on a entendu évoquer.

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Un certain nombre de nuances doivent donc être prises en compte. Le Canada est un importateur net de produits manufacturés américains. Et donc, dans la mesure où cet aspect a été relevé du point de vue du président Trump, cela permet de croire que ce déséquilibre n’est pas vraiment important. Le Canada est un importateur net de services américains. De sorte que, si l’on ajoute le volet des services, le déséquilibre commercial semble moindre.

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Et si l’on exclut les importations canadiennes d’énergie, cet excédent commercial se transforme en déficit. Peut-être pourrait-on alors demander s’il était fondé d’exclure ce volet. Mais il se trouve que les États-Unis aiment s’approvisionner en énergie canadienne. Et, si l’on fait abstraction de cet aspect en particulier, la balance commerciale s’inverse. Quel est donc la position du Canada dans un tel contexte de barrières tarifaires ?

00:22:02:08 - 00:22:25:18
L’application de tarifs douaniers de 25 % a bien été proposée. Nous serions surpris si de tels tarifs douaniers devaient être imposés de manière durable. Peut-être pourraient-ils demeurer en place un certain temps, mais nous serions surpris qu’ils perdurent. Comme vous le savez, le président Trump a l’habitude d’engager les négociations en formulant des exigences excessives qu’il a généralement pour habitude de tempérer par la suite. Cette menace d’application de tarifs douaniers a été explicitement liée, dans le cas du Canada, à l’enjeu que représente la sécurité de la frontière, et peut-être aussi à celui des dépenses militaires.

00:22:25:20 - 00:22:46:01
Le maintien de tarifs douaniers réciproques serait également très dommageable pour l’économie américaine, ce que ne souhaite pas le président Trump. Il serait difficile pour le président Trump de réduire les coûts de l’énergie s’il fallait tenir compte de l’application, sur les 4,3 millions de barils quotidiens provenant du Canada, de tarifs douaniers élevés, même s’il s’agissait de tarifs de 10 % et non de 25 %. Et comme je l’ai dit plus tôt, il serait difficile pour le secteur automobile américain de fonctionner, compte tenu du caractère intégré de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine.

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En définitive, il s’agit d’entreprises américaines qui jouissent d’une forte présence au Canada, ce qui signifie que cela pourrait également poser problème. Je pense qu’il est utile de se rappeler l’expérience des tarifs douaniers de 2018 à 2020 et des menaces en ce sens. La question des tarifs douaniers fut donc alors évoquée, au même titre qu’une menace de renégocier l’ALENA. Furent brandies des menaces de tarifs douaniers de 25 % sur le secteur automobile, tarifs qui ne furent jamais appliqués.

00:23:06:22 - 00:23:24:23
Le Mexique fut menacé de l’application généralisée de tarifs douaniers de 5 %, le niveau de ces tarifs devant augmenter par la suite de cinq points de pourcentage par mois, pour atteindre les 25 %. Ces tarifs douaniers qui étaient liés à la question de la sécurité de la frontière ne furent jamais appliqués. Nous sommes donc témoins ici d’un phénomène qui se répète dans une certaine mesure. Des tarifs douaniers furent cependant imposés, pendant environ un an, de mars 2018 à mai 2019, sur l’acier et l’aluminium. Voilà qui ne fut pas une bonne chose.

00:23:24:23 - 00:23:47:09
Mais cela cadre encore une fois avec le point de vue qui est cette fois-ci le nôtre et qui tient à des tarifs douaniers plus ciblés et moins élevés. Le Canada a réagi en imposant ses propres barrières tarifaires, comme l’a également fait le Mexique. Celles-ci étaient plus axées sur des dépenses discrétionnaires. Et le différend fut éventuellement résolu avec la signature de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, au printemps de 2019. Le président Trump imposa effectivement des tarifs douaniers sur l’aluminium canadien pendant une période d’environ un mois en 2020, mais cette mesure fut de courte durée.

00:23:47:11 - 00:24:09:06
Ce que je retiens de tout cela est que ces tarifs douaniers sont brandis comme une menace et ne sont pas toujours appliqués. Il y a donc place à la négociation. Et au terme de telles négociations, il se peut que ces tarifs douaniers disparaissent entièrement ou diminuent considérablement. Voilà donc qui sous-tend notre réflexion actuelle. En ce qui concerne la réponse canadienne aux tarifs douaniers, le Canada a bel et bien proposé de réagir en imposant ses propres tarifs.

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Il serait donc ici question de tarifs de 25 % appliqués dans un premier temps sur des marchandises américaines d’une valeur de 30 milliards de dollars, ce niveau passant à 155 milliards de dollars trois semaines plus tard. Dans l’ensemble, cela représente environ la moitié de ce qu’importe le Canada des États-Unis. On constatera facilement qu’il ne s’agit donc pas véritablement d’une réponse du tac au tac. Les États-Unis imposeraient des tarifs douaniers de 25 % sur la plupart des produits canadiens vendus dans leur pays.

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Le Canada agirait de la sorte sur environ la moitié de ce que les États-Unis vendent au pays. Fait intéressant, cette mesure toucherait des secteurs sensibles sur le plan politique et soumis à une demande élastique, de telle sorte que les dommages seraient moindres pour les Canadiens et où le prix pourrait peut-être même être transféré aux producteurs américains plutôt que d’être assumé par les producteurs canadiens.

00:24:45:09 - 00:25:05:00
Tel était donc le plan et, encore une fois, toutes ces mesures ont été retardées du fait que les autorités américaines ont décidé de reporter l’application de ces tarifs. Dans un premier temps, l’alcool, les fruits et légumes, les vêtements et les chaussures, les appareils électroménagers, les meubles et les équipements de sport devaient être visés. Par la suite, si devaient être visés environ la moitié des produits américains exportés, auraient été touchés les véhicules, l’acier, l’aluminium, la viande et les produits laitiers, cette catégorie s’étendant largement.

00:25:05:03 - 00:25:32:03
Il faut également noter l’existence de recours éventuels pour contester les tarifs douaniers américains et s’adresser aux tribunaux dans la mesure où cette initiative pourrait s’avérer excessive. En même temps, on s’attend à ce que des négociations se tiennent avec les États-Unis et que ce pays puisse même éventuellement faire des concessions sur la question de la sécurité de la frontière. Le Canada a depuis lors décidé de consacrer plus d’un milliard de dollars supplémentaire à cette question. Cependant, on pourrait imaginer que des exigences additionnelles soient formulées concernant notamment le budget de défense du Canada, qui se situe bien en deçà de l’objectif de l’OTAN fixé à 2 % du PIB, sans parler même de l’objectif du président Trump qui me semble probablement irréaliste et qui correspond à 5 % du PIB.

00:25:32:09 - 00:25:53:09
La question de la défense de l’Arctique sera probablement soulevée, au même titre que celle qui concerne la taxe canadienne sur les services numériques, qui touche principalement les géants américains de la technologie, et qui n’est pas très populaire aux États-Unis. Cette mesure mise en place l’année dernière pourrait être contestée. Comme pourraient être contestées des mesures de protectionnisme canadien, dont les industries assujetties à une gestion de l’offre. Comme toujours, le bois d’œuvre semble être aussi au cœur des discussions.

00:25:53:11 - 00:26:10:08
Peut-être le Canada pourrait-il s’engager à acheter davantage de produits américains. Je ne sais pas très bien lesquels ou comment. Tout cela ne relève pas précisément d’une orthodoxie économique habituelle. Je peux cependant affirmer que la Chine a formulé une telle promesse dans son dernier accord commercial, même si cette promesse n’a jamais en définitive été tenue, malgré le fait que sévissait une pandémie. Il est donc difficile de dire comment cette situation aurait pu évoluer.

00:26:10:12 - 00:26:38:16
Bien évidemment, la réouverture de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique ne fait aucun doute. Cependant, que cette réouverture survienne en 2026 ou sur-le-champ semble un peu moins clair. Mais il y a lieu de penser que les principales discussions concerneraient la hausse des salaires minimums afin de limiter en quelque sorte l’avantage dont jouit le Mexique sur les États-Unis et le Canada, de même que la limitation additionnelle des transbordements chinois via le Mexique, quitte même à sacrifier le Mexique si cela devait s’avérer nécessaire, sachant que le Canada reconnaîtrait indiscutablement que les plaintes du président Trump en matière frontalière visent davantage le Mexique que le Canada.

00:26:38:16 - 00:26:58:20
Et plusieurs de ces préoccupations concernant les coûts de la main-d’œuvre sont également fortement axées sur le Mexique. Je suppose que les trois pays demeureraient unis, mais il n’est pas impossible que soient conclus une série d’accords commerciaux bilatéraux en lieu et place de cet accord, sans compter, bien sûr, que l’on puisse ensuite faire pression sur la question de la forteresse Amérique Canada, si le président Trump souhaite mettre la main sur des ressources de l’hémisphère occidental, cela laisserait entrevoir une intégration plus poussée et non moindre.

00:26:58:20 - 00:27:18:01
Peut-être s’offre-t-il donc des possibilités de réduire les obstacles au commerce sur le plan de la circulation des capitaux et des personnes plutôt que de les multiplier. En fait, cette question semble relativement claire, bien qu’elle porte en fait sur le nombre de concessions que le Canada est vraiment prêt à faire. Et à savoir si elles seront suffisantes pour le président Trump. Sans compter ce qu’il arriverait advenant que le président Trump revienne à la charge, continue d’exiger davantage et de menacer d’imposer des tarifs douaniers.

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Il est donc beaucoup plus difficile de dire s’il serait judicieux de faire des concessions, tout comme il est beaucoup moins évident d’établir qu’il soit possible d’éviter ces tarifs douaniers. Nous sommes d’avis qu’un accord peut être conclu. Règne cependant une certaine incertitude. Et peut-être pourrais-je aussi dire un mot ici sur ce plan de rechange qui, selon moi, ne sera pas mis en œuvre à moins qu’il ne doive véritablement l’être, mais qui aurait pris la forme de taxes à l’exportation et de restrictions aux importations, et vraisemblablement d’un renforcement, dans la mesure du possible, des liens avec l’Asie, l’Europe et d’autres pays,

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ce qui pourrait peut-être susciter un peu de jalousie de la part des États-Unis. Et puis, bien sûr, il y a cette interminable liste d’avenues non conventionnelles qui ont peu de chance d’être mises en œuvre, alors qu’il serait par exemple possible de restreindre l’espace aérien des avions américains, d’imposer des restrictions dans les ports canadiens à l’égard des exportations transaméricaines ou touchant le transit terrestre à destination de l’Alaska, voire la vente de réserves en dollars américains, l’annulation de commandes militaires, etc.

00:27:59:02 - 00:28:24:17
En l’état actuel de la situation, tout cela me semble peu probable, bien que cette possibilité existe néanmoins. Permettez-moi de formuler deux autres petites réflexions en ce qui concerne le Canada. L’une d’entre elles tient au fait que j’ai entendu certaines inquiétudes en ce qui concerne la possibilité pour le Canada de répondre, étant donné que le gouvernement était prorogé et que le Parlement ne siège pas. La réponse est qu’il peut agir. En effet, le Conseil des ministres jouit de pouvoirs juridiques importants. Les dispositions législatives qui permettraient d’imposer des tarifs de rétorsion, même de limiter les exportations ou d’imposer des taxes à l’importation, le cas échéant, existent déjà et pourraient être rapidement invoquées.

00:28:24:17 - 00:28:40:03
Et il faudrait vraiment que le besoin se fasse pressant. Il serait possible de déclarer l’état d’urgence et d’agir sans que des dispositions législatives n’aient été adoptées. Pour ma part, j’estime que la principale question tient à la capacité à mettre en place des mesures de relance budgétaire. Si des tarifs douaniers élevés devaient toucher le Canada, on pourrait croire que l’objectif consisterait à vouloir aider l’économie canadienne. Et cela est plus difficile à réaliser lorsque le Parlement ne siège pas.

00:28:40:03 - 00:29:03:16
Il serait possible de déclarer l’état d’urgence, ce qui serait une mesure plutôt drastique. Il serait possible de convoquer à nouveau le Parlement, ce qui serait préférable. Et le NPD a laissé entendre qu’il pourrait alors appuyer les libéraux dans une telle situation, ceux-ci pouvant peut-être faire adopter quelque chose, bien qu’on puisse s’interroger sur le prix qu’ils auraient alors à payer. Je me permettrais tout simplement de dire que j’espère que des leçons ont été tirées de la pandémie en ce qui concerne les questions de relance budgétaire, la façon dont ces mesures sont ciblées, les aspects relatifs à l’examen et à l’analyse des demandes, de même que celles qui concernent l’ampleur et la durée des mesures de relance.

00:29:03:18 - 00:29:31:15
Qu’en est-il de la réponse de la Banque du Canada ? Les tarifs douaniers entraînent une hausse de l’inflation et une diminution de la production. Lequel de ces deux aspects prédomine ? Les préoccupations touchant la production sont celles qui prédominent. La Banque du Canada réduirait encore plus ses taux, et non moins. De telle sorte qu’on pourrait s’attendre à une réduction supplémentaire des taux, bien que, sachant que les tarifs douaniers pourraient n’être que de courte durée alors qu’on pensait jusqu’à récemment qu’ils pourraient même être appliqués hier tandis qu’ils ne le sont pas aujourd’hui, on pourrait penser que la Banque du Canada devrait attendre que les tarifs douaniers aient véritablement été appliqués pendant un certain temps avant de réduire les taux, puisque ces mesures ne pourraient s’appliquer que pendant une journée.

00:29:31:17 - 00:29:45:17
Et que, si la Banque du Canada avait entrepris de réduire ces taux, elle se retrouverait dans une fâcheuse posture et qu’elle ne souhaiterait certainement pas avoir à annuler cette baisse de taux dès le lendemain. Il est donc probable que de telles baisses de taux ne soient pas rapides au point qu’elles doivent survenir entre des rencontres régulièrement prévues ou aussi rapprochées qu’on pourrait le penser d’entrée de jeu. Permettez-moi donc de conclure avec ce qui suit, ainsi qu’avec certaines réflexions en ce qui concerne les marchés.

00:29:45:17 - 00:30:03:15
Comme je suis économiste, je ne suis probablement pas l’autorité suprême en ce qui concerne les marchés, mais je me permettrai tout de même de vous proposer quelques réflexions d’ordre général, qui tiennent notamment au fait que la réponse initiale aux tarifs douaniers proposés par le président Trump a été négative. En effet, sont survenus une baisse des marchés boursiers, une baisse des actifs à risque et une baisse des rendements obligataires. Si les rendements américains ne sont pas plus bas, d’autres pays ont vu le rendement obligataire réduit et leur aversion au risque augmenter.

00:30:03:15 - 00:30:24:08
Certains s’inquiètent des perspectives de croissance, et d’autres s’attendent à une baisse des taux. Du point de vue monétaire, le dollar américain a augmenté au point de devenir le principal adversaire, tandis que les autres devises ont reculé. Telle est donc la réponse initiale, qui s’inscrit tout à fait dans les normes et qui s’explique en quelque sorte. Si l’on examine la situation de manière plus détaillée, on pourrait généralement affirmer que les tarifs douaniers ont un effet plus néfaste pour les entreprises productrices de biens que pour les entreprises du domaine des services.

00:30:24:08 - 00:30:47:21
Des tarifs douaniers ne semblent pas être appliqués aux entreprises de services. En général, on pourrait penser que les petites entreprises se tirent mieux d’affaire que les grandes entreprises du simple fait qu’elles sont moins orientées vers les échanges commerciaux, bien que cette réalité ne soit pas immuable. Du reste, des petites entreprises pourraient importer des produits et en souffrir de ce fait. Cependant, de manière générale, on pourrait affirmer que les petites entreprises s’en sortent mieux que les grandes dans un contexte de tarifs douaniers. Enfin, les entreprises qui comptent sur une vaste clientèle nationale s’en tirent bien, alors que celles dont la clientèle étrangère est importante et qui subissent le contrecoup de l’application de ces tarifs douaniers à cette relation étrangère s’en sortent un peu moins bien.

00:30:47:23 - 00:31:06:08
En ce qui concerne les prochaines étapes ou ce qui se passera par la suite du point de vue des marchés, la réponse dépend manifestement de l’application ou non des tarifs douaniers et du fait qu’ils soient ou non maintenus. En tant que scénario de base, notre point de vue, qui est plutôt cohérent avec celui du marché est qu’il est plus probable que les tarifs douaniers soient supprimés qu’ils ne soient augmentés à l’avenir, ou qu’il est plus probable qu’ils ne soient pas appliqués plutôt qu’ils ne soient augmentés.

00:31:06:08 - 00:31:30:12
Et il me semble que c’est ce qui explique le fait que les marchés aient réagi de manière plutôt modérée par rapport à ce qui aurait pu se passer. Il me semble que s’offre une certaine marge de manœuvre pour une reprise modérée si le président Trump continue à retarder l’imposition des tarifs douaniers ou s’il parvient à conclure avec les nations concernées des accords explicites prévoyant que la question de ces droits de douane soit mise de côté. Cependant, il faudrait également tenir compte de la possibilité d’un recul significatif advenant que des tarifs douaniers soient appliqués, qu’ils demeurent en vigueur et que d’autres pays soient également touchés.

00:31:30:12 - 00:31:49:09
En termes d’asymétrie, en l’espèce, la possibilité d’une chute marquée advenant l’imposition de tarifs douaniers, les perspectives d’une reprise modérée, si tel n’est pas le cas, cette asymétrie plaide selon nous en faveur d’une prudence progressive et d’une gestion un peu moins agressive des portefeuilles de placements. Et à cet égard, peut-être savez-vous que nous avons légèrement augmenté nos avoirs en titres à revenu fixe simplement pour rendre compte de cette période d’incertitude.

00:31:49:09 - 00:32:05:08
Il existe bien évidemment certains scénarios dans lesquels la situation s’aggrave. Mais tel n’est pas notre scénario de base. Le scénario de base prévoit en effet l’application de tarifs douaniers modérés. Cependant, du point de vue du rapport risque-rendement, nous sommes d’avis qu’il est de mise de faire preuve d’une certaine prudence, notamment alors que les rendements obligataires sont relativement attractifs.

00:32:05:10 - 00:32:11:16
Sur ce, permettez-moi de vous remercier de m’avoir consacré un peu de votre temps. J’espère que vous avez trouvé cet exposé intéressant. Sachez que nous ferons de notre mieux pour gérer comme il se doit à l’avenir cette question des tarifs douaniers.

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Les rendements antérieurs ne sont pas garants des résultats futurs. Tout placement comporte un risque de perdre la totalité ou une partie du montant investi. Les rendements estimatifs indiqués, le cas échéant, sont présentés à titre indicatif seulement et ne constituent en aucun cas des prévisions. Les rendements réels pourraient être supérieurs ou inférieurs à ceux indiqués et pourraient varier considérablement, surtout à court terme. Il est impossible d’investir directement dans un indice.

Certains énoncés contenus dans ce support peuvent être considérés comme étant des énoncés prospectifs, lesquels expriment des attentes ou des prévisions actuelles à l’égard de résultats ou d’événements futurs. Les énoncés prospectifs ne sont pas des garanties de rendements ou d’événements futurs et comportent des risques et des incertitudes. Il convient de ne pas se fier indûment à ces énoncés, puisque les résultats ou les événements réels pourraient différer considérablement de ceux qui y sont indiqués en raison de divers facteurs. Avant de prendre une décision de placement, nous vous invitons à prendre en compte attentivement tous les facteurs pertinents.

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